Cette double lecture est un exercice périlleux, voire pénible, car on ne peut entièrement comprendre l’intrigue du livre qui suit sans la lecture de celui-ci et réciproquement.
Relancer le monde Ultimate après le désastreux Ultimatum et, en dépit de l’excellent Ultimate Spider-Man, semble périlleux. Malgré le retour de Millar, il semblait que tout était dit. On a quand eu même quelques bonnes miniséries comme le Ultimate Thor de Hickman ou le bien fichu, quoique trop long, Ultimate comics Doomsday de Bendis.
Bref, pour résumer à l’intention de ceux, nombreux et c’est compréhensible, qui avaient perdu le fil, ce relaunch des Ultimates, nommé Ultimate comics Ultimates (sic.), se déroule peu de temps après la mort de Peter Parker et des évenements de Doomsday.
Les Ultimates sont divisés, malgré le retour de Fury aux commandes. Le Captain America se sent responsable de la mort de Spidey et ne croit plus en son pays. Thor passe son temps en Asgard, les FF ne sont plus, pas plus que les X-Men.
Ultimate comics Hawkeye, scénario de Jonathan Hickman, dessins de Rafa Sandoval, Marvel, 2012.
Ultimate Hawkeye ne raconte que peu le passé de l’archer miraculeux, on apprend juste que c’est un parfait assassin, comme si dans ce monde il avait fusionné avec Bullseye.
Envoyé dans l’Union de l’Asie du Sud Est, il doit enquêter sur des rumeurs faisant état de recherches sur un nouveau sérum visant à créer des métahumains et pour en ramener un échantillon.
Tout va vite dégénérer, le programme asiatique est déjà bien entamé et Clint Barton est accueilli par certains de ceux-ci…
Mais il ne va pas se laisser faire, d’autant que ces surhommes ont décidé de faire du pays le leur en massacrant leurs créateurs. Clint, flanqué des rescapés des X-Men et de Hulk va aller rencontrer ces surhommes qui ont décidés de vivre dans deux cités jumelles, celles des Eternels et celles des Célestes sous la conduite de leurs leaders qui donnent asile à tout le monde.
La série est plaisante, mais, tout allant si vite, on a du mal à s’attacher aux personnages
nouveaux comme Xorn, Zorn, les Celestes, les Eternels. Mais, Hickman, comme avec son Ultimate Thor.
Cette saga parvient néanmoins à livrer une œuvre correcte et cohérente qui nous entraine directement dans le relaunch Ultimates…
Ultimate comics : The Ultimates, volume 1, scénario de Jonathan Hickman et dessin (pour partie) d’Esad Ribic, Marvel, 2012. Recueille les numéros 1 à 6.
Tandis que Barton est envoyé par Fury dans l’Union du Sud-Est asiatique, ce dernier surveille de sa base le monde. Et, disons-le, c’est le foutoir.
Les asgardiens ont la facheuse habitude de voler des quantités colossales de nourritures pour leurs ripailles, en Amérique du Sud on testerait des armes nucléaires. Le nouveau Captain Britain est envoyé pour raisonner Thor, tandis qu’ Iron Man va en Argentine. Las, Thor prend très mal la visite et une bombe explose…
Pire, une mystérieuse cité apparait en Europe, sur le territoire allemand et s’étend rapidement. Elle est inexpugnable, et semble indestructible. Elle est occupée par les Enfants de Demain.
Dans le dome, le temps s’écoule différemment, chaque journée compte pour des siècles, en pratiquant l’eugénisme, la recherche génique, les Enfants deviennent une humanité parfaite qui a 100.000 ans d’avance sur nous. Leur armement est invraisemblable, comme leurs connaissances.
Après avoir subi une très large défaite, Fury ne sait plus quoi faire, pour la première fois de sa vie : les troupes du Shield sont décimées, les asgardiens exterminés, l’Europe détruite, jamais le monde n’a connu de tels troubles, et cela ne semble pas s’arranger quand on connait l’identité du meneur de ces Enfants…
Hickman raconte froidement une défaite inéluctable contre un ennemi trop fort, trop malin : comme souvent, il faut s’accrocher en suivant ses explications.
Si l’identité de l’ennemi semble évidente, le suspens tient à savoir si l’humanité a encore une chance en acceptant l’offre de « paix » des Enfants, ou si on peut encore les battre.
Comme à son habitude, Hickman, ne privilégie pas que le coté spectaculaire, il s’intéresse aux hésitations de ses héros.
Son Fury dévoré par le doute, son Captain America dépressif, son Captain Britain lâche, son Thor au bord de la folie sont crédibles et touchants, comme l’adversaire qui, comme il l’avait jadis promis, change le monde… Ainsi, certains héros se demandent s’il n’est pas vraiment le sauveur nécessaire d’un monde devenu corrompu…
L’entrée en matière est très satisfaisante. Il y a bien longtemps, si on excepte Spider-Man, que l’Univers Ultimate n’était pas redevenu aussi intéressant. Le dessin de Ribic rehausse le caractère cauchemardesque du combat, reste à savoir si Hickman parviendra à tenir le rythme, occupé qu’il est à martyriser, pour notre plus grand bonheur, les Fantastic Four, pardon la Future Fondation !