fleur a écrit:Juho a écrit:Je trouve qu'on est un des pays les plus riches du monde, et je ne vois pas vraiment pourquoi chercher à toujours produire plus, on a largement assez, il faut plutôt chercher à le produire mieux et à mieux le répartir.
Nous sommes d'accord sur ce point. Il faut...
Mais cela ne peut se faire sans interventions politiques qui favorisent cette orientation. Comme tu dis, les patrons ne sont pas des philanthropes.
Or, dans un contexte européen libéral qui sanctionne chaque intervention d'état pouvant "fausser" la libre concurrence, je suis très sceptique sur le pouvoir d'un état (et encore plus sur la volonté du gouvernement actuel d'aller dans ce sens!)
Je crois à l'entreprenariat libéral dans la mesure où il est regulé par un réél goût de l'innovation, une envie de créer de la richesse réélle et du service (débarassé de la spéculation stérile) et de toujours mieux le faire (chercher à produire plus durable). Cela parait antinomique, mais pourtant, pour moi, le libéralisme est quelque chose de franchement bon, car il apporte une certaine envie entre les entreprises de chacune se dépasser et de toujours faire mieux et d'avoir une grande liberté pour le faire.
Là où la grangrène prend racine, c'est lorsque des véreux se servent du libéralisme pour faire du fric avec rien sur le dos des entreprises qui n'y sont pour rien directement (spéculation sur leur dos) et lorsqu'on répartit les richesses sans morale vis à vis des salariés (au profit du capital, mais ce n'est qu'une conséquence de la spéculation, comme je l'ai détaillé par ailleurs, car les entreprises sont dépendantes de ces mecs là).
Les entreprises ont toutes un but lucratif , c'est leur raison d'être , mais qui est entièrement compatible avec l'idéal que j'énonce plus haut. Je fais partie de ceux qui pensent que faire de l'argent n'a rien de honteux. C'est la façon de le produire qui change tout. Et en France, on met toujours dans le même sac les entrepreneurs, les investisseurs, et les spéculateurs.
Tout ce qui se base sur la spéculation , c'est pas du libéralisme , pour moi, c'est une exploitation d'une faille du libéralisme, c'est très différent. Bien sûr, ça arrange beaucoup de puissances, et c'est la raison pour laquelle c'est très délicat de légiferer contre à l'échelle mondiale. Mais c'est un but à atteindre. A l'échelle européenne dans un premier temps.
En somme, je suis favorable à un libéralisme, mais basé sur la richesse réélle. La création de richesse doit toujours rester en grande partie libre (avec des minima concernant les salaires et leur répartition évidemment) mais le fric créé sur la spéculation doit être combattu par tous les moyens possibles. Ainsi, le libéralisme reprendrait tout son sens réél. Car sans spéculation, les actionnaires sont moins voraces (ils ne le sont uniquement parce que les entreprises sont surévaluées par la spéculation. Au delà de ça, leurs dividendes sont raisonnables), et les entreprises produisent des choses vraiment meilleures (car forcées de faire vraiment mieux, et de ne plus se limiter à l'esbroufe des marchés).
MLH a écrit:Juho a écrit:Je trouve qu'on est un des pays les plus riches du monde, et je ne vois pas vraiment pourquoi chercher à toujours produire plus, on a largement assez, il faut plutôt chercher à le produire mieux et à mieux le répartir.
Un pays riche n'est jamais que la somme des richesses produites par ses entreprises qui par définition ont un but lucratif... tout comme chacun souhaite gagner plus... Maintenant, produire plus et mieux le répartir ne me semble pas forcément incompatible... enfin en théorie
Pourquoi produire plus? On manque vraiment tellement de richesse ? Je crois vraiment que simplement produire mieux (plus durable) et mieux le répartir permet de combler nos besoins. Produire plus, c'était vrai dans une societé où il y avait encore tout à bâtir... Est-ce que c'est encore le cas aujourd'hui ?
MLH a écrit:Juho a écrit:La France est un enfant gâté qui veut toujours plus sans se rendre compte que n'importe qui des 3/4 du monde rêverait de venir prendre la place du plus pauvre des Français.
C'est très juste, mais on peut traduire cela de la manière suivante :
Les Français sont des enfants gâtés qui veulent toujours plus sans se rendre compte que n'importe qui des 3/4 du monde rêverait de venir prendre la place du plus pauvre des Français. Mais il est difficile d'expliquer cela à des français qui gagnent le smic (voire moins) et qui ont du mal à boucler leurs fins de mois
A ces Français là, je leur propose l'expérience de partager durant juste une semaine le quotidien des 3/4 du monde.
Bien sûr qu'on trouvera toujours à râler en France qu'on est pas assez riche, quand on se compare à Bettencourt, quand on gagne le smic, mais vous n'avez pas conscience que nous Français, même smicards, nous sommes les Bettencourt que la majorité du monde regarde pleine d'envie ?