Voir aussi, concernant la genèse de cette réédition, ce qui est dit par Sadoul sur le site Auracan :
Quelle fut la vie éditoriale de ce livre devenu aujourd’hui mythique ?À peine paru, le tirage entier – 10 000 exemplaires si je me rappelle – a été acheté par Dargaud qui s’est chargé de le commercialiser. Très bien d’ailleurs, puisque tout le stock a été quasiment épuisé en un an. Ensuite, plus rien pendant plus de trente ans. Malgré une mise à jour avec Franquin jusque peu avant sa disparition.
Et pourquoi donc l’avoir initialement publié chez Distri BD-Schlirf et non pas chez Dupuis, principal éditeur de Franquin ?Parce qu’à cette époque, Franquin était en froid avec Dupuis et m’a demandé de trouver un autre éditeur. Comme j’étais ami avec Yves Schlirf et que j’appréciais son travail éditorial sur des petits tirages de grands auteurs, j’ai trouvé opportun de lui confier le bébé, avec l’approbation d’André. Et comme Schlirf n’avait pas les moyens d’assumer seul cette édition très coûteuse, il a demandé de l’aide financière à Distri BD, moyennant une coédition. En revanche, quand il s’est agi d’éditer la version mise à jour, au début des années 1990, Franquin s’était entretemps réconcilié avec Dupuis et m’a suggéré de leur laisser l’ouvrage.
Pourquoi avoir attendu autant d’années avant de rééditer Et Franquin créa la gaffe ?L’explication prendrait tant de pages que cela ressemblerait à un roman… Disons qu’à partir de la mort d’André, je n’ai plus été en odeur de sainteté chez sa veuve qui avait confié le contrôle de toute l’activité au patron de Marsu Productions (Jean-François Moyersoen, ndr), avec qui mes relations ont alors été difficiles. Ensuite, et les décennies passant, j’ai eu un long passage à vide aussi avec la fille de Franquin, en grande partie à cause de mon intransigeance, de ma vanité d’auteur, une incapacité à accepter qu’elle s’implique profondément dans le projet dont je me sentais, à tort, dessaisi. Et puis, voilà, le temps a fini par nous réunir à nouveau.
Plus qu’une réédition, cette nouveauté est en quelque sorte une recréation : nouvelle maquette, nouvelle iconographie, préface inédite d’Isabelle Franquin qui a notamment contribué au livre en établissant un impressionnant index final…Faire une réédition à l’identique n’avait pas de sens. C’était l’occasion de revoir tout à neuf. Recréation, certes, mais pas nouvelle édition, puisqu’Isabelle n’a pas jugé utile d’y intégrer les mises à jour opérées sur les dix dernières années de son père. Ce sera pour un prochain volume, je l’espère...
Cette nouvelle édition propose une nouvelle iconographie : comment a-t-elle été sélectionnée ? Par vous, par Isabelle Franquin, par l’éditeur ? Et quid des droits de reproductions de visuels qui sont essentiellement sous copyright des éditions Dupuis alors que votre ouvrage est édité par la maison Glénat ?L’iconographie et la maquette ont été entièrement gérées par Isabelle et son équipe : Frédéric Jannin, Philippe Capart, André Moons. Du coup, je suis resté en dehors des questions de droits et bien incapable de répondre à votre question, sinon que Glénat et la direction de Dupuis – Média Participations – ont passé un accord qui semble satisfaire tout le monde.