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Ciné-Club séance 83 Two Weeks in Another Town (Minnelli 62)

La politique, la musique, le cinéma, les jeux vidéos et la culture en général lorsqu'elle ne traite pas directement de bande dessinée

Re: Ciné-Club séance 50 Sean Connery : The Offence (Lumet 72)

Messagede Olaf Le Bou » 19/11/2020 15:47

Message précédent :
euh... si vous le dites a écrit:Pourtant, c'est bien de s'ennuyer de temps en temps.
L'ennui, tout comme la lenteur, je dirais que ce sont les derniers vrais luxes qui nous restent.
L'éloge de l'ennui et de la lenteur, c'est la subversion moderne face au diktat du trop-plein.


la créativité est fille de l'ennui. quand tu es bombardé d'informations et de stimuli, tu réagis, mais tu ne crées rien.
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Re: Ciné-Club séance 50 Sean Connery : The Offence (Lumet 72)

Messagede lobo » 19/11/2020 16:53

Kiarostami, tu devrais lui donner une nouvelle chance avec "Où est la maison de mon ami?" (si tu ne l'as pas déjà vu).
Ce film est une véritable épure. L'histoire tient sur un timbre-poste mais il y a une telle grâce dans cette simplicité que je ne comprends pas comment on peut ne pas être conquis.

Voilà typiquement... Je l'ai vu il y a quelques semaines sur cinetek... La toute fin m'a ému, mais pour le reste, il a fallu qu'on me dise que c'était très bien pour que je me persuade que c'était très bien.
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Re: Ciné-Club séance 50 Sean Connery : The Offence (Lumet 72)

Messagede jolan » 19/11/2020 20:32

euh... si vous le dites a écrit:Tiens sinon, je trouve qu'on en fait beaucoup avec l'ennui.
On vit dans une société qui a banni l'ennui (ben oui, souvent quand on s'ennuie, c'est parce qu'on ne consomme pas).
Une société qui traite l'ennui comme un épouvantail à éviter à tout prix.
Quand tu n'as pas un agenda überbooké avec des activités en tous genres, t'es un loser.
Pourtant, c'est bien de s'ennuyer de temps en temps.
L'ennui, tout comme la lenteur, je dirais que ce sont les derniers vrais luxes qui nous restent.
L'éloge de l'ennui et de la lenteur, c'est la subversion moderne face au diktat du trop-plein.
Personnellement, je n'ai pas de problème avec le fait que parfois des passages d'un livre ou d'un film m'ennuient.
Ce qui me gonfle, c'est quand un livre ou un film ne suscite en moi que de l'indifférence, quand je lis un truc qui ne me fait ni chaud ni froid, mais ça n'est pas une question d'ennui.


Si vous en avez marre des phrases de deux pages chez Proust, "L'Eloge du Rien" de Bobin (dont les phrases dépassent rarement les deux lignes), un de mes livres de chevet :D

Je ne sais pas si on peut comparer l'ennui devant le Lumet à celui devant un Tarkovski, un Kiarostami, un Angelopoulos, un Tarr, ou le silence et la vie au ralenti font partie de la réalisation.
Dans le Lumet, c'est un face à face en huis-clos théâtral. Le récit prend toute sa place, avec l'enquête, les confrontations, les dialogues sans fin. C'est un peu comme dans "Garde à vue" de Miller. Qu'on me dise qu'on s'ennuie devant les réalisateurs de la lenteur que j'ai cités, d'accord, mais devant "Garde à vue", je ne comprends pas trop. D'autant que le regarder par deux ou trois bribes revient à ne pas le voir, avec sa construction cyclique et sa progression interne. Alors oui c'est glauque et sinistre, mais chiant, je n'ai pas trouvé du tout.

@Euh : tu mets le lien du Stahl et je mets celui du Preminger, ou inversement ? (je ne sais pas comment tu fais, chez moi ça met des heures pour transférer)

@Olaf : un petit avis sur le Lumet ?
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Re: Ciné-Club séance 50 Sean Connery : The Offence (Lumet 72)

Messagede pabelbaba » 19/11/2020 20:56

Apparemment Lumet n'a pas trop aimé le film et n'en parle pas du tout dans son livre Making Movies.
Mais à devoir choisir entre la peur du vide et la nausée des trottoirs... j'aurais sans doute fait comme eux.

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Re: Ciné-Club séance 50 Sean Connery : The Offence (Lumet 72)

Messagede euh... si vous le dites » 19/11/2020 21:30

jolan a écrit:Je ne sais pas si on peut comparer l'ennui devant le Lumet à celui devant un Tarkovski, un Kiarostami, un Angelopoulos, un Tarr, ou le silence et la vie au ralenti font partie de la réalisation.
Dans le Lumet, c'est un face à face en huis-clos théâtral. Le récit prend toute sa place, avec l'enquête, les confrontations, les dialogues sans fin. C'est un peu comme dans "Garde à vue" de Miller. Qu'on me dise qu'on s'ennuie devant les réalisateurs de la lenteur que j'ai cités, d'accord, mais devant "Garde à vue", je ne comprends pas trop.


"Garde à vue", je ne vais pas dire que c'est fondamentalement ennuyeux mais c'est pas vraiment le truc qui fait pogoter mes neurones.
De toute façon, rien que l'idée de me taper un film dialogué par Audiard avec Lino Ventura, ça me décourage d'avance.

@Euh : tu mets le lien du Stahl et je mets celui du Preminger, ou inversement ? (je ne sais pas comment tu fais, chez moi ça met des heures pour transférer)


Je pensais mettre le Stahl sans trop tarder et le Preminger un peu plus tard (histoire qu'on cause d'abord un peu du Stahl).
Sinon, chez moi, les uploads se font en quelques minutes.
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Re: Ciné-Club séance 50 Sean Connery : The Offence (Lumet 72)

Messagede euh... si vous le dites » 19/11/2020 21:31

pabelbaba a écrit:Apparemment Lumet n'a pas trop aimé le film et n'en parle pas du tout dans son livre Making Movies.


C'est un cas, Lumet.
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Re: Ciné-Club séance 50 Sean Connery : The Offence (Lumet 72)

Messagede makidoo » 19/11/2020 21:39

:respect:
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Re: Ciné-Club séance 50 Sean Connery : The Offence (Lumet 72)

Messagede pabelbaba » 19/11/2020 21:56

:-D
Mais à devoir choisir entre la peur du vide et la nausée des trottoirs... j'aurais sans doute fait comme eux.

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Re: Ciné-Club séance 50 Sean Connery : The Offence (Lumet 72)

Messagede jolan » 19/11/2020 21:56

euh... si vous le dites a écrit:Je pensais mettre le Stahl sans trop tarder et le Preminger un peu plus tard (histoire qu'on cause d'abord un peu du Stahl).
Sinon, chez moi, les uploads se font en quelques minutes.


Okay ça marche comme ça ;) (oui, le Preminger je parlais bien de le poster dans quelques jours)

(Si certains veulent prolonger le plaisir avec "Laura" (ce serait dommage de louper son film emblématique pour ceux qui ne l'auraient pas vu), je peux leur mettre un lien)

Bon moi je mate le Stahl cette nuit :love: (ça tombe bien, je ne m'en souviens plus trop)
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Re: Ciné-Club séance double Gene Tierney (née le 19.11.1920)

Messagede sergent latrique » 19/11/2020 23:23

J'ai raté un truc ? y a des liens déjà postés ?

Sinon, bon anniversaire à Gene Tierney :hug:
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Re: Ciné-Club séance double Gene Tierney (née le 19.11.1920)

Messagede euh... si vous le dites » 19/11/2020 23:57

sergent latrique a écrit:J'ai raté un truc ? y a des liens déjà postés ?



Naaan, je mettrai le lien pour le Stahl demain.
jolan l'a certainement déjà de son côté et c'est pour cela qu'il peut déjà le mater.
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Re: Ciné-Club séance double Gene Tierney (née le 19.11.1920)

Messagede cicerobuck » 20/11/2020 12:15

The Offence - Lumet- 1972

Vu il y a longtemps, j'ai enfin eu l'occasion de me refaire un séance, avec deux amis, mercredi soir, en double programme avec Zardoz (vous aurez compris le fil...).
J'avais beaucoup aimé à l'époque, mais ça fait du bien de confronter ses souvenirs à de nouvelles perspectives.
Alors il n'y a pas à chien, techniquement, Lumet est tout en haut, avec Kubrick, voir même juste au dessus selon moi, et ce film en est un splendide exemple : visuellement, c'est un festin royal, une abondance d'inventivité, une nervosité constante.
Pour ce qui est du fond, cette suffocante plongée dans les derniers retranchements de la santé mentale d'un flic, ça me parle encore plus aujourd'hui qu'il y a vingt ans, et je trouve qu'il s'agit du meilleur rôle de Connery. Il était déjà bon dans La Colline, mais là, il change la donne du film, embrassant la modernité du projet de Lumet, prouvant que sa gamme est bien plus large qu'il ne l'avait jusqu'alors et depuis laissé entrevoir (pê aussi dans l'homme qui voulait être roi).

Bref, je suis soufflé, et place ce film très haut dans mon panthéon
6/6
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Re: Ciné-Club séance double Gene Tierney (née le 19.11.1920)

Messagede jolan » 20/11/2020 15:58

[:fantaroux:2]

Et juste comme ça, la note de Zardoz ? :lol:
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Re: Ciné-Club séance double Gene Tierney (née le 19.11.1920)

Messagede Le Complot » 20/11/2020 16:37

jolan a écrit:[:fantaroux:2]

Et juste comme ça, la note de Zardoz ? :lol:

Rien à voir...
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Re: Ciné-Club séance double Gene Tierney (née le 19.11.1920)

Messagede jolan » 20/11/2020 20:35

Je me doute, mais ne l'ayant vu qu'une fois il y a trente ans, je voulais l'avis de Cicero

(Pour le Stahl, oui, il va de soi que comme tout cinéphile méticuleux je m'efforce de posséder tous les films des actrices/acteurs/réalisateurs que j'affectionne - l'époque "numérique" favorisant énormément ce genre de démarche)
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Re: Ciné-Club séance double Gene Tierney (née le 19.11.1920)

Messagede euh... si vous le dites » 20/11/2020 20:51

Le lien vers Leave her to Heaven :

"Ca ne résout pas vraiment l'énigme, ça y rajoute simplement un élément délirant qui ne colle pas avec le reste. On commence dans la confusion pour finir dans le mystère."
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Re: Ciné-Club séance double Gene Tierney (née le 19.11.1920)

Messagede Olaf Le Bou » 20/11/2020 22:52

The Offence - Lumet

à l'instar de Euh, j'ai nettement préféré la première moitié du film. Par contre, contrairement à lui, je trouve la scène de confrontation avec sa femme et, notamment, la confession où il lui assène à flots continus et désordonnés les visions morbides qui le hantent, je tiens cette scène pour la plus forte et réussie du film. J'ai bien aimé la déconstruction de la narration, la manière dont la scène du début nous plonge directement en pleine confusion, et comment les itérations successives de cet interrogatoire nous en apprennent un peu plus sur le déroulé des évènements et la perte de contrôle du héros. par contre les deux longues séquences d'interrogatoires (avec le surintendant et avec le suspect) n'apportent guère d'éléments nouveaux et ne font qu'enfoncer le clou au sujet du désarroi de Johnson, mais le récit passe au second plan derrière les performances d'acteurs.
côté réalisation, j'ai beaucoup apprécié la froideur blafarde de cette ville nouvelle déshumanisante, ça me rappelle Buffet froid cette manière de filmer la banlieue, en revanche j'ai assez peu goûté les effets psychédéliques à base de halos blanchâtres et de musique stridente, c'est daté et démonstratif trouvé-je, alors que le message passe très bien sans ces artifices. reste donc un film original et marquant sur la perte de repères progressives d'un flic marqué par les horreurs qu'il côtoie, mais aussi et surtout sur l'ambivalence d'un homme qui sent qu'il suffit d'un rien pour basculer du côté obscur et qui va s'acharner sur celui qui lui révèle cette vérité dérangeante.

3,8/6
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Re: Ciné-Club séance double Gene Tierney (née le 19.11.1920)

Messagede jolan » 20/11/2020 23:00

Séance 50 spéciale Sean Connery : The Offence (Lumet 72) = 3,62

Huit participants, ça faisait un bail :ok:
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Re: Ciné-Club séance double Gene Tierney (née le 19.11.1920)

Messagede euh... si vous le dites » 20/11/2020 23:08

jolan a écrit:Séance 50 spéciale Sean Connery : The Offence (Lumet 72) = 3,62

Huit participants, ça faisait un bail :ok:


Sean Connery devrait mourir plus souvent.
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Re: Ciné-Club séance double Gene Tierney (née le 19.11.1920)

Messagede jolan » 21/11/2020 02:42

Ah bah je viens de mater "Outland". C'était bien moche comme il faut.

Tiens, le gars qui vient relever le gaz dans "Invasion of the Body Snatchers" c'est Sam Peckinpah (il avait commencé comme assistant réal de Siegel)
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Re: Ciné-Club séance double Gene Tierney (née le 19.11.1920)

Messagede jolan » 21/11/2020 18:41

Leave Her to Heaven (Péché mortel) – John STAHL – 1945

Encore un film intégralement raconté en flash-back après la sortie de prison de Richard. Ce sera donc son histoire. Mais qu'a-t-il fait ? Qui a-t-il tué ?
Ellen ne vit que par elle-même, sans se préoccuper du monde qui l'entoure. Elle ne voit même pas Richard au début, pourtant juste en face d'elle, et elle n'a pas reconnu l'homme sur la quatrième de couverture du livre qu'elle lit. Puis elle commence à voir en lui un double de son père décédé récemment, dont elle vient disperser les cendres. Tout le monde sait bien que Richard a succombé aux charmes d'Ellen dès la première seconde. Ils doivent être habitués de voir des prétendants lui tourner autour. Elle est fiancée, mais tous font en sorte qu'ils se "trouvent".
Ellen est le genre de fille qui obtient toujours ce qu'elle veut, avant même de l'avoir désiré, avant de s'en rendre compte, puisque tout lui est facile. Elle entretient le mystère, avec ses cils qui clignotent, sa voix suave et murmurée, elle le séduit, elle le fait attendre, il va la chercher, elle le chauffe sans en avoir l'air, elle lui dit qu'elle savait qu'il viendrait, et au moment où ça devient chaud bouillant, elle le frustre, elle coupe court et monte se coucher. Le profil parfait de la garce qui sait qu'elle n'a même plus besoin de lever le petit doigt, il est déjà à ses pieds. Et pourtant elle semble ne rien ressentir pour lui, elle semble juste jouer la séductrice.
"J'ai enlevé ma bague de fiançailles il y a une heure, pour toujours"
Elle ne l'a même pas prévenu de son idée de mariage, il est pris de court, incapable de refuser ce cadeau trop beau, elle se sert de lui, mais on ignore pourquoi.
"Je ne te laisserai jamais partir, jamais, jamais, jamais", la phrase qu'elle prononce au tout début, quand elle lui a mis le grappin dessus, et la dernière qu'elle prononcera en mourant
Est-elle manipulatrice ? Calculatrice ? On ne sait pas où va nous mener le récit, ce qu'il en est de cette femme étrange, même si on a une petite idée lorsqu'elle cherche à éloigner Danny, le petit frère handicapé de Richard. Mais il n'en est rien, il semble qu'elle veuille simplement être seule avec son amoureux
"Je t'aime tant que je ne peux te partager avec personne"
Le péché du moche titre français sera donc la jalousie. Une jalousie destructive et meurtrière.
"Elle aimait trop son père" lui dit sa belle-mère, or dès leur rencontre Ellen trouve qu'il lui ressemble, et c'est ce qui va causer son malheur. Richard a tout ce dont on peut rêver : une femme sublime qui l'adore, une maison magnifique au bord d'un lac au cœur d'une nature verdoyante, un doux métier d'écrivain, son petit frère adoré qui vit avec eux. Mais il sent qu'il se dirige vers un malheur latent, que ce temps idyllique ne va pas durer. Car, lentement, insidieusement, nous voyons Ellen se replier dans une folie possessive que rien ni personne ne pourra arrêter.

Un film qui fait plaisir à voir. Un film sans défaut notoire (hormis quelques ombres croisées dues aux différents projecteurs, mais on voit ça partout à l'époque – le pire exemple étant dans "Les Oiseaux" - ce film est hélas loin d'être le seul)
Un beau drame romantique, signé John Stahl, le chantre des mélodrames romantiques (comme les affectionnera plus tard un Douglas Sirk, qui réalisera d'ailleurs un remake de son "Imitation of Life"). Mais il y a ici une férocité et une perversion à laquelle il ne nous avait pas habitués, et qui est assez rare pour l'époque (le film je le rappelle date de 1944). On flirte ici avec des aspects psychologiques qui ne sont pas sans rappeler les films à venir de Hitchcock ou Lang (On pense également à "L'Enfer" de Clouzot/Chabrol, autres films sur la jalousie meurtrière). Donc une sorte de préambule à tous ces films, un drame terrible, au scénario impeccable. La lente progression de la romance vers le drame est bien faite, le venin s'immisce chez Ellen de manière subtile et bien décrite.

Le tout magnifié par un beau technicolor (le premier film en couleur de Stahl, qui n'y reviendra que deux fois je crois, pour une fois il me semble que le film aurait perdu de sa force, de sa véracité, et on aurait perdu en ambiguïté romance/drame en N&B) qui met en valeur la beauté des paysages et de sa comédienne principale (qui irradie chaque plan et offre ici l'une de ses meilleures incarnations – nommée aux Oscars, elle devra laisser sa place à Joan Crawford). Une actrice flamboyante de beauté et de talent (le film fait d'ailleurs étrangement écho à certains épisodes malheureux qui émailleront sa vie, ses grossesses, les troubles mentaux qui en ont résulté). Sans elle, le film perdrait énormément de sa valeur je pense.

3,5/6

(bon par contre si Danny meurt en août, elle ne peut pas décider de tomber enceinte, tomber enceinte, être "grosse" et perdre le bébé, tout cela en un mois, comme il est dit au procès)
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