Chers Tous,
Une chose est sur, le sujet vous passionne et les nombreuses pages que vous avez rédigées en témoignent. Vos réactions nous sont très utiles pour identifier les manques dans notre communication et sur notre site. Comme nous travaillons d’arrache pied pour le moment, je ne vous promets pas que nous remédierons à tout immédiatement. Par contre, je vais tenter de répondre à vos principales questions et désamorcer votre scepticisme.
D’abord, je souhaite vous faire part de
notre motivation: défendre les créations de BD et les emmener vers le succès. A travers le financement participatif (crowdfunding en anglais), nous avons la conviction que plus de succès sera au rendez-vous pour une jeune œuvre parmi 4800 sorties annuelles et des blockbusters médiatiquement omniprésents. Trop souvent, ces jeunes œuvres sont noyées.
En d’autres termes, "éditons ensemble de nouvelles bandes dessinées et donnons-leur une vraie chance d'exister grâce à notre communauté d'investisseurs et de prescripteurs."
La prescription du succès intervient à deux moments clefs :
1. La décision d’éditer un album sur base du succès attendu : contrairement à l’édition classique face à un nouveau titre, nous ne sommes pas seuls. C’est une communauté d’édinaute, flanquée de professionnels pour les y aider qui décideront d’éditer ou non. C’est comme un échantillon de public qui présage de ce qui se passera en grand.
2. Lors du lancement de l’album, les édinautes en parlent autours d’eux et le diffuseur peut s’appuyer sur ce support collectif pour motiver les libraires, des acteurs essentiels du succès des ventes d’une BD.
Plus concrètement, vos interventions touchent bien des domaines. Je vais donc en parcourir quelques-uns avec vous.
Le budget à réunirA titre indicatif, voici ce qui est nécessaire pour mettre une BD sur le marché en France, Belgique, Suisse + export avec de bonnes chances de succès:
• Les frais de création, principalement le minimum garanti à l’auteur, payé au fur et à mesure de la réception des planches.
• Les frais d’impression et de transport des livres. Il s’agit de 10.000 exemplaires comme base de départ. Ce volume pourrait être revu en cours de route, compte tenu des indications de succès lors de la levée de fonds et d’après les réactions de notre diffuseur.
• Les frais de promotion de l’album par 3 voies : (1) les outils de buzz marketing pour les édinautes, (2) la défense après de la presse en France et en Belgique et (3) la PLV (pub lieu de vente).
• Le comptable externe pendant un an pour la société dédiée au projet
• Les frais d’édition et de gestion de SANDAWE de 15% du budget (sur 50.000€, cela fait 7.500€)
Les deux plus gros postes sont le minimum garanti de l’auteur et les frais de promo. Nous donnerons plus de détails très vite sur
http://www.sandawe.comEnsuite, les frais de distribution et diffusion de près de 60% du chiffre d’affaires magasin seront payés en déduction de ce chiffre d’affaires. Il s’agit donc d’un coût variable, non compris dans le budget levé.
A ce propos, nous envisageons en effet de travailler avec un distributeur / diffuseur majeur pour la France et la Belgique, ainsi que l’export, car il n’est pas question de demander cela aux édinautes, ni de faire dans l’amateurisme.
Le format des livresChaque projet est spécifique, car nous n’éditons pas à la chaine. Le projet Hell West est un roman graphique noir et blanc de plus de 80 pages qui n’a rien à voir avec Parc Paniiiique que nous éditerons en format très standard couleur 48 pages.
Notre marque de fabrique sera toutefois d’éditer des livres de qualité, sur le contenu et sur la forme
Pour l’impression, il s’agit de produire des livres qualitatifs (dos carré cousu, bon grammage de papier) produit chez un spécialiste de la BD. Le tout justifiera un prix de vente supérieur à la moyenne pour un coût marginalement supérieur, donc une meilleure marge. Cela bénéficiera à tous, auteurs, édinautes et Sandawe.
Le nombre d’édinautes par projetActuellement, nous tournons sur des investissements entre 10€ et 600€, après 10 jours d’activités pour une moyenne de 75€ (vous pouvez tous la calculer d’ailleurs…). L’expérience en musique indique des moyennes d’investissement par projet entre 50€ et 200€. Nous seront donc loin des 5000 édinautes pour un projet de 50.000€ de budget.
Le retour sur investissement des édinautesUn édinaute bénéficie de retours tangibles et intangibles pour sa ou ses parts, car nous sommes aussi un site de loisir.
• Dialoguer avec l’auteur et le soutenir pendant qu’il crée sa BD.
• Recevoir une BD signée de l’auteur pour tout investissement de 2 parts et plus. (en dessous, il s’agit d’une copie digitale)
• Voir son nom imprimé dans toutes les copies de la BD en remerciement de l’investissement d’édinaute
• Avoir accès à des jeux que l’auteur décide de mettre en place avec ses édinautes (par exemple, Maingoval vient d’annoncer la possibilité de recevoir une planche originale)
• Une part significative des gains des ventes de tous les droits cédés par l’auteur (ventes des BD, mais aussi les droits de traduction, dérivés, audio-visuels,…) pendant 5 ans.
• Potentiellement –et nous l’espérons tous- un retour sur investissement si la BD et ses droits annexes se vendent bien.
Parmi les interventions de ce forum, j’ai lu bien des spéculations sur le nombre d’exemplaires nécessaires à la rentabilité d’un projet. C’est dommage de ne considérer que la vente de livres pour rentabiliser une BD. Mais si nous faisons cet exercice, un édinaute retoucherait sa mise à partir de 18000 exemplaires vendus pour les projets avec un petit budget.
D’après nos informations, nos chiffres avoisinent ceux des gros éditeurs, bien que la structure de nos frais soit différente : plus d’investissement en promo et moins de frais généraux. Ces éléments influencent positivement les ventes et le compte d’exploitation, dont les auteurs, les édinautes et nous bénéficions.
Pour l’anecdote, les investisseurs de Grégoire auraient gagné 15 fois leur mise (dixit le 20h d’une grande chaine française en décembre passé si mes souvenirs sont bons), sans compter leur fierté d’avoir lancé l’artiste.
La rentabilité pour SandaweActuellement, nous sommes 3 et nous investissons tout notre temps, ainsi que de l’argent pour faire naitre notre entreprise. Rapidement, nous allons engager des gens pour nous aider à faire tourner la boutique. Je ne prévois pas de rentabilité avant 3 années, durée qui amplifie notre risque.
Notre source de revenus et de rentabilité dépend principalement des bonnes ventes des albums édités.
Comme Flocon l’a indiqué dans ce forum, nous devrons être patients et prendre par mal de risques avant d’atteindre notre point d’équilibre financier.
Notre modèle implique moins de risque qu’un éditeur classique, mais aussi un partage des revenus. Il s’agit d’un principe économique très classique.
Pour ceux qui croient que nous sommes assis sur une machine à cash rapide et facile, ils se trompent et l’expérience de Spidart en est la preuve.
La protection de l’argent des édinautesComme indiqué dans l’article de Nicolas Anspach d’aujourd’hui dans ActuaBD, j’ai consulté la Commission Bancaire, Financière et des Assurance belge pour disposer d’un système qui protège les droits des investisseurs. Parmi les bénéfices qui en ressortent, le plus important réside dans la séparation des patrimoines : si Sandawe fait faillite, l’argent des édinautes n’est pas impacté, car il est logé dans d’autres sociétés (une par projet, plus une ASBL pour gérer les fonds remboursables). Il s’agit d’une machine à gaz, mais elle protège bien.
Maintenant, je vous invite à venir nous rendre visite et à parcourir les projets, supporter les auteurs en devenant fan ou en devenant édinaute.
Vous pouvez aussi participer au concours de BD Gest pour gagner des part gratuites et tester la dynamique (les parts vous donnent les mêmes droits aux revenus que les autres, mais c’est nous qui les finançons…).
En tous les cas, visiteurs ou pas, fan ou pas, édinaute ou autre chose, je vous souhaite beaucoup de plaisir en BD !!
Bien à vous,
Lionel Frankfort, directeur général des éditions Sandawe.