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Ciné-Club séance 83 Two Weeks in Another Town (Minnelli 62)

La politique, la musique, le cinéma, les jeux vidéos et la culture en général lorsqu'elle ne traite pas directement de bande dessinée

Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1970)

Messagede sergent latrique » 20/01/2021 21:32

Message précédent :
Je tente une explication: Le magnétisme de Godard et sa voix de gourou halluciné ont peut-être une influence indécelable au regard sceptique, dès le générique en format précipité de collage photo, et titres volontairement inusités, le ton décalé est annoncé. Bon honnêtement, je sais pas :lol:
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Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1969)

Messagede jolan » 20/01/2021 23:51

euh... si vous le dites a écrit:
jolan a écrit:J'utilise Shotcut, logiciel gratuit (ou je tout autre logiciel de ce type), et je convertis en réduisant la qualité (si tu essaies, tu ouvres ton fichier, tu choisis la conversion en mp4, puis dans "Avancé" = codec = qualité réduire le %, puis exporter le fichier)

Sinon j'enverrai un fichier cette nuit, tu me dis ;)


Envoie plutôt un fichier cette nuit... :D ;)


Bon, j'ai converti, mais le fichier de sous-titres est trop compliqué à ajuster à ce nouveau fichier, du coup je vais mettre toute la nuit à envoyer un fichier de 2,76 Go
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Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1970)

Messagede Pomponazzo » 21/01/2021 00:05

Il est sur Youtube si jamais vous pigez l'italien. https://youtu.be/UgZ9KZ_cpvU
En passant, c'est chiant comme la mort, ce film. Un peu comme tous les Bertolucci, d'ailleurs. Restent les paysages de Sabbioneta et la photo de Storaro...
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Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1970)

Messagede jolan » 21/01/2021 03:34

Le Ciné-Club est ouvert à tous hein 8-)

Moins de 17% en quatre heures, je jette l'éponge.
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Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1970)

Messagede euh... si vous le dites » 21/01/2021 08:12

jolan a écrit:Moins de 17% en quatre heures, je jette l'éponge.


Tu vis dans une grotte ?
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Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1970)

Messagede sergent latrique » 21/01/2021 15:02

Sur Youtube, l'image est potable mais sans sous-titre, c'est chaud, même avec quelques bases d'italien. Si en plus le film est pas drôle avec des méchants nazis, il faudra une corde pour se pendre à la fin ou avant :lol:
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Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1970)

Messagede jolan » 21/01/2021 17:52

euh... si vous le dites a écrit:
jolan a écrit:Moins de 17% en quatre heures, je jette l'éponge.


Tu vis dans une grotte ?


Une triple grotte.

Mais il fait quelle taille ton fichier ? Sur TransferNow ça peut transférer gratuit jusqu'à 4Go je crois.

Sinon, des films glauques, on a déjà eu, justement celui-ci semblait le moins glauque de la liste.

On peut trouver les sous-titres ici, mais pas synchronisés (même resynchronisés au début et à la fin ce n'est pas entièrement calé au milieu) : https://www.opensubtitles.org/fr/subtit ... ratagem-fr
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Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1970)

Messagede sergent latrique » 21/01/2021 18:33

Si ça passe pas, j'ai un lien en VST anglaise https://ok.ru/video/1669015472750
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Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1970)

Messagede euh... si vous le dites » 21/01/2021 20:38

Bon, j'ai réduit la taille du fichier (8Go) avec Shotcut.
Le fichier initial comportait des sous-titres français intégrés mais, je ne sais pas pourquoi, le fichier réduit ne propose plus d'option permettant de mettre les sous-titres. Je me retrouve donc avec un fichier à la taille réduite mais sans sous-titres.
J'ai dû rater quelque chose.
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Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1970)

Messagede jolan » 21/01/2021 20:51

Oui, c'est ce que j'avais fait aussi, croyant que les sous-titres étaient incrustés, mais en fait c'est un fichier avec deux langues de sous-titres possibles intégrés, mais non-incrustés.
Et là je ne sais pas comment extraire le fichier de sous-titres, je sais que c'est possible mais je ne sais comment procéder.
Je vais creuser ça.
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Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1970)

Messagede euh... si vous le dites » 21/01/2021 20:55

Bon sinon, j'ai un autre fichier de bonne qualité avec des sous-titres anglais.
Si ça convient à tout le monde, je peux mettre le lien de celui-là.
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Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1970)

Messagede jolan » 21/01/2021 21:03

Sinon il y a toujours une option "parallèle"

Je ne sais pas si je peux mettre le lien, même en spoiler ?

Sinon en MP
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Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1970)

Messagede lobo » 21/01/2021 22:55

Inglese, italiano, francese, a me non importa...
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Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1970)

Messagede Olaf Le Bou » 21/01/2021 23:05

partant pour les sous titres angliches :-D
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Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1970)

Messagede makidoo » 22/01/2021 07:17

No problem for me
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Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1970)

Messagede euh... si vous le dites » 22/01/2021 22:32

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Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1970)

Messagede sergent latrique » 23/01/2021 20:49

euh... si vous le dites a écrit:Le lien :


Chargé et visionné, qualité nickel ! merci euh
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Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1970)

Messagede makidoo » 27/01/2021 10:01

Je l’ai regardé hier. Bon. J’attends un peu avent de rédiger un compte rendu...
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Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1970)

Messagede sergent latrique » 27/01/2021 12:19

Bon, je me lance parce que ça fait plusieurs jours et je risque d'oublier.
La stratégie de l'araignée (1970) B.Bertolucci.

Un film dont je ne connaissais rien et avec lequel j'avais plutôt un pressentiment négatif, du style film intello, barbant et contemplatif.
Après un générique animalier (peintures et musique de fanfare assez étonnante) le film s'ouvre sur une scène d'arrivée de deux voyageurs dans la gare déserte d'une petite ville du nord de l'Italie, Tara.
La caméra va suivre un seul voyageur, un jeune homme en quête de son passé, l'autre s'évanouissant rapidement dans la nature.
L'atmosphère de cette bourgade quasi déserte écrasée sous un soleil ardent et peuplée de quelques vieux est assez étrange, pesante, loin des scènes des villages italiens qu'on connait plus animés.
Cette stratégie de tissage de toile autour du personnage d'Athos Magnani, héros local de l'antifascisme dans la petite ville de Tara, lâchement assassiné en 36 en plein théâtre au cours d'une représentation de Rigoletto de Verdi commence ainsi dès le début du film. Le voyageur, fils de ce héros, va essayer de retrouver l'assassin jamais identifié de son père qu'il n'a jamais connu. Il sera pour cela aidé de Draifa, femme de la cinquantaine, ancienne maitresse de son père et des anciens camarades, amis ou ennemis encore vivants.
Athos Magnani, le jeune, porte le même nom que son père et lui ressemble physiquement en tout point (uguale uguale)
Bertolucci, mêle à loisir, les références théâtrales et les scènes de flash-back entre les années 30 et 1970,
l'acteur jouant les deux rôles père et fils, Draifa et les anciens amis ou ennemis gardant la même physionomie et le même âge comme si les souvenirs étaient régis non pas par le passé mais par la perception des personnes, ce qui fait que les anciens gardent le même âge hier et aujourd'hui.
Les images et les prises de vue sont belles et la réalisation, les mouvements lents, les mélanges de scène et de personnages , les digressions contribuent à cette atmosphère étrange.
Il est difficile pour Athos et pour le spectateur parfois de comprendre au fil des rencontres, qui est ami, qui est hostile et pourquoi sa quête dérange alors qu'on lui assure que tout le monde est ami (sono tutti amici)
L'hostilité de certains habitants n'est pas feinte: il reçoit un coup de poing à son réveil, se fait jeter par le gros propriétaire terrien du coin et finit par être pourchassé sur la place du village vers la fin.
Petit à petit cependant, avec le petit groupe de trois amis, la vérité va se faire, même si la vérité n'est rien, et que ce sont les conséquences qui importent, comme le dit un des trois compères.
Le récit finit par mêler des évènements (le lion échappé du cirque) dont on ne saisit par l'utilité ni le sens complet, Draifa qui finit par projeter l'image du jeune Athos sur le père Athos, cette agression nocturne sur la place, la destruction de la plaque de son père au cimetière, et la demande de l'ancien ennemi dans le théâtre pour qu'il parte.

La fin de l'intrigue, enfin la clé plutôt que la fin, se trouve tout naturellement dans ce théâtre, réplique intimiste du village entier et cette scène d'ombre où le visage d'Athos à chaque changement de focale fait disparaitre un des trois amis, comme une métaphore de l'illusion de la vérité.

L'explication finale de la mort du père apporte un élément supplémentaire à tous ces faux semblants, le héros étant à la fois traitre mais héros qui se sacrifie.

Si quelqu'un comprend la fin avec la plan sur l'herbe envahissant les rails, qu'il m'explique, ça signifie que le trains ne passent plus ? qu'il reste indéfiniment sur place ??

Au final, pas un film totalement bouleversant mais bien construit, ma note 3,5/6
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Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1970)

Messagede makidoo » 28/01/2021 20:56

La Stratégie de l’Araignée, Bertolucci, 1970

Un train arrive dans une petite gare de la province italienne au milieu de nulle part. Deux hommes en sortent, dont un marin probablement en permission, pour arriver dans une petite bourgade désertique.
On se croirait presque au début d’un épisode de la série tv The Avengers (Chapeau Melon et Bottes de Cuir), tant le lieu et les personnages rencontrés possèdent cette inquiétante étrangeté. Cette petit bourgade, peuplée quasi exclusivement de personnes âgées, sera le théâtre (au sens propre et au sens figuré) d’une enquête pour résoudre une énigme, ou plutôt un drame (puisqu’il s’agit d’un meurtre) qui a eu lieu 30 ans auparavant.
Le choix du village dans lequel a été tourné le film n’est pas anodin puisqu’il s’agit dans la réalité de Sabbioneta, village dans lequel se trouve le Teatro all'Antica qui est le premier théâtre couvert conçu pour répondre aux exigences de la scénographie moderne. Ce théâtre sera donc le lieu idéal pour relater cette histoire dont on sent que tout n’est pas clair. L’ancienne maîtresse Draifa possède une étrangeté toujours à la limite de la folie, les anciens compagnons d’Athos père sont également assez singuliers. Tout le monde joue ou plutôt surjoue comme s’il était au théâtre.

Il y a de bonnes idées :
Celle d’une bourgade hors du temps et de l’espace (une voie rapide rappelle le monde extérieur, réel, mais qui reste en retrait, inaccessible), la voie ferrée recouverte d’herbe sur ce plan final, comme s’il n’y avait jamais eu de train, ni plus aucun moyen de quitter ce lieu.
Le rôle de ce lion échappé, est-ce une allégorie du ver dans le fruit, de cette traîtrise ?
En revanche je trouve Athos (père) pas franchement crédible dans cette posture finale très désinvolte et détachée alors qu’il orchestre sa propre mort.

Bon, on sent que Bertolucci dote son film de multiples références (l’opéra notamment), j’ai pensé à ce cinéaste très à la mode dans les 80’s-90’s, Peter Greenaway (si si, souvenez-vous !), par ces plans très construits (le cadre dans le cadre, tout ça), ces travellings latéraux, ces champs-contrechamp travaillés (les personnages disparaissent un à un).
Il y a un réel travail dans ce film, mais malgré tout je suis plutôt resté en retrait.
En gros, je me suis un peu fait chier et ai trouvé ça daté. :-D
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Re: Ciné-Club 56 : La Stratégie de l'Araignée (Bertolucci 1970)

Messagede jolan » 30/01/2021 23:09

La Stratégie de l'Araignée – Bernardo BERTOLUCCI – 1970

Bon alors j'aime bien la réalisation, ample, organique, comme je les aime, les travellings, les mouvements lents, la recherche stylistique, le travail de Storaro, les décors naturels de la belle Italie. Je ne peux m'empêcher de penser à ce que fera Tarkovski dans la décennie suivante. Mais je me suis terriblement ennuyé devant cette histoire dont je me suis fiché royalement. Le fond et la forme toussa.

On assiste à des bribes de scènes, avec un mélange entre deux temporalités (1966 et 1936, entre lesquelles les personnes gardent le même aspect), et on ploie sous les références : Athos, les Trois Mousquetaires, Hernani, Shakespeare, Jules César, Macbeth, le prélude et des airs de l'opéra Rigoletto de Verdi, le lion, l'animal de Mussolini, Dreyfuss qui donne son nom à la maîtresse du père Draifa, le gamin qui récite « La Cavalla Storna » de Giovanni Pascoli (poème sur l'assassinat jamais élucidé du père du poète).

En bref, nous sommes noyés dans un grand maelström foutraque de références pseudo littéraro-musico-intellectuelles, de messages subliminaux, de codes, de sous-texte métaphorique, une sorte d'énigme, avec des scènes et des personnages étranges, mais qui n'est jamais ludique pour le spectateur. Un Antonioni aurait intégré une histoire d'amour (ou au moins un début de, comme Tarkovski dans "Nostalghia"), or là nous n'avons comme personnage féminin qu'une vieille à moitié folle, hantée par cette soif de vérité, puis de vengeance. Mais tous les éléments sont là pour expliquer la "fabrique du héros" qu'on découvrira plus tard.

Le héros, tel Diogène avec sa lanterne cherche un homme dans la nuit du passé fasciste, celui qui a tué son père, et bientôt il s'en désintéresse, comme nous depuis longtemps. Et encore plus lorsque la lumière se fait sur ce retournement bizarre. Il est venu pour aider Draifa, mais en fait il n'a rien à faire de ces histoires d'un passé qu'il veut oublier. Alors oui, c'est certainement intéressant pour un pays qui a vu monter ce fascisme, comme les films sur le nazisme en Allemagne, ou la résistance et la collaboration en France, mais bon, à part dire que tout n'était pas si simple, tout blanc ou tout noir, et que le pays va/veut oublier ses errances passées, comme ce petit village isolé et oublié où les journaux n'arrivent même plus... relié au reste du monde par le seul petit train (le plan final où l'herbe repousse sur les rails), ce village peuplé de vieux (la mémoire) alors que les jeunes ne font qu'y passer (le marin en permission, l'avenir, loin de là, déraciné de ce passé honteux), replié sur sa fausse figure héroïque passée et sa légende. A part cela... en tout cas ça ne m'a pas trop enthousiasmé.

En fait, c'est un film esquisse qui s'essaie à être autre chose qu'un film déroulant une histoire, c'est plus un exercice de style, parfois intéressant, mais jamais captivant. J'ai envie de dire, plutôt que « la stratégie de l'araignée », « la solitude de la pastèque ».

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