Gotlib (1934 - 2016)

[kobaia]

Message précédent :

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J'avais surtout aimé le personnage d'Aramis, un des 3 mousquetaires, le prètre-soldat aux nombreuses conquêtes féminines.
C'est, avec d'Artagnan, le survivant de la bande, général des jésuites et archevèque en Espagne.

Il n'y a pas que la BD dans la vie !

La casuistique toute jésuite qui caractérise ce filou d'Aramis me fait penser à René Bazin, ce chantre d'une religiosité urticante.
D'ailleurs Bazin était le nom du valet d'Aramis (de mémoire aussi)

Je ne me souviens plus si Gotlib a parodié les Trois Mousquetaires. Probable...

Aramis c'est le salaud parmi les mousquetaires, le faux-cul, celui qui cherche Dieu et le sexe, qui n'ai jamais heureux. C'est celui qui est toujours pressé, qui sous prétexte de justice souhaite devenir plus puissant (Le Vicomte).

Son valet, Bazin (Leautaud a bon) est l'un des perso les plus puants du roman. Comme le dit Dumas, les valeurs ont pris des maîtres, en plus fort. Si Planchet a pris le courage de d'Artagnan, si Mousqueton a pris l'orgueil de Porthos, si Grimaud est encore plus taiseux qu'Athos, Bazin est plus affecté, hypocrite et religieux que son maître.

S'il y a un perso que je qualifierais d'infâme dans la trilogie des Mousquetaires, c'est René d'Herblay, évêque de Vannes, général des Jésuites, surnommé Aramis. L'assassin de Porthos. Son sort (seul survivant des mousquetaires, dépositaire de 3 belles âmes dans un cœur sec et sans amour) n'est pas encore assez triste.

Bref, je n'aime pas Aramis.

[Alonzo Cabarez]

Je ne me souviens plus si Gotlib a parodié les Trois Mousquetaires. Probable...

Au minimum, une fois, mais je n'ai pas tous mes albums sous la main pour vérifier rapidos.
Ce n'est pas en cinq minutes que ça peut se faire, d'ailleurs, puisqu'il s'agit d'éplucher les Dingodossiers, RAB, Trucs en vrac, Gai-Luron (y compris ceux dessinés par Dufranne sur scénar de Gotlib) et la production Fromage-Audie.
Sans compter les scénars pour Alexis, Mandryka et consorts.

[mbouglion]

Dans "J'existe, je me suis rencontré" dans sa réédition de 2014, il y a une belle sélection des RàB (ou assimilées) plus personnelles : chanson aigre-douce, la boule, ... La dernière de la sélection (que j'avais un peu oubliée) met en scène la mère de Gotlib dans sa maison de retraite, le sujet étant le passage à la télé de son fils.
J'ai lu ces jours-ci, je ne sais plus où, que la raison (ou l'une des raisons) au fait qu'il ait arrêté de dessiner dans les années 80 est la mort de sa mère. Je ne fais que rapporter ce que j'ai lu, sans connaître le crédit que l'on peut donner à cette info, mais ça a résonné pour moi assez bien avec la relecture de cette tardive RàB (intitulée La veillée des chaumières).

[Alexander]

Dans "J'existe, je me suis rencontré" dans sa réédition de 2014, il y a une belle sélection des RàB (ou assimilées) plus personnelles : chanson aigre-douce, la boule, ... La dernière de la sélection (que j'avais un peu oubliée) met en scène la mère de Gotlib dans sa maison de retraite, le sujet étant le passage à la télé de son fils.
J'ai lu ces jours-ci, je ne sais plus où, que la raison (ou l'une des raisons) au fait qu'il ait arrêté de dessiner dans les années 80 est la mort de sa mère. Je ne fais que rapporter ce que j'ai lu, sans connaître le crédit que l'on peut donner à cette info, mais ça a résonné pour moi assez bien avec la relecture de cette tardive RàB (intitulée La veillée des chaumières).

C'est Lindingre qui dit ça dans l'interview de Libé. Ça m'a surpris également, je ne connaissais pas cette explication.

libé 05 12 16.jpg (135.45 Kio) Vu 1418 fois

[BDbilos]

Je n'avais pas cette notion non plus. Mais en général ces changements dans une vie sont le fruit d'un ensemble de circonstances qui se mélangent et un évènement particulier peut sembler l'unique déclencheur vu de l'extérieur, mais être en réalité un effet "goutte d'eau qui fait déborder le vase". Le principal intéressé peut lui-même finir par penser que c'est bien cet évènement qui a causé une rupture ; si ça se trouve c'est comme ça qu'il l'a raconté à Lindingre. Aussi le fait que les souvenirs se transforment parfois étrangement avec l'age.
J'avais lu qu'il avait eu de plus en plus de mal à assurer son côté dessinateur de BD à côté de son job de rédacteur en chef (qui sait si Lindingre qui est à présent dans la même situation ne l'a pas questionné a ce propos ?)...
De même dans le Sadoul (de mémoire hein...) on sentait une certaine perte d'inspiration... Saupoudrons le tout d'une tournure d'esprit assez dépressive...

[BDbilos]

Hommage de Zep

http://zepworld.blog.lemonde.fr/2016/12/09/gotlib-in-the-sky-with-diamonds/#xtor=RSS-32280322

[Alonzo Cabarez]

Très chouette, cet hommage de Zep. Merci BDbilos.

[Le Tapir]

Dans "J'existe, je me suis rencontré" dans sa réédition de 2014, il y a une belle sélection des RàB (ou assimilées) plus personnelles : chanson aigre-douce, la boule, ... La dernière de la sélection (que j'avais un peu oubliée) met en scène la mère de Gotlib dans sa maison de retraite, le sujet étant le passage à la télé de son fils.
J'ai lu ces jours-ci, je ne sais plus où, que la raison (ou l'une des raisons) au fait qu'il ait arrêté de dessiner dans les années 80 est la mort de sa mère. Je ne fais que rapporter ce que j'ai lu, sans connaître le crédit que l'on peut donner à cette info, mais ça a résonné pour moi assez bien avec la relecture de cette tardive RàB (intitulée La veillée des chaumières).

C'est Lindingre qui dit ça dans l'interview de Libé. Ça m'a surpris également, je ne connaissais pas cette explication.

libé 05 12 16.jpg

Merci pour le scan.

[mbouglion]

Dans "J'existe, je me suis rencontré" dans sa réédition de 2014, il y a une belle sélection des RàB (ou assimilées) plus personnelles : chanson aigre-douce, la boule, ... La dernière de la sélection (que j'avais un peu oubliée) met en scène la mère de Gotlib dans sa maison de retraite, le sujet étant le passage à la télé de son fils.
J'ai lu ces jours-ci, je ne sais plus où, que la raison (ou l'une des raisons) au fait qu'il ait arrêté de dessiner dans les années 80 est la mort de sa mère. Je ne fais que rapporter ce que j'ai lu, sans connaître le crédit que l'on peut donner à cette info, mais ça a résonné pour moi assez bien avec la relecture de cette tardive RàB (intitulée La veillée des chaumières).

C'est Lindingre qui dit ça dans l'interview de Libé. Ça m'a surpris également, je ne connaissais pas cette explication.

libé 05 12 16.jpg

Merci pour le scan.

Oui merci, c'est bien ça, c'est dans Libé. Explication un peu surprenante. Je ne sais pas de quand datent ces pages où l'on voit sa mère, parues dans Fluide Glacial.
Cet arrêt est peut-être comme l'écrit BDbilos la conséquence d'un faisceau d'événements et de circonstances ...

[Rebecca Doppelmeyer]

Je ne sais pas de quand datent ces pages où l'on voit sa mère, parues dans Fluide Glacial.

Elles sont dans cet album: Rhâ-Gnagna Tome 2

[Pomponazzo]

Si vous ne connaissez Gotlib que par ses BD, jetez un oeil sur ses éditos de Fluide, afin de poursuivre la poilade.
Dommage que ses premiers éditoriaux manuscrits et illustrés ne soient pas repris dans ces publications :



Une première collection en poche d'une cinquantaine d'éditos illustrés/titrés par l'auteur (voire Goossens ou Maëster), dont 13 "exclusifs" et absents des recueils Jactances :




Deux autres de 70 éditos chacun, présentés bien trop sagement, dont certains hélas déjà présents dans "Ecrits Fluides, Rires Glaciaux", avec de rares illustrations de ses comparses de Fluide Glacial.

Je conseille le premier, bien que livre de poche, la mise en page est nettement plus conforme à l'esprit "Umour & Bandessinées".

[Alonzo Cabarez]

Oui, excellent conseil.

J'en profite pour rappeler que la calligraphie chez Gotlib — il suffit de regarder ses couvertures — était un modèle du genre. C'est toujours un régal. Il n'était pas flemmard, de ce côté : suffit de feuilleter un des premiers numéros de L'Echo des Savanes ou de Fluide. On tombe sur de pleines tartines d'écriture "gotlibienne" ; celle-ci n'est jamais relâchée mais au contraire toujours soignée, ainsi que l'orthographe. (c'est la couverture d'Ecrits Fluides... chez J'ai lu, mise en ligne par Pompo, qui est à l'origine de ma petite remarque et parce que je relis Inside Moebius avec l'intégrale, et que là, on ne peut pas en dire autant).

[BDbilos]

Comme Uderzo ou Hergé, il a inventé une police tout de suite reconnaissable, la gotlibienne

[yannzeman]

Cela me navre, car je n'ai rien contre l'auteur et je défendrai toujours les auteurs de BD, mais je suis passé dans un librairie de BD, Tribulles à Mulhouse, et malgré son décès, Gotlib n'était pas vraiment mis en avant.

Aucune accroche en devanture, aucune BD de cet auteur parmi les intégrales envahissant les rayonnages, tout juste un album de la reprise de Gai-Luron dans un coin moins exposé, et 6 albums dans un rayonnage en hauteur, quasi inaccessible, tout au fond du magasin.

Je n'y allais pas pour ça mais je n'ai pas pu m'empêcher de regarder.

Au final, sur 3 magasins fréquentés ces derniers jours (un Leclerc, gros vendeur de BD, un Encrage, une sorte de "petite fnac" de province, et un libraire spécialisé BD, aucun n'a proposé quoi que ce soit sur cet auteur, 2 sur 3 ne le vendaient pas, et le 3ème ne semblait pas au courant de son décès.

[nexus4]

Un truc que je me dis souvent quand je vais au casse-pipe (et que je dis rarement à haute voix pour pas passer pour un fou ) c'est : Ceci est mon gnognotestament. Je pense que si un jour j'en fais un ce seront les premiers mots. Je sais pas pourquoi, ca m'a toujours fait rire.

Ah je ne sais pas si on l'a déjà mise, la fonte Gotlib :
http://www.dafont.com/fr/clovis-cheury.font

[Alonzo Cabarez]

A Yannzeman,
Sur ce point, je ne peux pas être en désaccord avec toi : je suis évidemment affligé par ce constat.

Sinon hier soir, j'ai mangé avec des copains (tous âgés de plus de 55 ans ) : l'un avait revendu et bradé la plupart de ses BD quelques années auparavant pour faire de la place et regrettait de s'être débarrassé un peu vite de certaines séries dont ses RAB et Gai-Luron. Il était capable de relater avec une grande précision quelques histoires courtes désopilantes qui l'avaient bien fait bidonner.
Et l'autre, pas du tout lecteur de BD et attristé par un veuvage récent, avait tout de même téléchargé sur son "mur face de bouc" un splendide Superdupont gotlibien. Tout n'est pas perdu, donc.
Mais je trouve navrant que des responsables de rayons BD ne soient pas davantage impliqués dans la mise en avant de quelques titres dans ces jours suivant le décès de l'artiste. La période actuelle, caractérisée par la valorisation des best-sellers programmés pour les fêtes (livrés quotidiennement par palettes entières) est décidément peu propice à la distinction et à l'émergence d'autres articles, dans un espace passablement surchargé.

A Nexus :

[Rebecca Doppelmeyer]

document émouvant de 1973

[Pomponazzo]

Merci Rebecca ! Et vive la vulgarité des phalanges

Et n'oublions pas ce merveilleux fil de Zourbi le grec sur l'émission Tac-au-Tac où se mesuraient nos héros, dont Gotlib :
viewtopic.php?f=8&t=46520

[BDbilos]

Merci Rebecca et Nexus !

Gnognotestament

[Rebecca Doppelmeyer]

Tac au Tac

[zourbi le grec]

:ok: Merci Rebecca ! Et vive la vulgarité des phalanges

Et n'oublions pas ce merveilleux fil de Zourbi le grec sur l'émission Tac-au-Tac où se mesuraient nos héros, dont Gotlib :
viewtopic.php?f=8&t=46520

Merci Rebecca et Pomponazzo

Ce qui fout un peu les boules, c'est que l'adolescente que l'on voit "interviewer" Gotlib, se pose plein de questions existentielles et politiques, alors qu'une adolescente moyenne d'aujourd'hui ne va parler que de fringues, de smartphone ou de fric