de LEAUTAUD » 04/03/2013 18:44
Fini ce matin ma lecture du livre du neveu de notre Tonton préféré.
J'ai bien apprécié, finalement, même si les rapports entre eux furent assez brefs sur la durée. Brefs, mais chaque fois informatifs et éclairants. Rien ne me paraît choquant ni attentatoire à l'aura du maître, qui était aussi un homme, avec ses faibleese, ses emportements et ses moments chaleureux. Georges le neveu rends bien compte de cette complexité.
Quelques notations au fil de ma lecture, concernant uniquement le rapport à l'oeuvre de Hergé :
- Hergé écrivant à son frère ( page 76)utilise une expression marolienne promise à un bel avenir ( que ne rappelle pas le neveu): "En dat en a kas !", qui signifie "Et ça dans ta caisse !", donnant le patronyme d'Endadine Akass dans l'Alph-Art.
- Autre occasion perdue par le neveu de lier l'anecdote à l'oeuvre de Hergé, page 76, lorsqu'il rappelle avoir visité en 1958 le Polarhav,navire de l'expédition polaire belge. Le jeune Georges Remi a t-il vu sur l'helicoptère embarqué et les chenillettes ou autres fanions le célèbre logo que dessina son oncle Hergé...
- J' ai apprécié par contre la pertinence des citations tirées des albums de Tintin, qui émaillent le propos.
- Autre bonus (que j'ignorais) quand Georges écrit qu'il a fait un stage aux studio Hergé, et qu'il y a encré la forteresse du "Dernier Spartiate"...good grief ! Jacques Martin avait certes ses petites mains sur place, mais j'ignorais qu'une d'entre elles appartenaient au neveu du Maître des lieux.(page 149/150)
- Une vraie pépite : l'affirmation que Georges mets dans la bouche de son oncle, et qui pèse lourd concernant le futur de son oeuvre " On n'écrit pas du Hemingway à la place d'Hemingway !" (page 197).
- Une faute regrettable page 194, lorsqu'il mentionne "Martine" Beaujot ( Azara, le compagnon de la regrettée Josette, a dut sursauter à la lecture de ce passage qui se voulait un hommage aux coloristes du Studio.)
Ces petits accrocs ou oublis ne peuvent sauter aux yeux que des connaisseurs pointus de la saga Hergéenne, ce qui ne sera pas le cas, bien sûr de la plupart des lecteurs de ce bouquin, qui se laisse bien lire, alternant plaisants souvenirs, colères explosives, et une sincérité de bon aloi, n'excluant pas la frustration qu'il a ressenti de n'être pas parvenu a nouer une véritable relation affective avec Hergé. Ni d'être partie prenante dans la gestion de l'oeuvre après 1983.
La vie de Georges a été mouvementée et riche en expériences. Quand je pense qu'il aura été tour à tour pilote d'avion, spéléo de choc et marin confirmé, j'imagine sans peine le contraste avec l'existence tranquille et rangée de son oncle, voyageant par héros interposé. Il y a du Tintin chez ce neveu.
Le livre souligne bien la dimension artistique présente chez les deux frères Georges et Paul, et chez le neveu, peintre de marine reconnu. Quelle famille étonnante !
C'est donc un témoignage important, que je range soigneusement dans ma bibliothèque consacrée au Maître.
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LEAUTAUD le 04/03/2013 19:02, édité 1 fois.