Kick-Ass, tome 2, scénario de Mark Millar, dessins de John Romita Jr, Marvel, 2012.
A la fin du premier volume, Kick-Ass venait de triompher, par chance, du maffieux Genovese, avec le concours de Hit Girl, mais tout n’était pas rose :
il venait de se prendre un méchant râteau de la part de sa copine Katie qui le laissait tourné autour d’elle car elle était persuadée qu’il était gay et il surprenait son père en pleine action avec sa nouvelle copine.
Il se demandait comment sa vie pouvait être plus pathétique. La réponse se trouve dans ce tome.
L’action se déroule quelque mois après la mort de Genovese, Kick-Ass n’a pas raccroché, il se fait entraîner par une Hit Girl qui, adoptée par une charmante famille, décide de vivre une vie d’enfant et de raccrocher.
Les exploits de Kick Ass ont suscité des vocations et des gugusses costumés sont apparus à New York.
Dave finit par être contacté et par rejoindre le groupe des "Justice Forever", mené par un ancien caïd repenti. Les héros masqués tabassent la canaille, les proxos et cie. Le reste du temps ils ramènent chez eux des poivrots, des gamins fugueurs, des chatons, etc…
Dave pense vivre un âge d’or, il se trompe, car de son coté, Red Mist, le fils de Genovese, rebaptisé MotherFucker, a bien l’intention de se venger de Dave et de Hit Girl.
Il s’entoure de tueurs masqués vicieux, dont une femme russe borgne bodybuildée, qui laissera au lecteur un souvenir impérissable. Le jeune homme veut détruire totalement Dave, éliminer ses héros de partenaires, détruire sa vie intime, tuer ses proches.
Dave va vite comprendre l’erreur qu’il a commise en suscitant l’apparition d’Héros ou de Villains dans le vrai Monde : ils n’y ont pas leur place !
Ils sont au mieux pris des doux-dingues, au pire pour des psychotiques dangereux et dans tous les cas la police les pourchassera, ne voyant en eux, avec raison, que des fauteurs de trouble.
Tout ira de mal en pis, Dave ravagé par des pertes terribles, décide d’en finir avec Red Mist, enfin MotherFucker au cours d’un combat final digne des Thermopyles…
Kick-Ass fait pour moi partie de ces séries au goût bizarre, celles que j’ai un peu honte d’aimer.
J’aime beaucoup Millar : son Superman Red Son restera une des meilleures histoires de l’Homme d’Acier. Son run, trop bref, sur Fantastic Four est magnifique. 1985 constitue un des plus beaux hommages aux comics à leurs créateurs et à leurs lecteurs. Old Man Logan est une superbe dystopie, centrée sur un Wolvie meurtri par la vie, hanté par la violence qui l’habite et qui l’entoure, mais qu’il tente de fuir vainement, comme le héros d’Impitoyable.
Par contre Kick-Ass, me semble inutilement violent, malsain, malgré ou à cause du « coté fun » qui le recouvre. Comme dans le premier tome, il ne se passe pas grand-chose de concret entre deux boucheries.
On n’en apprend que peu sur la personnalité des héros ou de leurs opposants. Millar et Romita Jr semblent faire du remplissage, bien fichu au demeurant, en infligeant aux lecteurs avec la régularité d’un métronome, des scènes gores, très gores, inracontables, à défaut de nous livrer une histoire vraiement consistante…
Mais, une fois de plus, j’ai cédé, j’ai acheté ce livre et j’ai retrouvé ce looser lamentable de Dave, alias Kick -Ass. Le pire, c’est que lirai certainement le Spin off consacré à Hit Girl et le quasi-certain tome 3…
Ce livre est un mélange de violence inconcevable (je n'ai jamais vu cela, même chez Ennis), de dialogues décalés, de situations farfelues, de jurons indicibles et d'une dose de sacrée sottise adulescente. Bref, Kick-Ass tome 2, c'est totalement régressif, c'est peu-être pour cela qu'on éprouve le plaisir, coupable, de le lire...