Ciné-Club séance 83 Two Weeks in Another Town (Minnelli 62)

[Mr Degryse]

Message précédent :
Alors pour le cinéma japonais , j'ai une thématique autour des enfants, sur Mifune et une autre juste sur des films qui me font envie

[Olaf Le Bou]

C'est la seule chose que je connaissais (vaguement) de la musique indienne plus quelques raga (mais je ne sais pas ce que ça signifie) de Ravi Shankar bicoz les Beatles toussa... Mais ça m'a complètement fasciné cette musique et ces danses, ça m'a donné envie d'en savoir plus.

Un raga, c'est un mode. en occident on connait le mineur et le majeur, mais la musique orientale a décliné le concept en dizaines (voire centaines) de modes, qui sont donc une sélection de notes spécifiques (minimum 5) qui sont ensuite utilisés comme base d'improvisation par les musiciens. Ces modes sont assignés à un moment de la journée (raga du matin, du soir, de la nuit…) en fonction de l'atmosphère qui s'en dégage (mélancolie, joie, quiétude, etc).

mais pas besoin d'être un spécialiste sachant reconnaitre (j'en suis bien incapable) tel ou tel mode à l'oreille pour apprécier la musique indienne. une petite sélection d'artistes dont on trouve facilement des dizaines de concerts sur YT pour aborder la chose :
- Ustad Vilayat Khan (mon sitariste préféré, et compositeur de la musique du film de S. Ray en passant)
- Ram Narayan (le maitre du sarangi, un gros violon du nord de l'inde avec un son riche d'harmonies)
- Ali Akbar Khan (le roi du sarod, un luth avec un son plus métallique et percutant que le sitar)
- Hariprasad Chaurasia (maitre de la flute Bansuri)
- en musique vocale, je dirais Kishori Amonkar et Lakshmi Shankar.
- et bien sûr goûter le qawwali pakistanais avec le sublime Nusrat Fateh Ali khan
(et pourquoi pas tester quelques jugalbandi, c'est des sessions où se rencontrent deux instrumentistes différents pour faire un boeuf)

[sergent latrique]

J'hésite entre un thème exotique des années 50 (la plupart en couleurs) et un autre sur Belmondo à ses débuts (la plupart en NB)

[arcarum]

Ca m'a l'air bien sympa votre petit club.
Et le programme est nettement plus alléchant que la n-ième bouse à base de zombie pas très frais.
Comment on se joint à la fête ?

[euh... si vous le dites]

Ca m'a l'air bien sympa votre petit club.
Et le programme est nettement plus alléchant que la n-ième bouse à base de zombie pas très frais.
Comment on se joint à la fête ?

Comme ça.
Bienvenue.

[sergent latrique]

C'est hyper compliqué, il y a une séance d'intronisation secrète où il faut visionner en une nuit, une sélection complète de films spécialement choisis par les membres élus sans cligner des yeux et sans bailler (le film final est l'Année dernière à Marienbad obligatoirement ) et tu n'as pas droit aux pop-corns ni à un oreiller.

[sergent latrique]

Poutré par euh...

[euh... si vous le dites]

Poutré par euh...

Mais ta réponse était plus drôle.

[arcarum]

Comme ça.
Bienvenue.

Merki !

C'est hyper compliqué, il y a une séance d'intronisation secrète où il faut visionner en une nuit, une sélection complète de films spécialement choisis par les membres élus sans cligner des yeux et sans bailler (le film final est l'Année dernière à Marienbad obligatoirement ) et tu n'as pas droit aux pop-corns ni à un oreiller.

tant que c'est pas Indy IV en boucle pendant 72 H... ça doit être gérable !

[lobo]

J'aurais un faible pour l'exotique en couleurs des années 50. Bienvenue à arcarum...

[lobo]

C'est la seule chose que je connaissais (vaguement) de la musique indienne plus quelques raga (mais je ne sais pas ce que ça signifie) de Ravi Shankar bicoz les Beatles toussa... Mais ça m'a complètement fasciné cette musique et ces danses, ça m'a donné envie d'en savoir plus.

Un raga, c'est un mode. en occident on connait le mineur et le majeur, mais la musique orientale a décliné le concept en dizaines (voire centaines) de modes, qui sont donc une sélection de notes spécifiques (minimum 5) qui sont ensuite utilisés comme base d'improvisation par les musiciens. Ces modes sont assignés à un moment de la journée (raga du matin, du soir, de la nuit…) en fonction de l'atmosphère qui s'en dégage (mélancolie, joie, quiétude, etc). (...)

Merci pour ces infos Olaf... Je découvre ces histoires de modes (à part mineur/majeur). Je viens de voir un concert de jazz avec Ablaye Cissoko, un joueur de kora, instrument africain. Avant chaque morceau il disait aux autres, pianiste, batteur, contrebasse, tous européens, en quel mode il allait jouer le prochain morceau.

[Olaf Le Bou]

J'aurais un faible pour l'exotique en couleurs des années 50. Bienvenue à arcarum...

pareillement

[nexus4]

Poutré par euh...

Mais ta réponse était plus drôle.

Rha, c'est dommage, on aurait pu faire durer le suspens.
Lui donner rendez un soir Metro Saint-Michel, avec un signe de reconnaissance un peu chelou.

[euh... si vous le dites]

Enfin vu Le salon de musique de Satyajit Ray

Je ne connais rien ni au cinéma indien ni à la musique indienne, je n'avais jamais vu aucun film de Satyajit Ray, autant dire que je m'avançais dans l'inconnu ou presque.
Tout d'abord, je m'attendais à un film plus austère, plus lent et contemplatif. Bon ok, c'est pas Fast & Furious mais c'est quand même plus rythmé que ce que je pensais.

Tout comme Mr Degryse, j'ai trouvé le personnage principal détestable mais, assez bizarrement, ça ne m'a pas du tout empêché d'apprécier le film.
Un personnage pourtant bouffi d'orgueil, narcissique à un point rarement atteint, imbu jusqu'au dernier degré du rang dû à son sang.
Et comme j'ai peu d'indulgence pour l'espèce de spleen morbide qui pousse certains aristocrates oisifs à s'autodétruire lentement en emmenant tous leurs proches dans la déchéance, ça n'a pas aidé à me le rendre plus sympathique.
D'ailleurs, comme le pointe à mon avis assez justement Olaf dans sa chronique, je pense également que le gars n'aime pas tellement la musique elle-même que la possibilité de réaffirmer son rang en organisant des spectacles.
Ce qui m'a frappé dans le salon, c'est l'omniprésence et la grandeur du miroir. On ne voit que lui. Le personnage (désolé, je l'appelle le personnage parce que j'ai déjà oublié son nom) passe son temps soit à contempler ses ancêtres soit à se regarder dans le miroir (le moment où il rouvre le salon et où il voit ce qu'il est devenu dans le miroir est frappante).
Le miroir derrière les musiciens, c'est aussi le moyen de se regarder, lui, au centre du monde, même pendant les spectacles et de jouir tout autant de l'appréciation du public que de la musique elle-même. Orgueil toujours. Narcissisme toujours.
Alors pourquoi, contrairement à Mr Degryse, ai-je pourtant apprécié le film ?
Revenons sur ceci :

Je trouve ce culte de la noblesse indienne aussi abjecte que la glorification de la noblesse française ou anglaise. Même Downtown abbey est moins puant que ça. Ce mec est contre la fin des privilèges associés à son rang. Il refuse l'élévation des autres. Oui il croit à la prévalence du droit du sang. Son fait de gloire est d'avoir ouvert les portes de son palais lors des inondations. Whaou !

Quand on va en Inde, on sent encore ce culte pour ses pourris esclavagistes de maharajas. Les indiens ont la nostalgie de la grande Inde ou très peu possédait tout et les autres si peu. Un peu comme si on regrettait le servage etc.....
Je trouve ce film trop pro noblesse indienne. On glorifie ce mec même dans la folie mais on rabaisse le mec qui réussit par lui même. Cela me sort du film

Je n'ai pas trouvé de culte de la noblesse indienne chez Ray. Je n'ai pas trouvé que le film glorifiait son personnage.
Je trouve au contraire qu'il est montré sans complaisance.

La seule complaisance du film, et celle-là, je trouve qu'elle constitue un réel défaut, c'est la totale absence de nuances dans la caractérisation du fils d'usurier.
Elle renvoie dos à dos une aristocratie qui refuse jusqu'au dernier moment de reconnaître que le sang qui coule dans les veines est le même pour tout le monde (qu'elle crève dans sa mélancolie) à une modernité vulgaire de parvenus (qui ne seront jamais autre chose que des parvenus).
Alors, en quoi croit Satyajit Ray ?
Il faudrait sans doute se pencher plus avant dans sa filmographie pour le découvrir.

Au-delà de ça, le film est une splendeur visuelle de tous les instants, certaines scènes sont vraiment magnifiques, la musique m'a enthousiasmé. Tout cela donne au film une atmosphère envoûtante.
Cela a sans doute beaucoup compté dans le réel plaisir que j'ai pris à visionner le film.

Allez, 4.5/6

[sergent latrique]

Voilà la liste si vous le voulez bien, que des classiques et des poids lourds de la réalisation:

Le fleuve Jean Renoir 1951 (en Inde pour ne pas changer !)
African Queen John Huston 1951 (Afrique)
Les orgueilleux Yves Allégret 1953 (attention celui-ci est en NB et se passe au Mexique)
Mogambo John Ford 1953 (en Afrique)
Les racines du ciel John Huston 1958 (en Afrique)

[Olaf Le Bou]

je vote pour le fleuve

[Mr Degryse]

Tu les as mis dans l'ordre de mes préférences. J'e n'ai vu que African queen il ya des années.

Le fleuve de Renoir pour moi pour rester en Inde

[jolan]

Le fleuve Jean Renoir 1951 (en Inde pour ne pas changer !) Olaf, Degryse
African Queen John Huston 1951 (Afrique)
Les orgueilleux Yves Allégret 1953 (attention celui-ci est en NB et se passe au Mexique) jolan
Mogambo John Ford 1953 (en Afrique)
Les racines du ciel John Huston 1958 (en Afrique)

[euh... si vous le dites]

je vote pour le fleuve

Pareil pour moi.

[lobo]

Moi je ne vote pas pour le Fleuve car c'est un de mes films préférés et que je n'ai pas envie de le voir descendre. Et puis on a déjà vu un Renoir.
Puisqu'Allegret a déjà une voix je vote pour lui.
En passant je ne suis pas d'accord avec Olaf et euh… quand ils disent que la musique pour le maharadja n'est qu'un moyen au service de son narcissisme. C'est un moyen pour lui d'affirmer son rang mais il me parait complètement amoureux de la musique de son pays.

[Mr Degryse]

Moi je ne vote pas pour le Fleuve car c'est un de mes films préférés

Tu peux penser aux autres qui voudraient le découvrir