Brian Addav a écrit:John Nemo a écrit:Delaf a fait ce que tout dessinateur de reprise fait, il a commencé par recopier pour prendre l'univers en main. Il l'a fait de manière très poussée, mais ce n'est pas un crime.
Mais non, tout dessinateur de reprise ne fait pas ainsi.
Delaf travaille sur ordinateur, et ce qu'il fait, c'est du glisser/déposer des scans de dessins de Franquin. Repasser ensuite sur les traits déjà existants, c'est pratiquement à la portée du premier venu.
La virtuosité et le savoir-faire graphique du dessinateur deviennent du coup facultatifs...
La méthode est complètement différente de celle d'un dessinateur de BD traditionnel (papier, crayon, plume, pinceau ...etc), qui copie d'abord les dessins de son modèle pour s'approprier son style, et se l'intégrer dans la main.
A terme, le dessinateur en question n'a plus besoin de copier le dessin de son modèle, il se l'est approprié.
Bien sûr, ce qu'il restitue ensuite, ce n'est pas un fac-similé parfait du style du modèle, mais un 'mix' correspondant à ce qu'il a digéré. Il reste une part d'interprétation personnelle...
Ce qui me gène pour le cas Delaf, c'est qu'on s'achemine plus loin que par le passé vers un copiage mécanique du travail de l'auteur originel.
Puisque cette tendance semble vous convenir (le syndrome du verre jamais vide
), on va se diriger à terme vers de la BD faite par intelligence artificielle (IA), où l'intervention humaine sera quasi-inexistante.
Que restera-t-il de la créativité et du talent artistique propre à un auteur humain original ?
Pour aller au fond de mon idée, j'avoue que personnellement je ne suis favorable à aucune reprise.
Quand l'auteur meurt, ce doit être fini.
Quand le verre est vide, il est vide.
Est-ce qu'on fait des reprises de Rembrandt, de Van Gogh, de Mozart ?