Ciné-Club séance 83 Two Weeks in Another Town (Minnelli 62)

[Olaf Le Bou]

Message précédent :
ah, ouiche, j'ai l'impression que ça a beaucoup plus à voir avec la spiritualité qu'avec l'art musical cette affaire.

[lobo]

ah, ouiche, j'ai l'impression que ça a beaucoup plus à voir avec la spiritualité qu'avec l'art musical cette affaire.

Oui, oui, mais il me semblait que dans la séquence où le jeune fils tourne des pages et chante, c'est de chant védique qu'il s'agit... C'est la seule chose que je connaissais (vaguement) de la musique indienne plus quelques raga (mais je ne sais pas ce que ça signifie) de Ravi Shankar bicoz les Beatles toussa... Mais ça m'a complètement fasciné cette musique et ces danses, ça m'a donné envie d'en savoir plus.
En tout cas merci Olaf pour ces informations...

[Mr Degryse]

Le salon de musique (Jalsaghar), Satyajit Ray, 1958

Bon , je vais aller contre l'avis général et la réputation du film! Je me suis aristocratiquement ennuyé. Le film pourtant pas long m'a semblé interminable et j'ai failli abandonné plusieurs fois.
Jamais je n'ai eu d'empathie pour ce fin de race et de règne ! Un film sur un mec qui refuse de voir que son monde se termine et qui se ruine dans ses dernières lubies la musique, je ne trouve pas cela pas cela prenant ni déprimant mais somnolant. J'étais comme ce " noble" avec son narguilé sauf que j'avais rien à fumer. Il me restait rester donc à me rabattre sur la jolie photo, le beau noir et blanc mais même ce bel enrobage ne m' a sauvé de l'ennui.

Généralement, dans les rares films indiens que j'ai vus, même si il y a des trucs qui m'horripilent ( kitch, aspect mélo etc), les scènes musicales me donnent un grand entrain. Cela me rappelle mes 2 séances de ciné en Inde ou le public chantait et dansait entre dans les rangs. Je suis content d'avoir vu un film qui n'est pas l'archétype actuel des films indiens. Mais là, c'est pour le pire. Pour moi

Les scènes dans le salon de musique sont belles ( surtout la dernière) mais étaient un supplice pour mes oreilles ( pourtant habituées et aimant la world music et les sonorités indiennes).............

Je trouve en plus l'ensemble particulièrement convenu. La caractérisation du "parvenu" est énorme. Les scènes symboliques comme l'extinction des lumières sont appuyées. On voit venir de loin cette fin et je n'avais qu'une hâte, c'est que l'agonie de ce pacha s'accélère et se termine.

Il me reste donc la scène finale de danse, la belle scène du retour de l'enfant noyé et la nostalgie de mes voyages en Inde ( visité et logé dans quelques palais plus ou moins en ruine comme celui là).

C'est peu 1.5/6

Et je ne trouve pas cette fin poétique mais pathétique. Et ce personnage principal abjecte

[lobo]

En tout cas merci pour ces informations... Redite mais on ne remercie jamais assez.

[lobo]

Et je ne trouve pas cette fin poétique mais pathétique. Et ce personnage principal abjecte

La toute fin sur le cheval n'est pas le moment le plus réussi amha... Mais le personnage principal m'a beaucoup plu au contraire... Pour sa fidélité jusqu'à la folie à son sang, à sa tradition, contre la modernité mercantile abjecte des Anglais et des parvenus indiens, et pour son amour de la musique et des soirées musicales qui est aussi et indissolublement une occasion de rappeler son rang.

[Mr Degryse]

Par fin, je veux dire fin de vie du personnage


Je trouve ce culte de la noblesse indienne aussi abjecte que la glorification de la noblesse française ou anglaise. Même Downtown abbey est moins puant que ça. Ce mec est contre la fin des privilèges associés à son rang. Il refuse l'élévation des autres. Oui il croit à la prévalence du droit du sang. Son fait de gloire est d'avoir ouvert les portes de son palais lors des inondations. Whaou !

Quand on va en Inde, on sent encore ce culte pour ses pourris esclavagistes de maharajas. Les indiens ont la nostalgie de la grande Inde ou très peu possédait tout et les autres si peu. Un peu comme si on regrettait le servage etc.....
Je trouve ce film trop pro noblesse indienne. On glorifie ce mec même dans la folie mais on rabaisse le mec qui réussit par lui même. Cela me sort du film

[lobo]

Je trouve ce culte de la noblesse indienne aussi abjecte que la glorification de la noblesse française ou anglaise. Même Downtown abbey est moins puant que ça. Ce mec est contre la fin des privilèges associés à son rang. Il refuse l'élévation des autres. Oui il croit à la prévalence du droit du sang. Son fait de gloire est d'avoir ouvert les portes de son palais lors des inondations. Whaou !
Quand on va en Inde, on sent encore ce culte pour ses pourris esclavagistes de maharajas. Les indiens ont la nostalgie de la grande Inde ou très peu possédait tout et les autres si peu. Un peu comme si on regrettait le servage etc.....
Je trouve ce film trop pro noblesse indienne. On glorifie ce mec même dans la folie mais on rabaisse le mec qui réussit par lui même. Cela me sort du film

Je ne connais pas du tout l'Inde. Quand tu parles de pourris esclavagistes de maharajas, on ne peut qu'approuver ton dégoût, bien sûr... Mais ce film fait écho au réactionnaire qui est en moi (même si c'est le rationaliste-matérialiste-républicain-progressiste qui domine, on a tous de tout en nous, je pense, tout l'échiquier philosophique et politique avec le curseur plus ici que là selon les gens, leur histoire toussa). Je ne peux pas ne pas trouver de la noblesse dans la noblesse et du coup dans ce personnage. J'ai partagé le temps de ce film le sentiment de gens comme Tocqueville ou Chateaubriand qui tout à la fois reconnaissaient que la modernité mercantile et démocratique était inéluctable, mais qui pensaient que la disparition des valeurs aristocratiques était un événement funeste dans l'histoire... C'est comme ça que j'ai vu le film. Tu dis le mec qui réussit par lui-même. Ce mec qui réussit par lui-même c'est un fils d'usurier... Ca pour le coup c'est abject sous toutes les latitudes.

[Mr Degryse]

Justement. La vision du réalisateur me paraît très biaisée par un parti pris. Un non noble noble est soit un serviteur fidèle honnête ou un salaud de parvenu usurier. Tu as le mec qui se ruine pour une passion pour un art noble, qui l'apprecie alors que le salaud de de bourgeois se fait de l'argent sur le dos des autres, se sert de la musique que comme marqueur social, etc. Dans l' Europe de l'entre 2 guerre. On aurait rajouté qu'il était juif pour bien accentuer le poncif.

Je trouve cette vision assez rance. Un peu comme si on faisait un film nostalgique sur la grandeur de nos beaux nobles face à ces salaud du tiers état tout juste bon à servir, ou à croître sur le dos des autres.
On croirait une vision made in Stéphane Bern avec Lorient Deutsch.

Aloirs oui, cela me sort du film tout aussi joli soit il visuellement

[lobo]

Justement. La vision du réalisateur me paraît très biaisée par un parti pris. Un non noble noble est soit un serviteur fidèle honnête ou un salaud de parvenu usurier. Tu as le mec qui se ruine pour une passion pour un art noble, qui l'apprecie alors que le salaud de de bourgeois se fait de l'argent sur le dos des autres, se sert de la musique que comme marqueur social, etc. Dans l' Europe de l'entre 2 guerre. On aurait rajouté qu'il était juif pour bien accentuer le poncif.
Je trouve cette vision assez rance. Un peu comme si on faisait un film nostalgique sur la grandeur de nos beaux nobles face à ces salaud du tiers état tout juste bon à servir, ou à croître sur le dos des autres.
On croirait une vision made in Stéphane Bern avec Lorient Deutsch.

Ca se défend, c'est vrai... J'étais prêt à te suivre jusqu'à Stéphane Bern En fait le réalisateur rejette le fils d'usurier dans l'abject, c'est sûr, mais est-ce qu'il prend pour autant le parti du maharadja ?

[jolan]

Bon on organise la prochaine séance ?

Je n'ai rien contre les films muets, ni contre Euh, mais Lobo, Sergent Latrique et Mr Degryse n'ayant proposé qu'une liste chacun, je propose que ce soient eux qui président les prochaines séances pour équilibrer.

[lobo]

Vas-y sergent si tu veux...

[euh... si vous le dites]

Bon on organise la prochaine séance ?

Je n'ai rien contre les films muets, ni contre Euh, mais Lobo, Sergent Latrique et Mr Degryse n'ayant proposé qu'une liste chacun, je propose que ce soient eux qui président les prochaines séances pour équilibrer.

Ca roule.
Quant à moi, je compte bien visionner Le salon de musique demain.
Pour les films muets, tout est déjà prêt. J'ai les fichiers avec intertitres dans la langue originale traduits en français.

[euh... si vous le dites]

Vas-y sergent si tu veux...

Fais péter les couleurs !!!

[Mr Degryse]

Sinon j'ai une thématique japonaise

[euh... si vous le dites]

Sinon j'ai une thématique japonaise

Miam miam.
Je sens qu'on va bien s'amuser dans les semaines qui viennent.

[lobo]

Vas-y sergent si tu veux...

Fais péter les couleurs !!!

[jolan]

Allez, sauf si certains veulent passer leur tour, on a Sergent (couleurs ?), ou Mr Degryse (japon), ou Lobo (???), puis Euh... si vous le dites (mais de façon muette).

Il semblerait qu'on soit donc six habitués = possibilité de proposer cinq films

[nexus4]

J'ai une petite question pour les connaisseurs. Dans quel film Jean-Louis Trintignant parle d'Affabuler, et avec qui ? Actrice étrangère. Romy Schneider ? Le Train ?

[jolan]

C'est bien Romy, mais avec Piccoli, dans "Les Choses de la vie" de Sautet.
Sixième minute.

[nexus4]

Ahhh, c'est pour ça que je trouvais pas, je partais d'un biais dès le départ. Ca fait bien 30 ans que je l'ai pas vu, tiens.

Merci beaucoup. C'était pas vital mais ca fait un bail que je cherche en tache de fond.

[Mr Degryse]

Alors pour le cinéma japonais , j'ai une thématique autour des enfants, sur Mifune et une autre juste sur des films qui me font envie