Bande à part (1964) J.L.Godard
Godard, c'est toujours une expérience, qu'on aime ou qu'on déteste mais qui ne laisse jamais indifférent.
Un cinéaste à part pour du cinéma inclassable comme le bonhomme;
Bande à part ne fait pas exception, film iconoclaste avec ce côté horripilant que l'on peut ressentir dans certaines scènes, montages résolument bancals, récitatifs de la voix de Godard, coupures sonores, déplacements aléatoires,
caméra à l'épaule dans la ville avec des images de passants; mais Godard c'est aussi un faiseur d'images plus qu'un metteur en scène tout au moins dans ce film et il se joue des conventions en expérimentant d'autres façons de filmer, c'est en quoi il reste un marqueur du cinéma.
Est-ce que le film est très travaillé ou au contraire laissé au gré de l'inspiration, en roue libre ? le film donne cette impression d'un assemblage de moments intenses qui donne des scènes marquantes (le Louvre, le café) et de scènes mineures avec des plans énigmatiques, presque perdus dans le film.
Il y a une esthétique dans ce noir et blanc, ces quartiers banals de banlieues années 60, de longue scène de circulation
en voiture qui n'ont en elles mêmes aucun intérêt mais qui finissent par créer cette atmosphère autour de ces trois acteurs dans le film.
D'ailleurs l'histoire elle aussi semble dérisoire et futile, est-ce l'histoire d'un trio amoureux, d'une vadrouille dans Paris, de deux amis qui se jouent des scènes de cow-boys et de gangsters d'un cambriolage sordide de petits malfrats ? un peu de tout ça. Le jeu des acteurs n'est pas extraordinaire, Anna Karina a cette beauté simple et naïve que Godard expose, Sami Frey en jeune dandy un peu canaille tiré à quatre épingles un peu en réserve et Brasseur penche sur le côté mauvais garçon et jouisseur (ce qui lui va bien et où il n'a pas à se forcer).
Godard visiblement se fout du jeu d'acteur par moment, comme dans cette scène de duel final au pistolet où un chargeur est vidé sur Arthur qui finit par descendre le vieux d'un seul coup et met ensuite une éternité à tournoyer pour s'écrouler.
Je n'ai pas trop compris d'ailleurs ce moment où les billets sont planqués dans la niche du chien et la femme morte en peignoir reparait ?
Pour la note, c'est quasiment mission impossible, il faudrait une autre échelle de comparaison, j'hésite entre une toute petite et une grosse. (
Puisqu'il faut en sortir un chiffre tangible, je place un 3,5





avec les visuels d'affiche.



