Rebecca Doppelmeyer a écrit:Pour le reste, c'est gentil, je sais pas quoi te répondre...
Ah, mais ça me va comme réponse.
Gaston, personnage à la personnalité qui varie au fil du temps et des gags.
Tantôt parfait crétin ou innocent, comme sur ce dessin/gag.
Gaffeur et sot, d'autres fois. Parfois madré.
Tantôt maladroit, tantôt habile.
Complexe, le gaffeur.
Parfois, il incarne la conscience et la sensibilité de Franquin sur des sujets graves comme la violence, la torture envers les humains, la condition des animaux, le racisme, les armes à feu, les engins de guerre... Gaston peut alors se montrer plein de roublardise, d'astuce, de finesse pour railler ceux dont Franquin veut désigner comme des imbéciles.
Comme dans les gags où Gaston et ses potes ridiculisent l'agent Longtarin, particulièrement dans la seconde moitié des 70's et dans les 80's.
Mais ces incohérences du personnage sont sans gravité pour le lecteur. Chaque gag étant indépendant et destiné à être lu d'une semaine l'autre, le gaffeur peut avoir une personnalité changeante, variable en fonction des besoins.
En revanche, cette complexité rend à mes yeux vaine et vouée à l'échec toute tentative d'adaptation à l'écran.
Sans parler de faire incarner par des comédiens les personnages hautement comiques nés sous la plume et les pinceaux de Franquin.
Personnages en deux dimensions dont le physique fut mûrement pensé, soupesé, élaboré, travaillé, et dont chaque attitude a été minutieusement étudiée par l'auteur, perfectionniste du 9ème art, pour amener à l'éclat de rire du lecteur.
Rien à voir avec un casting tributaire d'un budget ou de la disponibilité des acteurs et quelques grimaces devant la caméra, façon Actors studio...