Les Lyonnais Olivier Marchal - 2011
Marchal c'est vraiment un réal que j'apprécie, alors son cinéma n'est pas exempt de défaut surtout MR73 où il allait un peu trop loin dans le bon gros pathos, ici je trouve qu'on y retrouve la sobriété de Gangsters.
Dès le générique j'ai sut que j'allais aimé ( best générique de l'année ).
Marchal on sent vraiment ses influences, c'est son film le plus ambitieux mais il a eu les yeux plus gros que le ventre puisqu'il voulait tout simplement faire le Il Etait une Fois en Amérique frenchy mais jamais on ne se retrouve devant la fresque voulue et au final on a plus un Choix des Armes ( enfin Corneau est aussi une des influence de Marchal ), mais son premier montage de 3h ne fonctionnait pas ( ceci dit j'aimerais vraiment bien le voir ) du coup toute la partie jeunesse est sous traité avec un montage assez rapide ( très frustrant de voir des casses qui dure 10 secondes ) mais au moins on peut pas attaquer le film sur son rythme car tout va vraiment très (trop) vite, on s'attarde pas sur des sous intrigues à la con et quelques perso font un peu tapisserie ( le gars de Kaamelot et Duval malheureusement ) et certains détails aurait mérité d'être approfondi ( tout ce qui touche au S.A.C notamment ) mais du coup y a aucun temps mort et la fin est même surprenante ( parmi toute les fins qu'on pouvait envisager celle là c'est pas la plus évidente ), alors les mauvaises langues diront ( et ils n'auront pas tort ) que le film n'est pas original, que c'est le genre de polar qu'on a déjà vu 100 fois mais tout est question de ressenti si on s'intéresse aux destins des personnages et qu'on croit à cette histoire d'amitié on oublie que c'est pas original.
La narration éclaté avec des scènes qui se font échos présent/passé est plutôt chiadé, on sent que Marchal a bossé son truc, alors on évite pas quelques clichés de ce genre de narration mais c'est pas gênant et puis le coté film d'époque est réussit visuellement.
Et comme à son habitude Marchal essaye de coller des bons mots, c'est donc plutôt bien dialogué avec quelques répliques cinglante qui fonctionne ( le "pourquoi t'es facteur" m'a bien fait marrer ), y a juste le passage avec le Grec qui est un peu too much, le perso en fait un peu trop dans le dialogue badass.
A la réal Marchal signe ici son meilleur job, alors je vais commencer par le point négatif ( qui n'en n'est pas spécialement un en plus ), Marchal ne réussit jamais a donner une identité visuel à la ville de Lyon, le plan aérien si cliché qu'on voit depuis des lustres dans tout les films avec une mégalopole ici on l'a pas et finalement y manque, tout le reste c'est vraiment de la réal efficace et tendu, Marchal a mit de coté les tics si poseur de MR73 pour livrer un film carré, les scènes d'actions sont ultra tendu et bien sec, quand on bute quelqu'un ici c'est comme chez Leone on raconte pas sa vie, c'est du headshot sans pitié ( les 2 exécutions sommaire du film sont vraiment réussit ) et même les persos féminin défouraille ( bien sympa la scène avec la fille de Karyo, d'habitude dans ce genre de film on a la pauvre fille sans défense bein pas ici ), la grosse séquence d'action du film est vraiment excellente avec le gign qui se prend une sacrée branlée sous un déluge de balles et puis on a la Steven Seagal touch, sur la scène j'en dis pas plus pour pas spoiler le truc mais franchement la scène est surprenante et bien kiffante et en plus ça se termine sur un putain de headshot avec la caméra à l'épaule qui suit Lanvin entrain de se barrer, vraiment la meilleure scène du film. Pour ce qui est du reste du film là aussi les influences de Marchal sont plus que visible et une nouvelle fois Mann est cité ouvertement avec la scène où Lanvin et le flic partage un café, et franchement ça fait pas Heat du pauvre, alors oui ici on a pas De Niro et Pacino mais les acteurs se démerdent vraiment bien, bon par contre l'ouverture du film à la Godfather c'est pas le truc le plus réussit du film.
Le casting est bon dans son intégralité, ça fait longtemps que j'avais pas vu un polar frenchy où tout le monde joue bien, en général y a toujours un bon gros maillon faible qui plombe quelques séquences bein pas ici, faut dire que Marchal s'entoure bien et que quand les acteurs ne sont pas spécialement géniaux y ont une gueule pour compenser, en premier lieu Lanvin qui on dirait arrête enfin de déconner et joue enfin dans des bons trucs, alors oui tout passe par sa gueule et son charisme de dingue mais putain il le fait bien, il a pas besoin de parler et quand il pète un cable ( quand il explose un gars à la boule de pétanque ) bein ça le fait carrément, on croit à son personnage de voyou à la parole d'homme ( et je trouve que ça gène pas qu'on le représente comme un bon gars mais si il a abattu des gars froidement ), Tchéky Karyo après S.A.C c'est le second film où je le vois tout sobre, ça fait bizarre, on a pas l'habitude et il est vraiment très bien comme ça dans un rôle tout en retenu, Daniel Duval et Lionel Astier ont trop de scènes pour nous marquer mais ils font le boulot, François Levantal comme pas mal d'acteur est là pour sa tronche et il s'en sert très bien et comme toujours chez Marchal Renaud a un petit rôle et il assure toujours, Olivier Rabourdin a une seule scène mais elle est bien sympa ( scène qui s'est vraiment déroulé comme ça en plus ) , tout le casting jeune des voyous est réussit, j'aurais penser que ça plomberait le truc bein pas du tout, les jeunes s'en sortent aussi bien que les anciens, le film m'a permis de découvrir Patrick Califano carrément excellent en chef de la police qui sous ses airs de gars compréhensif n'oublie jamais son but d'arrêter le perso joué par Karyo.
Le film réussit tout ce que Mesrine ratait, un vrai bon polar français qui ne propose certainement rien d'original mais qui s'avère captivant de bout en bout.
8/10