de Cooltrane » 27/04/2019 10:00
Double shot comédie francophone le w-e précédent :
Mon choix :
Lutte des Classes: Un couple déménage de son appart rikiki du centre vers un pavillon de banlieue (Bagnolet) pour y trouver la place et de l’air. De prima bord, sans trop de problème pour lui (Baer), un punk rockeur attardé et toujours aussi porté sur ses valeurs, et elle (Bekthi), avocate beur engagée pour les causes immigrantes (elle revient dans son fief de naissance), mais c’est plus difficile pour leur fils qui doit s’adapter à l’école républicaine du coin et n’y parvient pas trop. Du coup, les amis du couple ayant changé d’école de leur progéniture vers un enseignement privé (lisez catho, entre le dur et le progressif, celui qui mène à l’ENA, quoi), le sujet revient d’actualité dans notre couple de référence, avec on se l’imagine les frictions internes à la clef.
Au-delà de la comédie, intervient le dialogue républicain, de sa mixité (le fiston est le dernier "blanc" de sa classe, le repère nécessaire pour tous les autres élèves français de souche moins récentes), de sa laïcité (perdante vu les extrémismes journaliers, aujourd’hui considérés comme "normaux") et tutti quanti. Bref, vous l’aurez compris, on frise la donnée de leçon PC, si ce n’était pour un humour parfois moins politiquement correct (que ne renierait pas Qu’Est-ce Qu’On A Fait) mais aussi qui refuse de se niqaber la face. Bref, on est de nouveau dans le registre social (on avait récemment vu Lellouche dans Jusqu’ Ici, Tout Va Bien), sans grandes illusions… ou espoirs, d’ailleurs. Bref, une leçon de vivre ensemble, qui nul doute a trouvé beaucoup de subventions auprès d’organismes "étatifiés" dont c’est la mission. 6.5/10
Son choix :
Emma Peeters: une comédie sentimentale belgo-canadienne tournée à 99% à Paris, où une actrice belge nulle (elle travaille dans un Darty) arrive à sa date de péremption, déprime et planifie sa date du suicide en requérant l’assistance d’un patron d’entreprise funèbre. Un scénario peu original nous montrant tous les états d’âme féminins de sa crise de demi-vie, rien ne nous sera épargné dans la première moitié du film – y compris le couple de tantouzes-coiffeuses du rez-de-chaussée et l’apparition de Jim Morrison au Père Lachaise. Malgré quelques trouvailles intéressantes (pas sûr qu’elles soient si originales), le premier degré est plutôt de mise, que ce soit dans la mise en place longuette et les crises et remises en cause de sa carrière cinématographique, sans compter sa plus-que-probable misère sexuelle - le sujet étant +/- évité dans un premier temps.
Dans la deuxième partie, le film prend une tournure plus sympa ou fantaisiste, lorgnant du côté d’Amélie Poulain qui serait filmée par Jaco Van Dormael, mais c’est plus dans le ton du film que la façon de le tourner. Malgré le choix assez discutable d’une actrice principale québécoise (une Monia Chokri irréprochable, pourtant), et d’une brochette d’acteur/rice/s que l’on retrouve surtout dans les téléfilms franchouillards du dimanche, le tout se laisse regarder avec une certaine complaisance, des petits sourires pouvant apparaitre sur les coins de bouches féminines, tout n’étant donc pas perdu. Évitez de payer un ticket UGC et essayez de trouver un cinoche alternatif moins cher… ou patientez un an pour le voir sur votre petit écran, car aucune urgence à voir ce film, malgré sa présence à Venise en 2018. 6/10
Mieux vaut tapis Persan volé que tapis volant percé (Uderzo.... et oui, pas Goscinny)