Beeeen ouais, ici!!
Samedi soir:
Son choix:
Jalouse: encore un "film" téléfilm, comme elle (ma compagne) les aime. Une comédie sur une prof mère divorcée et approchant la ménopause et qui devient désagréable, en partie parce qu'elle n'a pas baisé depuis un bout de temps. La seule actrice grand écran connue, Viard ne partage pas (ou si peu) la vedette. Pour une fois dans le cinoche Frainche, le tabac est peu present et presque remplacé par la Marie-Jeanne, mais cela n'empêche pas le placement honteux des boutiiques des copains. dans ce cas-ci, on a droit à une plan fixe bien long d'une devanture de disquaire indé et d'une scène totalement superflue à l'intérieur avec le discours bidon, faux, bobo, et inutile "le jazz 60's ne peut que s'écouter sur vinyle et platine" en prime. Rien que pour cette scène-là et l'autre incluant la collection bidon de vinyle, c'est au moins un point d'enlevé à la cote finale.
C'est pas qu'on s'emm.... dans ce film, car c'est (trop) propre et prévisible, car il y qqes piques bien senties et cela n'attaque pas spécialement le mâl(e) de l'époque et la réalisatrice ne se fait pas Femen. Nul doute que ce film sera amorti par de nombreux passages en téloche le dimanche soir en visant le ublic déjà vieillissant (pourtant la petite salle était bien remplie de plus jeunes aussi).
6/10Mon choix:
On Body And Soul (Hongrie) Testről és lélekről: Corps et Ame en français. Grosses hésitations au moment du choix (because les bizarreries dans la BA), mais je voyais que ma (meilleure) moitié en avait aussi un peu envie: bien nous en a pris, car c'est la grosse surprise de ce début d'année. Un début assez minimaliste qui se passé dans un abattoir provincial de la partie occidentale de la Hongrie (vu les scenes natures) voit deux nouveaux engagés arriver: un gros beauf beau-gosse avec un demi-cerveau pour couper les tonnes de carne et une blonde glaciale et (f)rigide comme assurance-qualité. Le directeur (presque manchot) finit par s'intéresser à la deuxième après une mauvaise blague anonyme qui aurait pu mal tourner. Le parquet conseille une enquête psychologique pour trouver l'auteur coupable de la plainsanterie douteuse, et on découvre que le diecteur et la nouvelle font les mêmes rêves animaliers aux mêmes moments: ce qui a pour effet de les rapprocher. Pas trop bien parti au départ, à cause d'une réalisation trop minimaliste, le film se révèle d'abord intriguant puis passionant (l'entrée en matière musicale à mi-chemin y est aussi pour quelque chose) pour finir avec une fin grosse comme votre Coeur, mise fortement à l'épreuve. L'épreuve du film n'est pas évidente, car la réalisatrice semble avoir une fascination pour le morbide/macabre/glauque (le découpage des bestioles et le sang - trop bien filmé), mais dans la moyenne on est loin d'un film de genre thriller/horreur. On friserait parfois presque le mystique, et c'est très bien ainsi. Ce film a gagné l'Ours d'Or à Berlin, par ailleurs.
8.5/10D'ailleurs, je ne résiste pas à vous recopier une chronique de
RaëllePrendre le risque de relier les Corps et les Ames pour atteindre l'AbsoluSuperbe!
Film d'entreprise, film fantastique, onirique, film gore, documentaire animalier, film poétique, romantique, et cocasse, surtout ne pas oublier sa cocasserie. Le mélange insolite des genres engendre un film inhabituel et sacrément intéressant.
Une jeune femme singulièrement sauvage, toute en retenue et contrition, sorte d'handicapée raide du sentiment et des sens, et un homme moins jeune, singulièrement délicat, chef d'une entreprise d'abattage de bovins, handicapé physique du fait d'une paralysie d'un membre supérieur, découvrent inopinément qu'ils font, l'un comme l'autre, un rêve nocturne récurrent dans lequel Il est un cerf magnifique et magistral, et Elle est une biche gracieuse et farouche. Improbable situation onirique représentée paradoxalement par des scènes de documentaire animalier d'une beauté et d'une poésie à couper le souffle, où la tendresse, l'attention que ces 2 animaux, en recherche de nourriture dans un bois enneigé, se portent, sont quasi palpables.
Face à cette poésie animale tendre et bouleversante, l'univers rude où Maria et Endre font connaissance est celui d'un abattoir où régulièrement des litres de sang éclaboussent les mûrs et se répandent sur le sol carrelé de blanc; où, découpés à mains nues, les morceaux de viande graisseux cheminent suspendus à des crochets. Si cet univers professionnel donne des hauts le cœur au spectateur, il n'empêche pas ses employés de vivre intensément l'heure de repas dans le réfectoire de l'entreprise, lieu de rencontre, d'explication, d'échange, de complot, d'observation et de curiosité, face à des assiettes qui ne font pas franchement saliver. Je ne l'ai pas dit, mais nous sommes en Hongrie... Maria et Endre, ces 2 rêveurs de la nuit vont vivre une éducation sentimentale. Inévitablement attirés l'un vers l'autre par cet étrange rêve commun, ils vont avoir la tentation de le réaliser. Mais ce ne sera pas facile pour ces corps souffrants, frustrés, malmenés, de parvenir à la sensualité; ni à ces âmes pures, seules, si seules, de s'apprivoiser pour communier.
Un film contrasté, sensible et de toute beauté. A condition de renoncer à sa sauvagerie propre, et de se laisser apprivoiser.
Mieux vaut tapis Persan volé que tapis volant percé (Uderzo.... et oui, pas Goscinny)