de sergent latrique » 17/11/2020 09:38
The offence (S.Lumet) 1972
Bloody hell, un film à l'ambiance triste, grise, torturée jusqu'à un face à face étouffant entre l'inspecteur Johnson interprété par Sean Connery et Baxter, personnage ambivalent.
Un film noir, au montage éclaté qui sème la perturbation dans l'oeil du spectateur comme en écho aux images fracassées de l'inspecteur.
Le film commence par une scène dans un commissariat avec un ralenti flouté autour d'une scène de crime confuse qui se termine par une expédition d'une victime en ambulance.
Scène suivante, une sortie d'école sous surveillance, l'inspecteur Johnson est présent dans le quartier.
On comprend qu'un meurtrier, violeur d'enfants sévi dans la région. Une des fillettes seule sur le chemin du retour à la maison est la prochaine victime.
Au delà d'un film policier, on a aussi une peinture d'une société moderne déshumanisée dans des quartiers tristes, froids, bétonnés, une banlieue anglaise glauque (on plaint ces enfants sortant derrière des grillages dans leur cour d'école).
Pendant la nuit, une fouille géante permet à l'inspecteur, de retrouver la fillette en vie mais traumatisée mais aussi d'arrêter un suspect. L'attitude de l'inspecteur apparait comme assez étrange dès ce moment dans les bois.
L'inspecteur jouant sur son instinct, mais torturé par des images de crimes passés finit par brutaliser le suspect dont il est persuadé de la culpabilité. On boucle sur la scène d'introduction du film avec les clefs pour mieux la comprendre.
En rentrant chez lui, d'autres images sanglantes hantent l'inspecteur, sans savoir vraiment si ce sont des images intérieures ou bien d'autres scènes parallèles.
La confusion de l'inspecteur est renforcée par ce montage mêlant délibérément la réalité et les images atroces de sa carrière dont l'inspecteur ne peut pas se détacher malgré sa volonté, sa tentative d'oubli dans l'alcool( il siffle une bonne demi bouteille de scotche en quelques minutes !) et sa femme, humiliée qui cherche quand même à le sauver (médaille de courage et d'abnégation au passage).
A t-il raison de suivre son intime conviction, son expérience, son instinct face à ce ce personnage qui ressemble en tout point à un prédateur ou bien enfreint-il une règle d'or sur la nécessité de preuves absolues ?
La confrontation avec le superintendant ressemble à une joute terrible entre un homme cassé par le devoir accompli et un supérieur inflexible mais compréhensif
Johnson est blessé, sa confusion l'amène à confondre ses propres fantasmes et la réalité en superposant les images de ses mains et celles du criminel.
Il comprend que son double est ce criminel hanté lui aussi par ses images et toute la violence masquée, sa propre violence rentrée ressurgit et ne s'apaisera qu'en détruisant l'image-miroir de sa propre personnalité .
Des rôles exigeants tenus magistralement par Sean Connery et Ian Bannen et une ambiance glauque à souhait.
Ma note 4,5/6
Halte au massacre Organisasi Papua Merdeka