Vus aujourd'hui :
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La vie d'une femme (Onna no issho) - Yasuzo Masumura (1962)
Mélodrame sur fond historique qui suit une femme prisonnière de contraintes familiales dans le Japon de la première moitié du 20ème siècle. Machiko Kyô est la star de ce film très réussi. Formellement, c'est sublime.
Masumura prouve une nouvelle fois qu'il est un très grand cinéaste.
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Les baisers (Kuchizuke) - Yasuzo Masumura (1957)
Un représentant très sympa du genre taiyozoku en vogue à l'époque. En gros, des jeunes à la plage, qui rejettent les conventions des adultes, qui veulent prendre du bon temps et qui écoutent du jazz. Ca reste gentil et ça n'a pas la force des films de Kô Nakahira dans le genre comme Passions juvéniles mais Hitomi Nozoe, la jeune première de l'époque à la Daiei est craquante. C'est le premier film de Masumura, on est loin de ses grandes réussites mais ça dure 1h13 et on n'a pas le temps de s'ennuyer.
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Zatoichi 18 - Kimiyoshi Yasuda (1968)
Bon, c'est le 18ème épisode et la formule est largement éprouvée. Zatoichi arrive dans un village. Y a des affreux méchants. Y a quelques rebondissement et puis Zatoichi tue tout le monde. Mais celui-ci est plutôt un bon crû, relevé par la présence au casting du toujours impeccable Takashi Shimura (un des acteurs fétiches d'Akira Kurosawa).
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And your bird can sing (Kimi no tori wa utaeru) - Shô Miyake (2018)
J'avais découvert Shô Miyake avec La beauté du geste, chouette film sur une boxeuse sourde et cette année le gars a eu une grosse actualité avec un film présenté à Berlin et un film primé au festival de Locarno.
En attendant que ces deux films passent par chez nous, je me suis plongé dans un de ses films plus anciens et j'ai bien fait.
Avec And your bird can sing (j'ai pas compris s'il y avait un lien avec la chanson des Beatles), on suit le quotidien de trois jeunes, deux mecs et une fille qui forment une espèce de triangle amoureux, qui se cherchent, qui vivent de petits boulots, qui sortent jusqu'à pas d'heure et qui ne semblent avoir aucune intention de s'intégrer à la société traditionnelle.
Les acteurs sont bluffants de vérité. La jeune actrice Shizuka Ishibashi, que je ne connaissais pas, est superbe.
Bon, ça ne raconte rien d'essentiel mais c'est porté par un véritable charme et une belle énergie, pour peu qu'on s'intéresse à ces glandeurs évidemment. Un superbe film de slackers, comme on disait il y a 20 ans, avec ce quelque chose de mélancolique qui rend le truc irrésistible.

"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
Denis Johnson - "Arbre de fumée"