Ciné-Club séance 83 Two Weeks in Another Town (Minnelli 62)

[Olaf Le Bou]

Message précédent :
They live by night

[sergent latrique]

The wild one, pour moi

[jolan]

Zéro de Conduite, Jean Vigo, 1933
They Live by Night (Les Amants de la Nuit), Nicholas Ray, 1949 Euh, Olaf, Jolan
The wild One (L’Equipée Sauvage), Laszlo Benedetto, 1953 Sergent
Rebel Without a Cause (La Fureur de Vivre), Nicholas Ray, 1955
Beat Girl (L’Aguicheuse), Edmond T. Gréville, 1960 Lobo

[makidoo]

l'Aguicheuse, dont je ne connais rien.

Moi non plus, mais j'ai l'impression que c'est très bien comme ça.

Rhoo lui, pas du tout !
Même si c’est déjà plié je vote pour Beat Girl

Sinon c’est bien Laszlo Benedek (correction automatique)

[jolan]

Deep End – Jerzy SKOLIMOWSKI – 1970

Un film qui respire la libération sexuelle dans le swinging London de fin 1969, mais très chaste, très pudique (jamais vu une scène de sexe aussi nulle d'ailleurs, qui montre bien à quel point elle s'offre sans sentiment)
J'aime bien les chroniques d'amour adolescentes, les premiers émois, les premiers tourments. L'histoire d'un jeune homme encore vierge sur son vélo épris d'une belle jeune femme déjà prise, qui le chauffe un peu mais se refuse à lui, ça me parle, je peux aisément me reconnaître dans ce schéma (ça ressemble d'ailleurs beaucoup à un scénario de film que je vais essayer de réaliser l'an prochain).

Bon par contre je me souviens avoir été très amoureux, donc très bête, mais pas à ce point-là. Le jeune homme joue bien mais son personnage est vraiment très idiot, ça m'a beaucoup agacé.
Hélas donc, après un joli départ où j'ai cru qu'on allait suivre l'évolution de leur relation, après quelques scènes ou la volupté et la sensualité entre eux se fait jour, on n'aura plus qu'une lente descente de plus en plus misérable où il se bat pour essayer de coucher avec elle.
Il est vrai que Jane Asher est ma foi fort charmante (elle me fait penser à Kelly Reilly, la rousse chez Klapisch), et on le sait pour moi le cinéma c'est avant tout une femme, une actrice, et une belle histoire d'amour. On a donc un bon point.

Et une belle réalisation. Ce que j'aime bien ici, c'est la façon de filmer les personnages, tout près d'eux, caméra à l'épaule, virevoltante, sans grande équipe autour, ça participe du sentiment de liberté et de légèreté qui insuffle tout le film. Mais avec une certaine maîtrise, là où des centaines de films à la même époque tombaient plutôt dans le gros foutoir bordélique in-regardable. Le grain de la photo est très chouette aussi. Le film se voit sans qu'on ressente un écart de 50 ans (sans doute une belle restauration comme il a été dit plus haut)

S'ensuivent des scènes bien inutiles, et le final est raté. Elle ne reçoit qu'un petit coup bien innocent qui ne tue personne. Par contre, lui il va mourir électrocuté (la "deep end" ?), puisque l'eau qui remplit la piscine va atteindre le niveau des lampes qu'il a descendues.
Un film plaisant, donc, mais pour moi il n'y a eu ni de grande bouffée d'air frais avec une grande et belle histoire d'amour qui m'aurait transporté, ni de découverte cinématographique majeure.

2,5/6

Hop là, je lis vos critiques

[jolan]

Séance 53 : Deep End (Jerzy Skolimowski 70) = 4,25

[euh... si vous le dites]

Le lien vers They live by night :

[Révéler] Spoiler:

https://www.transfernow.net/JW5MgT122020

[sergent latrique]

Bon, on a bien digéré la dinde et les chocolats, retour sur le film vu il y a une dizaine de jours. j'ai aussi regardé un autre de la sélection par la même occasion, The wild one avec Marlon Brando.


They Live by Night 1949 Nicholas Ray,


Film noir autour d'un gang de bandits évadés d'une prison qui vivent sur des attaques de banques.
L'histoire va se concentrer sur Bowie (Arthur), le plus jeune, qui va tomber sous le charme d'une jeune fille de l'entourage,
Keechie, surnom de Catherine, une charmante jeune femme qui apparait au départ sous les traits un peu rugueux d'un garçon manqué.
Le jeune Bowie n'est clairement pas dans son monde, entrainé plutôt par des malfrats à la suite de casses et d'un meurtre.
L'ambiance des petites villes et de cette Amérique moderne mais encore un peu sauvage est réussie en toile de fond.
Ces villes éloignées des grands centres est le terrain de jeu de ces crapules. avec ces scènes de bistrots, canteens, bus Greyhound, fermettes, mariage express qui fleurent une Amérique qui croit encore au mythe du rêve américain .
Bowie malgré son passé de criminel et la prison garde encore une certain naïveté, une fraicheur qui détone avec ses acolytes, véritables bandits, sa volonté de tirer un trait sur le passé et le film à travers son histoire devient romance et espoir d'une vie "comme les autres".
Naïveté et fraicheur par ce mariage improvisé, cet espoir de payer un avocat à Tulsa, Oklahoma.
Le couple formé par Bowie et Keechie ressemble à n'importe quel couple de jeunes amoureux, ou du moins s'en donnent-ils l'apparence, ne serait ce le passé et la réputation du Kid de Zelton, ville imaginaire du Texas, et ses deux acolytes qui vont le poursuivre.

Il n'est pas difficile d'imaginer que la romance va tot ou tard virer à la tragédie.
Au final, un portrait réussi de jeunes qui vivent encore un rêve d'ado se retrouvent malgré eu dans un monde adulte qui leur semble accessible et dont ils vont se donner l'illusion dans ce motel (comme ces scènes où ils vont décorer la cabane, monter un arbre de Noël) mais qui va se révéler bien différent au final.

Ce film est intéressant aussi par son choix, volontaire ou non (?) de ne pas faire jouer de superstar hollywoodienne dans ce film, mais de bons acteurs solides qui donne cet intéret
Autre aspect du film que j'ai apprécié, les images aériennes des fuites en auto qui ne sont pas fréquentes à cette époque (je pense que c'est même plutôt rare non ?)

Ma note 4/6

[sergent latrique]

Pour la prochaine, on se fait une spéciale R.Hossein ? C.Brasseur ? on attend le prochain mort ?

J'ai zappé hier sur Les misérables de R.Hossein (1982), apparemment bien reconstitué niveau décors et fidèle à l'oeuvre mais beaucoup trop théatral au niveau du jeu des acteurs et des maquillages , ça resemblait plus à un téléfilm de milieu de semaine, du coup, j'ai rezappé...

[Olaf Le Bou]

j'ai zappé le téléchargement, y'aurait moyen de remettre le lien à dispo ??

[euh... si vous le dites]

j'ai zappé le téléchargement, y'aurait moyen de remettre le lien à dispo ??

Ok, je remettrai un lien ce soir.

[euh... si vous le dites]

Pour la prochaine, on se fait une spéciale R.Hossein ? C.Brasseur ? on attend le prochain mort ?

On a déjà fait un Robert Hossein et en ce qui me concerne ça m'a largement suffi.
Pas chaud non plus pour un spécial Claude Brasseur.

Mais si ça botte la majorité, allons-y.

[makidoo]

Mais si ça botte la majorité, allons-y.

Non non

[jolan]

Ca ne rentre pas dans nos périodes temporelles (le père, le vrai acteur, oui), vous ferez ça sur l'autre ciné-club "moderne"

Bon, finies les rigolades, je me mate le Ray sous peu

(Je ne voulais pas commencer l'année sur un film que je n'aimerais peut-être pas, alors j'ai fait ma première séance annuelle avec un cinéaste que j'aime bien, en français actuel j'aime bien Bonnell, Mouret et Hers, là c'était du Hers)

[euh... si vous le dites]

Ca ne rentre pas dans nos périodes temporelles (le père, le vrai acteur, oui), vous ferez ça sur l'autre ciné-club "moderne"

Pour rester dans les clous, on pourrait voir Bande à part, tout de même.
Un Godard décontracté, désinvolte diront certaines mauvaises langues, qui compte plusieurs scènes d'anthologie de la geste godardienne. Brasseur parait complètement égaré dans le film mais ça fait partie du charme.
Sans doute le Godard que je revois le plus souvent et celui auquel je conserve le plus d'attachement même si ce n'est pas vraiment son plus grand film.

[jolan]

Ah tiens, j'ignorais qu'il jouait dedans.
Si c'est du JLG "décontracté" ça me va.
Jamais vu, et pourtant il fait partie des titres connus, donc pourquoi pas.
Comme ça un jour on pourra dire qu'on a fait le tour de tous les grands noms.
Donc plutôt partant, si d'autres en sont d'accord.

[sergent latrique]

Je connais pas non plus et un film de Godard en général on aime ou pas mais on peut pas dire que ça soit plan-plan ou sans originalité. Le dernier que j'ai vu c'était week-end. Je suis partant, mais on attend les critiques et les votes du Ray. A vos écrans messieurs (et des dames y en a pas au cinoche du forum ?)

[euh... si vous le dites]

Nouveau lien :

[Révéler] Spoiler:

https://www.transfernow.net/WSloVT012021

[makidoo]

Jamais vu le Godard avec Brasseur, du coup plutôt partant

[lobo]

Je reprends le fil. Je regarde bientôt They Live by Night (que j'ai vu il y a peu, mais bon...). D'accord pour le Godard avec Claude Brasseur, un des rares de cette époque que je n'ai pas vus.

[makidoo]

They Live By Night, Nicholas Ray, 1949

C’est le seul film de ma liste que je n’avais pas vu, et j’ai été agréablement surpris par celui-ci. Car j’ai revu récemment Rebel Without a Cause que j’ai trouvé assez mauvais, et j’avais peur de retrouver ce que je n’ai pas aimé : un jeu qui manque de naturel, très « actor’s studio » et une trame narrative peu crédible.
Film de genre assez classique (le drame d’un couple en cavale), ici, je trouve que la force du film c’est ce couple de jeunes acteurs qui porte tout le film : par son naturel, sa spontanéité et son charme.
Keechie a un côté Girl next Door mais qui au fil du film se révèle avoir un charme fou, par ses sourires, ses rires ou ses chuchotements. Bowie n’est pas en reste, avec ce côté beau gosse juvénile un peu paumé qui ne désire que se sortir de sa condition de malfrat malgré lui. Le couple fonctionne vraiment à merveille, on sent le coup de foudre qui a eu lieu entre eux et qui fait qu’ils ne peuvent faire autrement qu’être ensemble et vivre vite (mariage express et grossesse dans la foulée).
Ce sont encore des gosses qui ne connaissent rien de la vie « normale », la scène dans la voiture est par ailleurs formidable de fraîcheur :

- Je ne sais pas bien embrasser
- Moi non plus
- On apprendra ensemble

Bowie a eu son adolescence volée, il dit à Keechie qu’il aimerait aller au cinéma et lui tenir la main comme l’ont fait des millions d’ados américains avant eux.

Ils ont pour seul horizon une rédemption qui s’avérera impossible, puis le mirage d’une fuite au Mexique dont on se doute à l’avance que ce sera un échec.



Il y a quelques belles scènes : notamment celle, prémonitoire, de Bowie derrière le treillis de la haie, la nuit, qui voit apparaître Keechie pour la première fois dans la voiture. Le passage dans le bus Greyhound, et, comme relevé par le Sergent, des plans filmés d’avion sur les voitures en fuite, qui ajoutent un rythme au film. Les seconds rôles, même s’ils restent assez caricaturaux sont assez crédibles.

Très bonne surprise pour moi en tout cas et un vrai plaisir à la vision de ce film.

4,5/6