Mais la notion de travail n'a absolument rien à voir avec la question de "technique". Un auteur qui fait un bouquin de 200 pages, quel qu'en soit le dessin, est quelqu'un qui a travaillé
Ne vous faites pas plus bête que vous ne l’êtes, vous avez très bien compris que dans cette situation quand on parle de travail, cela signifie s’améliorer, se perfectionner, etc…Donc bien d’affiner sa technique.
je conteste qu'il y ait une "compétence" qui soit uniquement basée sur la maîtrise d'une technique académique, et qui seule détermine si un dessin est "bon" ou "mauvais".
Déjà je n’ai pas dit qu’elle était forcément académique, encore une fois, vous essayez d’enfermer mes propos dans un carcan plus facilement opposable à vos idées en jouant sur le académique/pas académique, ce qui revient à déplacer une fois de plus le débat sur le beau/pas beau, qui n’est pas sur le même plan que la nature de ma question initiale.
Moi je parle de compétence et surtout de maitrise. Peu importe qu’elle soit académique ou non. Cette maitrise passe obligatoirement par la technique, ne vous en déplaise. Sinon on saurait tous dessiner, jouer du piano, etc…
Enfin, même si c’est encore un autre débat, jusqu’à présent, les conservatoires et beaux arts décernent des diplômes sur des compétences. Pas sur un joli discours sur l’art, mais je ne sais rien faire de mes 10 doigts, mais donnez moi mon diplôme quand même.
Ta prétendue "objectivité technique" s'appuie sur un présupposé qui n'a rien d'objectif, qui limite immédiatement le dessin à une question de représentation de la réalité selon des critères arbitraires.
Voir ma réponse précédente
Tiens, voilà le discours habituel qui vient critiquer Picasso
Tiens, voilà le discours habituel de « Ca a du succès donc c’est que c’est forcément bon ». La TV réalité aussi ça a du succès, pourtant c’est le vide sidéral. Et donc encore une fois c’est déplacer la question de fond en la repositionnant sur le goût, la subjectivité, etc....
'il n'y a pas qu'une seule conception de ce qui constitue un "beau dessin", et que la question de "bon dessin" est bien plus complexe qu'il n'y paraît.
Et on dit que c’est moi qui ne veut rien entendre ? J’ai déjà répondu à ça. Encore une fois vous déplacez le débat sur le côté artistique car je ne parle pas de « beau dessin » mais de « bon » dessin, mais à travers cela en fait, plus largement, de la notion compétence. Après oui, un « bon dessin » est plus complexe à définir qu’il n’y parait, surtout pour le grand public qui peut donc justement se faire duper par des gens sans compétences qui déplaçent le sujet sur la subjectivité, la notion du beau, du style… Et c’est justement là que l’œil du professionnel intervient pour séparer le bon grain de l’ivraie.
Et bien souvent, ce n'est pas tant la maîtrise de conventions
Je ne parle pas de maitrise de conventions, je parle de maitrise tout court. Pour rester sur la BD, le trait via l’encrage par exemple est déjà un point qui permet assez facilement de déterminer si la maitrise est là, si le geste est professionnel et donc le résultat l’est ou pas. Ce n’est pas le seul « critère » car un trait peu, de prime abord, sembler maladroit, mais d’autres éléments permettent aussi de comprendre si on se trouve face à un travail de pro ou non.
Ce discours alarmiste comme quoi "tout se vaut, donc plus rien ne compte" est très présent dans l'art en général
C’est un réel problème car cela apporte une confusion entre l’amateur et le professionnel. Peu à peu, les incompétents ont sournoisement essayé de déplacer cette frontière pour s’arroger le droit d’être « un pro » même s’ils n’en ont pas les capacités. Et donc, comme je l’ai dit dans mon précédent de message, de camoufler cette incompétence par de jolis discours sur l’Art qui est devenu un terme fourre tout.
J’ai des amis qui ne sont pas musiciens et qui viennent parfois pianoter sur mon piano pour s’amuser et parfois, ils arrivent à pondre une mélodie plutôt sympa au gré de leur inspiration. Alors oui, ils font de la musique au sens propre, voire même de l’art si on suit votre pensée. Mais ce ne sont pas des musiciens pour autant. Du moins pas encore. Car limités et incapables d’aller plus loin au final que ce que leur dicte leur instinct. Comme tout à chacun qui s’essaye à une discipline qu’il ne maitrise pas et que vous essayez justement de faire passer comme du professionnalisme.
On passe d'une légitimité hiérarchisée (avec les arts reconnus, cf. les neuf muses) à une légitimité plus diffuse, dans laquelle ce n'est plus l'art en lui-même qui est légitime, mais les œuvres remarquables qu'il produit qui en deviennent les marqueurs.
C’est bien joli de nous faire un cours sur l’histoire de l’art, mais on s’en fout de tout ça. Parce qu’une fois de plus vous êtes train de nous expliquer et de refaire la définition de ce qu’est l’art quand je ne parle pas d’art.