La scène se passe dans un cabinet d'avocat parisienDriiingg !... Driiiingg !... Voix de stentor, pleine d'assurance.— Allo, oui ?!... J'écoute...
Dans l'écouteur Accent hispanique très prononcé, voix essouflée, au timbre abimé par le tabac ; on sent le gros fumeur de cigarillo à l'autre bout du fil...— Yé souis bien chez l'abogado Mestré Juan-Claudio Zylberstan ?
— Lui-même, cher Monsieur. Que puis-je pour vous ?
— Ah, muy bien. Ici, lé senor Cabarez. Yé vous appellé per lé senor Guénoug, ouné lectoré dé Tinetine, lé réporter à la houppe, accompagné d'ouné pétit chien blanc. Yé vou qué vous étiez ouné esspécialisté dans lé domainé qui nous préoccoupé et qué vous étiez gratouit. Yé jouste ouné pétité questionné rapport au droit dé réprodoussioné réservé par la firmé Castermané, d'ouné part, et par la firmé Moulinsart, d'autré part... Yé voudrais qué vous m'espliquiez comment tout ça ilé marché, qué c'est très compliqué pour moi...
— Jennifer ?! Je ne sais pas ce qui m'a pris de décrocher... J'ai cru que c'était ma cousine qui me rappelait et je ramasse l'affaire du siècle... Vous pourriez prendre le relais ?... C'est un type plutôt bizarre au téléphone, je comprends la moitié de ce qu'il dit, il articule assez mal... J'ai l'impression que c'est un ahuri qui croit qu'on bosse pour la gloire, sans facturer d'honoraires...
Soyez gentille !... Gérez ça au mieux et quand vous aurez fini avec cet emmerdeur, venez me voir... J'ai soudain une petite raideur...
© Cabarezalonzo 12/2018.
Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé, et en particulier des auxiliaires de justice qui pourraient diriger des collections littéraires serait évidemment purement fortuite puisqu'elle est le fruit de l'imagination délirante d'un internaute.