vark a écrit:La question n'est pas de lire l'album en VO ou non, la question est d'être prêt à fournir l'effort nécessaire pour aprécier l'oeuvre. Je suis de ceux qui ont adoré ce Crossed +100 mois après mois. Et ce sont ces derniers mots qui semblent faire toute la différence. J'ai eu à chaque fois le temps de lire une fois le comics (sans être vraiment gêner par le langage), puis le relire avec les annotations (une communauté s'est rapidement créé pour fournir le lexique vo et autres décryptage des références) et donc je passais d'un chapitre à l'autre après avoir tout bien digérer. Et la tension n'en était que décuplée (quel pied)!
Alors oui, j'imagine qu'avoir à avaler le gâteau en une seul bouchée sous forme de recueil ne nous fait pas partager la même expérience.
La critique en lien ci-dessus repose néanmoins sur un raisonnement erroné (la seconde raison). L'héroïne est "archiviste", elle fait donc parti des rares humains sachant lire, mais ce n'est pas pour autant qu'elle va arrêter de communiquer avec ses congénères selon le langage courant. Quand à cette façon de parler ce n'est EN RIEN un simple délire de Moore. C'est quelque chose de travaillé, de réfléchi et de très logique (voir page 8 de ce même topic pour approfondir la question à travers les liens proposés).
J'ai adoré ce run de Moore, en VO.
Et je partage tout à fait l'analyse de vark (que je remercie pour m'avoir indiqué le site d'annotations, indispensable).
Le rythme donné par les fascicules joue beaucoup, je pense, dans le plaisir de lecture. C'est un bon dosage de l'effort (oui, il y en a un, c'est du Moore, pas un Tunique Bleu), du suspens.
Je me demande aussi si ce n'est pas plus simple à lire en VO. La langue anglaise me semble plus "simple" à déchiffrer (pas/peu de conjugaison d'un verbe par exemple), je n'ai pas ressenti de vrai blocage en VO alors que la lecture de l'exemple VF donné dans la critique... je ne suis pas certain que j'aurais pu le lire jusqu'au bout).
Je ne partage pas trop l'avis du chroniqueur sur l'évolution du langage, disant que c'est absurde d'avoir tant de changements en 100 ans, que Moore est allé trop loin. Si le chroniqueur avait des enfants, il ne douterait pas un instant que ce soit possible !
En tous cas, pour mes deux enfants, une phrase comme "jevé sous vent a les colles" n'a rien de choquant...
