jolan a écrit:
Oui mais non. Je ne vois pas en quoi la Nouvelle Vague a fait du mal au cinéma populaire qui se porte toujours bien, et qui en tout cas selon moi n'a pas beaucoup souffert de la vague. Tous les cinéastes que tu cites ont eu leurs succès, et peu parmi les Nouveaux Vagueurs, il suffit de voir le sort réservé à Rohmer. Je ne vois pas en quoi amener du sang neuf peut être nocif. Le cinéma se nourrit de tous les cinémas, et plus il y a de films et de créateurs, mieux c'est pour tout le monde. Je ne voudrais pas d'un cinéma français sans sa diversité, et sa diversité est ô combien le fruit de cette Nouvelle Vague que tu décries tant.
Comme pour tout réalisateur, il faut voir les bons films, et je reconnais que les Rohmer que tu as vus, je ne les ai pas vus ou pas trop aimés ( sauf le beau "Genou de claire" ). C'est vrai que quand on tombes mal trois fois de suite, on n'a plus trop envie d'y revenir, mais c'est quelques fois dommage.
Bresson, pareil que toi, c'est pas trop mon truc, mais je ne dis pas que c'est nul, je dis que ce n'est pas trop mon univers, qu'il me manque des clefs. Il faut dire que c'est très hermétique.
Mais après, tu vois, Sautet est pour moi le plus grand de cette époque, et je me vois mal le dissocier absolument de la Nouvelle Vague. Il n'en fait pas partie, mais il n'en est pas non plus à l'opposé. Ainsi étai le cinéma à l'époque. La Nouvelle Vague n'est qu'un terme journalistique : tu peux aussi y mettre Polanski et Forman si tu veux, et tu verras que ça ne colle pas. Leur propre cinéma a évolué avec la société. Il n'est pas resté fermé comme tu voudrais le faire accroire, ou peut-être le crois-tu réellement. Des cinéastes comme Truffaut, Chabrol, ou Malle, sont aussi dans les deux camps. Il n'ont pas fait du "film d'auteur chiant" ( pour paraphraser ton propos ) toute leur vie.
Je ne dis pas qu'il n'y a plus de cinéma populaire, je dis simplement qu'à l'époque de la Nouvelle vague, c'est un cinéma qui avait presque disparu. Les fameux Cahiers du cinéma ainsi que les interviews des auteurs fustigeaient le cinéma de papa, comme quoi il fallait renouveler tout ça et faire des expériences.
Le démarche ne me dérange pas à condition qu'ils vivent côte à côte...or ils se sont imposés en leaders d'opinion "le cinéma maintenant, ça doit ressembler à ça"... (je schématise, hein).
J'ai plus de plaisir à revoir une bonne gabinerie ou une audiardise qu'un film de Godard ou de Rohmer...mais OK, c'est mon choix...
Je suis bien entendu d'accord avec le fait qu'il faut se renouveler, sinon quel ennui... mais pas au détriment d'autre chose, désolé...
Je n'ai pas dit non plus que je trouvais ça nul, personnellement je trouve ça chiant...nuance...
Et tous les réalisateurs de la Nouvelle vague ont au moins fait un bon film, faut pas déconner non plus...mais bon, c'est pas ma tasse de thé.
Le fait que parmi les auteurs que j'ai cités se trouvent des collaborateurs des fondateurs de la Nouvelle vague est tout à fait normal mais pourquoi s'en sont-ils écartés ?
En quoi le portrait de femme de César et Rosalie est-il moins intéressant que celui de Mouchette de Bresson ?
Et L'armée des ombres ne vaut-il pas Le dernier métro ? (oui bon OK Melville c'est un peu spécial... ).
Non, je pense que la Nouvelle vague, même si elle a apporté un sang nouveau au cinéma, lui a fait quand même du mal mais peut-être était-ce un mal nécessaire...