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Ciné-Club séance 83 Two Weeks in Another Town (Minnelli 62)

La politique, la musique, le cinéma, les jeux vidéos et la culture en général lorsqu'elle ne traite pas directement de bande dessinée

Re: Ciné-Club BDGest Séance 52 : L'Ange ivre (Kurosawa 48)

Messagede euh... si vous le dites » 11/12/2020 22:15

Message précédent :
jolan a écrit:Pas fan du tout.


J'ai juste vu Essential killing avec Vincent Gallo et j'ai envie de découvrir un peu sa filmo.

Et comme makidoo, je vote pour Deep end.
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Re: Ciné-Club BDGest Séance 52 : L'Ange ivre (Kurosawa 48)

Messagede sergent latrique » 12/12/2020 16:04

L'ange ivre Kurosawa (1948)
Le seul film que je n'avai pas vu dans la liste.

Loin du Japon traditionnel, et des films japonais à sabre et samouraïs, dans les bas-fonds d'un Tokyo dévasté par la guerre,, un médecin acariatre et porté sur la bouteille soigne un jeune yakuza qui contrôle le quartier.
L'ange ivre rappelle furieusement le néo réalisme italien et le film noir américain de cette époque, avec ses codes et sa façon de filmer ce personnage en décalage avec les traditions. Le Dr Sanada, espèce de St Bernard bourru qui va tenter, au delà des soins pour la tuberculose qui faisait des ravages à l'époque, de sauver Matsunaga de ce cloaque que représente le milieu, et qui est symbolisé par cette mare puante porteuse de maladie et de parasites. Comme un symbole revenant sans cesse, les séquences commencent et se terminent souvent par cette eau croupissante.
Matsunaga, n'en fera qu'à sa tête et voudra jusqu'au bout respecter son code d'honneur, en particulier face à Okada, caïd précédent récemment sorti de prison, jusqu'à sa sa chute dans la maladie et une mort grotesque dans la peinture.
La confrontation entre ce malade rebelle et ce médecin malgré tout et malgré les menaces des yakuzas est à mon avis le point fort de ce film, ainsi que les femmes qui n'ont pas que le rôle subalterne habituel qui leur est souvent dévolus dans les productions d'après guerre (cependant, n'étant pas trop féru de cinéma japonais, je peu me tromper sur ce point)
Quelques scènes marquantes, celle du cauchemar sur la plage et cette fin au bord du marigot avec les cendres de Matsunaga. Les miroirs dans la scène de la bagarre, un clin do'eil à the Lady from Shangai sorti un an plus tôt ?
Ma note 4/6
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Re: Ciné-Club BDGest Séance 52 : L'Ange ivre (Kurosawa 48)

Messagede sergent latrique » 12/12/2020 16:18

Je viens de lire vos critiques, il y a effectivement un aspect qui peut être dérangeant ou tout au moins perturbant, c'est la diction dans les films japonais. :D

Pour la suite, films de Jerzy Skolimowski dont je découvre le nom et les titres :oops: , après quelques renseignements et extraits glanés sur le net, je vote pour Deep end.
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Re: Ciné-Club BDGest Séance 52 : L'Ange ivre (Kurosawa 48)

Messagede makidoo » 12/12/2020 16:21

sergent latrique a écrit:Pour la suite, films de Jerzy Skolimowski dont je découvre le nom et les titres :oops:


Il n’y a pas que toi, si ça peut te rassurer :siffle:
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Re: Ciné-Club BDGest Séance 52 : L'Ange ivre (Kurosawa 48)

Messagede euh... si vous le dites » 12/12/2020 16:31

makidoo a écrit:
sergent latrique a écrit:Pour la suite, films de Jerzy Skolimowski dont je découvre le nom et les titres :oops:


Il n’y a pas que toi, si ça peut te rassurer :siffle:


J'aime bien proposer des choses un peu atypiques... ;)

Bon, ça fait pour l'instant :

Deep end : 3
Le départ : 1
Le cri du sorcier : 0
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Re: Ciné-Club BDGest Séance 52 : L'Ange ivre (Kurosawa 48)

Messagede jolan » 12/12/2020 22:48

Ah bah ça va vous faire tout drôle Skolimowski :lol:

Bon, je ne sais pas si Olaf est des nôtres, mais pour l'instant

Séance 52 : L'Ange ivre (Kurosawa 48) = 4
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Re: Ciné-Club BDGest Séance 53 : Jerzy Skolimowski

Messagede lobo » 13/12/2020 15:14

Plouf, plouf, ce sera Deep end...
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Re: Ciné-Club BDGest Séance 53 : Jerzy Skolimowski

Messagede euh... si vous le dites » 15/12/2020 00:56

Le lien vers Deep end de Jerzy Skolimowski :

"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
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Re: Ciné-Club BDGest Séance 53 : Jerzy Skolimowski

Messagede jolan » 15/12/2020 01:15

Sainx ;)
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Re: Ciné-Club BDGest Séance 53 : Jerzy Skolimowski

Messagede euh... si vous le dites » 16/12/2020 15:28

Tiens, je vous file un petit bonus avec mes impressions sur Le départ.
C'est cadeau. ;)

Comment avais-je pu passer aussi longtemps à côté de ce film qui avait pourtant tous les arguments à même de me plaire ?
Mystère.
Bon, l'argument du film tient en très peu de choses.
C'est l'histoire d'un jeune homme qui bosse dans un salon de coiffure et qui cherche via des petites combines dérisoires à réunir la somme nécessaire pour participer à un rallye de voitures.
Filmé sur le vif avec très peu de moyens dans les rues de Bruxelles et largement improvisé au moment du tournage lui-même, Le départ est l'occasion pour Skolimowski de mettre à sa sauce les recettes de la Nouvelle Vague godardienne. Et pour ce faire, il va également faire appel à Jean-Pierre Léaud, dans un rôle qui lui va comme un gant.
Léaud est absolument extraordinaire dans ce film. Son personnage, tour à tour fragile ou insupportable, consume sa jeunesse dans une débauche d'énergie désordonnée, passant en un clin d'oeil du lunaire au potache, de l'hystérie à la mélancolie avec une aisance que lui seul est capable de créer.
Cette énergie qui se consume (jusque dans la métaphore du plan final), c'est la manière qu'à Skolimowski de montrer que la difficulté du passage à l'âge adulte, c'est qu'il s'agit d'une histoire de renoncement dans lequel quelque chose se perd irrémédiablement. Ca donne une belle gravité à la dernière partie du film, soulignée par de très beaux gros plans de Léaud et de sa partenaire Catherine Duport.
Pour qui aime ce type de cinéma très libre, Le départ dégage un charme fou. Mais dans le même temps, on y trouve également en filigrane une vision désabusée de la société de consommation et des rapports de classe et de domination.
La musique de Krzysztof Komeda, enregistrée avec des pointures comme Don Cherry et Gato Barbieri, colle particulièrement bien au film et accentue son côté "free jazz". A d'autres moments, elle nous fait chavirer au son d'une petite bluette mélancolique chantée par Christiane Legrand.
Trois ans plus tard, Skolimowski creusera les mêmes thèmes dans le swinging lonndon finissant de Deep end, mais cela est une histoire pour un autre jour. Le départ est en tout cas très certainement le préambule idéal avant d'aborder Deep end.
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Re: Ciné-Club BDGest Séance 53 : Jerzy Skolimowski

Messagede jolan » 16/12/2020 17:01

Raboule le lien copain ;)
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Re: Ciné-Club BDGest Séance 53 : Jerzy Skolimowski

Messagede euh... si vous le dites » 16/12/2020 17:36

jolan a écrit:Raboule le lien copain ;)


Je n'ai pas l'impression que tu vas beaucoup aimer le film (en plus, il est complètement postsynchronisé) mais voilà :

"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
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Re: Ciné-Club BDGest Séance 53 : Jerzy Skolimowski

Messagede sergent latrique » 16/12/2020 17:41

J'ai vu quelques extraits avec JP Léaud. Je n'ai retenu que le côté insupportable de l'acteur :D
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Re: Ciné-Club BDGest Séance 53 : Jerzy Skolimowski

Messagede euh... si vous le dites » 16/12/2020 17:58

sergent latrique a écrit:J'ai vu quelques extraits avec JP Léaud. Je n'ai retenu que le côté insupportable de l'acteur :D


Jean-Pierre Léaud a un jeu extrêmement clivant (on va dire ça comme ça :lol: ) mais pour ma part je le trouve génial.
Il figure à l'aise parmi mes quelques acteurs français préférés.
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Re: Ciné-Club BDGest Séance 53 : Jerzy Skolimowski

Messagede jolan » 16/12/2020 19:05

euh... si vous le dites a écrit:
jolan a écrit:Raboule le lien copain ;)


Je n'ai pas l'impression que tu vas beaucoup aimer le film (en plus, il est complètement postsynchronisé) mais voilà :



Pas grave, tu me connais, je n'aime pas beaucoup de films, mais j'adore en découvrir, surtout des raretés ;)

Merci
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Re: Ciné-Club BDGest Séance 53 : Jerzy Skolimowski

Messagede lobo » 16/12/2020 20:42

Merci pour le lien euh... Jean-Pierre Léaud, je suis fan depuis les 400 coups. Sinon Deep end, je me suis rendu compte que je l'avais visionné il y a quelques semaines dans le cadre des sélections cinetek. Je regarde tellement de films (un ou deux par soirée) pendant ce confinement que je m'y perds un peu.
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Re: Ciné-Club BDGest Séance 53 : Jerzy Skolimowski

Messagede euh... si vous le dites » 17/12/2020 17:45

Deep end - Jerzy Skolimowski (1970)

Tout comme dans Le départ 3 ans plus tôt, Skolimowski filme dans Deep end la difficulté de passer de l'état d'adolescence au monde des adultes. L'angélique John Boulder-Brown a remplacé Jean-Pierre Léaud, un petit boulot dans une piscine défraîchie a remplacé la position de garçon coiffeur de Léaud mais le discours reste proche. Le monde adulte est une nouvelle fois dépeint comme un endroit vulgaire et triste où la valeur des choses et des hommes est strictement réduite à sa valeur marchande (les pourboires, l'entrée au night-club, la valeur de la bague,...). La libération sexuelle dans ce swinging London à bout de souffle n'a pas permis d'y apporter un frein, bien au contraire. En visionnant le film, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à la sensation de dégoût que j'avais ressentie lors de mon premier stage en entreprise en y découvrant le monde des adultes sous le prisme de la drague minable, des chefs libidineux et des secrétaires qui finissent lamentablement bourrées à la fin des fêtes d'anniversaire.
Boulder-Brown et Jane Asher forment au milieu de cela un vrai beau couple de cinéma. La candeur juvénile de l'un se heurtant constamment à l'ambivalence de l'autre dans le cadre d'une éducation sentimentale inversée vouée à l'échec.
Le film est rempli de très beaux moments qui ont pleinement emporté mon adhésion, passant en un clin d'oeil de passages sordides (le prof de gym et ses élèves) à d'autres carrément potaches (le fantasme sur George Best), toujours sur le fil du rasoir entre légèreté du traitement, cruauté du regard et gravité du sujet.

Ma note : 6/6 (même si je vais avoir du mal à encore écouter Can sans penser à des hot-dogs :)

Par contre, j'ai aussi vu Le cri du sorcier (The shout) hier soir et je n'ai pas du tout aimé.
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Re: Ciné-Club BDGest Séance 53 : Jerzy Skolimowski

Messagede makidoo » 17/12/2020 18:33

Deep End, Jerzy Skolimowski (1970)

Où il est question de l’adolescence (le personnage principal a 15 ans dans le film) dans ce qu’elle peut avoir d’impulsif et de maladroit, où il est question des premiers émois amoureux et de la passion que cela peut générer à cet âge là, où il est question de la dure réalité de la vie dans tout ce quelle peut avoir de sordide.

C’est un film bien singulier que nous livre là Skolimovski, une façon de filmer façon « Nouvelle Vague » (caméra à l’épaule au plus prêt des protagonistes), des couleurs vives et contrastées qui ne cherchent pas à enjoliver la réalité, un univers populaire et crasseux (les bains publics de l’est londonien, les cinémas X, les clubs de Strip-tease, la prostitution), et la vision complètement désorientée et immature de cet adolescent énervant, comme un chien fou qui se prend une certaine réalité de la vie en pleine figure, sans aucun filtre.

On y voit également l’impertinence, l’insouciance et la morgue de cette jeunesse à travers Suzan : « Je peux manger tout ce que je veux sans que ce la ne me fasse grossir » dira t’elle à sa collègue plus âgée pour la narguer, dans une scène assez extraordinaire et jubilatoire (et dans laquelle la peinture rouge arrive subitement dans le cadre, teinte qui apparaît annonciatrice du drame à venir).

Je n'arrive pas à savoir si l'acteur principal joue très mal ou au contraire superbement bien, mais pour le coup il représente très bien toute la gaucherie de l'adolescence dans ses maladresses et son ardeur imbécile.
Jane Asher est parfaite en revanche dans son rôle tout en ambivalence.

Un film qui ne laisse en tout cas pas indifférent et qui possède de vrais moments de grâce (la scène finale dans l'eau de la piscine) et en même temps des moments un peu WTF (je n'ai pas très bien compris l'objectif de cette course dans la neige).

Merci pour la découverte en tout cas

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Re: Ciné-Club BDGest Séance 53 : Jerzy Skolimowski

Messagede sergent latrique » 17/12/2020 21:24

Deep end (1970) J.Skolimowski
Un univers qui tranche sur les précédentes séances, dans un Swinging London, ou plutôt ce qu'il en reste.
Le générique est intrigant, avec ses gros plans rouges sang sur le vélo qui annonce un film plus angoissant que ce qui suit ensuite.

Mike, un lycéen londonien, (avec un air de jeune Polanski j'ai trouvé) commence à travailler dans un établissement de bains et piscine.
C'est assez curieux de retrouver les couleurs et l'ambiance de cette époque, j'ai l'impression de revoir des images anciennes, mais c'est typique des quartiers populaires d'une époque connue, murs miteux, fringues ringardes, musique de Cat Stevens, coiffures de mémère et cinémas de quartiers, à quinze ans je ne travaillais pas dans un établissement de bain, je roulais sur un vélo du même genre, j'avais la même coupe de cheveux et j'étais aussi timide avec les filles ah ah.
Tout ça a bien changé. :D

Mike est jeune et naïf, Susan, le mène par le bout du nez, jouant avec lui comme elle joue avec les hommes en général, son fiancé et les extras qu'elle a dans l'établissement.
Au delà de cette ambiance triste limite sordide, on a quand même un film plein d'humour qui rappelle parfois des scènes de Fellini dans Amarcord par exemple.

Cette passion qui croit chez le jeune garçon finit par tourner à l'obsession, au cinéma, dans les établissements interlopes où il reconnait Susan sur un carton publicitaire.
Le côté que je reproche au film, c'est cet enchainement dont on ne sait trop où il mène, et comme Mike s'enfile des hots dogs ('with mustald') les scènes se succèdent au rythme de l'obsession de Mike qui se lance dans une quête perdue d'avance,
le conduisant à des actes de plus en plus irréfléchis et violents, pour ne plus être qu'entre lui et Susan, jusqu'à cette scène finale, qui pourrait finir en beauté dans une union charnelle aquatique et se transforme en cauchemar.

Le film est agréable à regarder (Susan, Jane Asher aussi), le jeu des acteurs de qualité, la bande son musicale assez chouette. Pour un réalisateur que je ne connaissais pas c'est une belle découverte. Merci le ciné club [:flocon:2]

Ma note pour un film que j'ai au final bien apprécié un 3/6, mais pas plus.
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Re: Ciné-Club BDGest Séance 53 : Jerzy Skolimowski

Messagede sergent latrique » 17/12/2020 21:30

Pour répondre à Makidoo, je n'ai pas trop compris non plus la course dans la neige, pour se valoriser devant Susan ?
Par contre, je trouve le jeune acteur très juste même s'il n'a pas une carrière flamboyante.
J'ai vu qu'il a tourné dans Roi, Dame, Valet du même réalisateur sur une adaptation du roman de Nabokov (rien que ça, ça me donne envie de le voir)
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Re: Ciné-Club BDGest Séance 53 : Jerzy Skolimowski

Messagede euh... si vous le dites » 17/12/2020 22:10

makidoo a écrit:Merci pour la découverte en tout cas


Cool.
Deep end est certainement dans le top de mes plus belles découvertes depuis le début du ciné-club (juste à côté du Lucky star de Borzage).
C'est vraiment le genre de films que j'adore.
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