Un après-midi, au muséum d'histoire naturelle, Harry, un musicien de jazz, rencontre Julie, une barmaid, dont il tombe amoureux. Le soir même, victime d'une panne de réveil, Harry arrive trop tard à son rendez-vous avec Julie. Une cabine téléphonique se met alors à sonner et Harry décroche. À l'autre bout du fil, un militaire croyant s'adresser à son père lui annonce que la guerre nucléaire doit éclater dans moins d'une heure. Harry part à la recherche de Julie.Mélange réussi de comédie romantique, de film catastrophe , cette série B est injustement méconnue. Très gros flop au moment de sa sortie, ce film a ruiné la carrière cinématographique du réalisateur. Steve De Jarnatt avait écrit le scénario qui resta dans les placards durant des années car les studios refusaient que Jarnatt le réalise. Il finit par racheter son propre scénario pour avoir une liberté totale sur ce script. Cela aurait pu être une belle histoire à la Stallone avec Rocky. Il n'en fut rien.
Le réalisateur ayant les coudées franches, il ose le mixte des genres et se permet à partir de la 22 ème minutes du long métrage de faire un film en temps réel. On se fixe sur le protagoniste principal et on ne lâche plus durant les 60 minutes du décompte avant la supposée apocalypse nucléaire. Est la vérité ou le héros surréagit -il à un canular provoquant la panique parmi les gens qu'il croise ? Cette fuite aux conséquences parfois mortelles a t'elle une réelle utilité? Étant dans les pas du héros, les autres quidams rencontrés ne sont là que pour l'étude de caractère : quelles sont les réactions diverses quand on apprend que sa ville va être bombardée? Panique, fuite, essayer d'avertir et de sauver les personnes aimées, prendre un dernier repas ou alors des réactions bassement consommatrices à base de pillage, beuverie,drogue ou dernière baise avant la fin du monde? Le film s'ouvre et ferme intelligemment au même endroit mais je tairai la raison pour éviter de spoiler.
La qualité du film vient essentiellement de son scénario et de sa concision. 87 minutes. Pas une de plus. De Jarnatt ne parait pas un grand directeur d'acteurs. Le perosnnage principal est joué par le chevelu à cette époque Anthony Edouards ( le futur chauve Dr Greene dans Urgence ). On verra aussi durant le film quelques têtes aperçues en second voir troisième rôle dans d'autres films : Mykelti Williamson ( Bubba de Forrest Gump ), Mare Winningham (Turner et Hootch, Urgence), Earl Boen ( le psy de Terminator), Kurt Fuller, Edward Bunker ( le romancier), etc.
De même, l'aspect visuel du film fait très années 80.Sentiment renforcé par la musique de Tangerine Dream. On rêve peut être à tort de ce qu'en aurait fait un Zemeckis ou Dante ( d'ailleurs fan du film ). La force du film ne vient elle pas de son côté petit ?
Le long métrage pourtant présenté aux festivals de Sundance et Avoriaz passe totalement inaperçu à l'époque. Il était sorti trop tard. La guerre froide était finie. Le mur allait ou venait de tomber selon les endroits ou il sortait. L'angoisse d'un holocauste nucléaire n'était plus de mise. Le conflit Russo-Ukrainien remet cette peur d'actualité rendant à ce film sa force.
Une bonne découverte !