LEAUTAUD a écrit:Faut pas écraser la perspective historique.
Le "procès" fait à Goscinny se justifiait dans le fonds (pour la forme beaucoup moins).
Oui, le "Pilote" de l'époque, continuait, dans l'excellence, à nous offrir des histoires conformistes sans réelle audace (mais si merveilleusement dessinées), avec un Valérian féministe (et politiquement correct avant l'heure ) un Blueb clone de Bébèl
poussé au cul par l'immense appel d'air du western spaghetti, et une Rubrique-à-brac dans le droit fil du Mad de Kurtzman (qui datait quand même déjà d'une dizaine d'années).
Le vrai courant narratif et graphique qui prenait alors des risques c'était les éditions du Square, sans conteste.
Et la bande de jeunots dans Pilote en avait bien conscience.
Donc, clash avec le "classique" Goscinny, et départ au bout de qq années de la fine équipe.
Cet après 68 a fait tanguer tous les bâteaux de l'édition, la sédition avait cours, les abordages et sabordages tenaient le lecteur en haleine (moi, je lisais tout, Pilote, Charlie, tous les zines, l'underground, etc...ça fusait de partout)
Ils ont "tués" le père, celui qui les avait accueilli sous son toit, celui qui les avait nourri, les salauds !
Mais ils ne pouvaient pas ne pas le faire dans le contexte créatif de la période.
Je les ai admiré quand ils ont créée leusr propres publications, c'était l'aboutissement logique de leurs critiques.
Vu d'aujourd'hui, il est facile de n'y voir qu'une révolte injuste contre leur mentor.
Ce n'est qu'un épisode d'un grand mouvement venu du passé, opposant de tous temps classicisme et modernisme.
Perso, j'aime les deux.
bien dit, mais faut pas non plus oublier que travailler sous Le Gosc, c'est aussi autre chose que de travailler en égal avec lui (ses dessinateurs). Cela ne devait pas être facile tous les jours...
Perso, moi, je retiens bcp de la caricature que Greg faisait de lui dans Polite (Matin, quel journal) de Ch!ch!lle: un petit colérique qui pétait vite un câble et/ou sautait qqes fusibles.