LEAUTAUD a écrit:J'évoque un devoir pas une obligation.
L'auteur qui publie prends le risque de la critique, il en a toujours été ainsi.
Personne ne "dicte" quoi que soit à un créateur, encore heureux. Mais je maintiens totalement mon approche "historique" de ce sujet, encore heureux.
LEAUTAUD a écrit:Rappelons donc une évidence : une critique est toujours à postériori, donc aucun diktat, par définition.
Mais je t'accorde que si par le plus grand des hasards j'eusse été amené a m'exprimer AVANT que l'album fut conçu (pure hypothèse d'école), je n'aurai rien retranché de mes propos.
LEAUTAUD a écrit:Donc, plutôt qu'une relation historique fidèle en bande dessinée l'idéal serait un essai, ou une interview, ou un article de fond, etc...etc...
Tant que cette restitution préalable sera manquante, toute adaptation humoristique qui prends des privautés avec la réalité sera bancale, malgré tout le talent, non discuté, des auteurs.
A fortiori quand par surcroit ces derniers taisent des anecdotes (ce qui est ici le cas). T'as pleins de belles feuilles, mais il manque l'arbre...
Bon, je m'en fais pas, cette histoire finira bien par être racontée.
zourbi le grec a écrit:LEAUTAUD a écrit:Donc, plutôt qu'une relation historique fidèle en bande dessinée l'idéal serait un essai, ou une interview, ou un article de fond, etc...etc...
Tant que cette restitution préalable sera manquante, toute adaptation humoristique qui prends des privautés avec la réalité sera bancale, malgré tout le talent, non discuté, des auteurs.
A fortiori quand par surcroit ces derniers taisent des anecdotes (ce qui est ici le cas). T'as pleins de belles feuilles, mais il manque l'arbre...
Bon, je m'en fais pas, cette histoire finira bien par être racontée.
Tu raisonnes trop comme un historien. L’intérêt de l'épopée de nos trois petits belges aux usa n'est pas historique, il est mythologique. C'est le mythe fondateur de la bd franco-belge qui relate le voyage initiatique qui a donné naissance aux dieux de la bd.
Peu m'importe ce qu'il s'est réellement passé, je m'en contrefous, tout comme je me fiche de connaître la vie de Hergé en détail pour apprécier son oeuvre, pour prendre un exemple qui te parle surement
Et on n'ose même pas penser au jour où des auteurs se laisseront dicter leurs oeuvres par les lecteurs, hein...stephane_ a écrit:Le jour où les lecteurs dicterons les oeuvres aux auteurs, artistiquement on n'aura plus grand chose à attendre.
Alexander a écrit:Oui mais toi...
Qu'est-ce qui nous dit que tu ne fais pas partie de...
Cooltrane a écrit:D'acc pour le "mythique" (encore que 90% de bédéphiles n'étaient pas au courant de ce périple), mais pas pur le "fondateur", car la BD Belge existait déjà avant guerre ...
Brian Addav a écrit:Cooltrane a écrit:D'acc pour le "mythique" (encore que 90% de bédéphiles n'étaient pas au courant de ce périple), mais pas pur le "fondateur", car la BD Belge existait déjà avant guerre ...
Si, il est fondateur car suite à ce voyage, Franquin se consacre pour de bon à Spirou et Morris, tout en fréquentant l'équipe de Mad, fait la rencontre de Goscinny et le convainc de rentrer ensuite en France/Belgique avec lui.
Il y a clairement un avant et un après.
zourbi le grec a écrit:Brian Addav a écrit:Cooltrane a écrit:D'acc pour le "mythique" (encore que 90% de bédéphiles n'étaient pas au courant de ce périple), mais pas pur le "fondateur", car la BD Belge existait déjà avant guerre ...
Si, il est fondateur car suite à ce voyage, Franquin se consacre pour de bon à Spirou et Morris, tout en fréquentant l'équipe de Mad, fait la rencontre de Goscinny et le convainc de rentrer ensuite en France/Belgique avec lui.
Il y a clairement un avant et un après.
Oui, de retour en Belgique, Franquin prend son envol pour devenir l'immense auteur que l'on sait et surtout, la locomotive de toute une génération (et quelle génération !). Morris reste quelques années pour amasser une énorme documentation sur le far west qui va lui servir pour bâtir le mythe Lucky Luke et fait des rencontres déterminantes (l'équipe de Mad, Goscinny, ...). Jijé passe à la vitesse supérieure en créant sa meilleure série, Jerry Spring, qui s'inspire directement de ses voyages dans l'ouest américain et au Mexique.
Et Goscinny va en Europe fort de son expérience américaine pour créer quelques temps plus tard l'équivalent de Mad (Pilote).
Si tout cela n'est pas fondateur d'une nouvelle ère de la bd FB, je ne sais pas ce qu'il vous faut ?
stephane_ a écrit:LEAUTAUD a écrit:Rappelons donc une évidence : une critique est toujours à postériori, donc aucun diktat, par définition.
Mais je t'accorde que si par le plus grand des hasards j'eusse été amené a m'exprimer AVANT que l'album fut conçu (pure hypothèse d'école), je n'aurai rien retranché de mes propos.
Quand tu énonces ce que l'artiste "se devait" (in your opinion) de faire, tu dépasses le cadre de la critique d'une œuvre : une autre évidence
Que tu aies eu besoin en préalable d'un récit historique, pourquoi pas, ça te regarde. Mais que tu imputes à Yann la responsabilité du fait que personne n'ai porté un tel récit à ta connaissance au moment opportun c'est de la mauvaise foi caractérisée, ou de l'aveuglement mêlé à un manque de bon sens. Encore une évidence.
Le travail de l'auteur est de raconter une histoire, pas de donner une leçon d'histoire.
LEAUTAUD a écrit: Par ailleurs, le "travail de l'auteur est de raconter une histoire" quand il oeuvre dans la fiction, mais n'exclue nullement qu'il traite aussi de l'histoire proprement dites. Sauf a considérer que toute production doit être cloisonnée, ce qui est stupide, surtout lorsqu'il s'agit d'un auteur comme Yann, qui sait citer ses sources.
Je ne redis pas ici ce que j'ai développé plus haut. Attendons la suite.
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