Bon sinon le NIFFF a eu lieu début juillet et c’était plutôt pas mal, du moins les 34 films que j’ai pu voir. Notamment celui-là (qui en plus a fait un tabac auprès du public, et de la critique des jeunes et des moins jeunes :
C’est l’histoire d’une jeune Philippine qui fait des heures de ménage à Londres pour subvenir à ses besoins à elle et à sa petite fille espiègle et accessoirement aussi obtenir la nationalité britannique. Pour gagner plus d’argent elle accepte une offre de travail comme auxiliaire de vie dans un vieux manoir où elle devra s’occuper du vieil oncle dont son employeuse est l’héritière. Le vieil oncle en question étant dans une condition limite végétative, vu le gavage quotidien de médicaments que lui fait subir sa descendante. Mais parfois les choses ne sont pas ce qu’elles paraissent. Premier film pour Paris Zarcilla, enfant de l’immigration, et première réussite. Grosse charge contre le colonialisme (et de Rudyard Kipling accessoirement)et tout ce qu’il implique dans les rapports de domination, de fétichisation des corps, et des oppressions qui en découlent. Et aussi métaphore (via le grand méchant qui aurait pu été un parent de Lovecraft) de ce qui s’est passé avec le Covid, où l’on continuait à stigmatiser les personnes racisées alors que c’étaient elles qui étaient en première ligne. Le tout sans forcément donner dans l’ambiance pesante, les facéties de la fille de Grace donnant un peu de légèreté au récit. Bref toujours un plaisir de pouvoir visionner un long métrage sans bourgeois gaze, et il y en a eu quelques uns sur les rives du lac de Neuchâtel début juillet.