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Ciné-Club séance 83 Two Weeks in Another Town (Minnelli 62)

La politique, la musique, le cinéma, les jeux vidéos et la culture en général lorsqu'elle ne traite pas directement de bande dessinée

Re: Le ciné club

Messagede euh... si vous le dites » 23/12/2019 23:49

Message précédent :
lobo a écrit:Vu les 4. Tous biens. Je vote pour Godzilla...
Et puis la prochaine fois on met Holy motors pour faire plaisir à jolan et pour voir la réaction des autres...


J'aime beaucoup Holy motors.
Et je ne sais pas encore pour quel film je vais voter.
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Re: Le ciné club

Messagede jolan » 23/12/2019 23:55

Perso ce que je préfère dans un Ciné-Club c'est découvrir ou proposer des films, et surtout des vieux films, que je n'ai pas vus.
( Si je devais proposer du Carax, ce serait "Mauvais Sang", mon préféré )

La preuve, là je sais que je ne vais pas aimer, mais comme j'ai vu les autres...
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Re: Le ciné club

Messagede arcarum » 24/12/2019 05:42

je suis bien désolé que mes propositions ne t'émoustillent pas plus que cela. :cry:
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Re: Le ciné club

Messagede sergent latrique » 24/12/2019 10:15

Vu 2 sur 4 (Forbidden planet et The shrinking man), je vote Godzilla. Je suis curieux de découvrir ce film.
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Re: Le ciné club

Messagede euh... si vous le dites » 24/12/2019 13:36

Bon, ça semble parti pour Godzilla.
J'aurais bien voté pour le Sinbad mais allons-y pour Godzilla (même si je sens que certaines critiques vont faire mal à mon petit cœur de fan).

Faudra bien s'assurer de visionner la version originale japonaise et pas la catastrophique version internationale.
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Re: Le ciné club

Messagede cicerobuck » 24/12/2019 14:01

jolan a écrit:Pas envie de voir le Vertov Cicerobuck ?


Déjà vu plusieurs fois, et encore assez bien en mémoire. Je ne vais donc malheureusement pas le revoir là. Mais dans mon souvenir, c'est au minimum du 5/6.
Un peu pareil pour Godzilla, revu il y a moins de deux ans. pas sûr de vouloir m'y replonger aussi tôt, ça dépendra du temps libre pdt les fêtes.
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Re: Le ciné club

Messagede lobo » 24/12/2019 17:15

euh... si vous le dites a écrit: Faudra bien s'assurer de visionner la version originale japonaise et pas la catastrophique version internationale.

Oui, oui la VO japonaise...
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Re: Le ciné club

Messagede arcarum » 24/12/2019 19:56

c'est une version criterion bluray 1080p
en vo
les sous titres ont été récupéré
comment puis-je savoir si c'est la version internationale ?
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Re: Le ciné club

Messagede jolan » 24/12/2019 20:09

cicerobuck a écrit:
jolan a écrit:Pas envie de voir le Vertov Cicerobuck ?


Déjà vu plusieurs fois, et encore assez bien en mémoire. Je ne vais donc malheureusement pas le revoir là. Mais dans mon souvenir, c'est au minimum du 5/6.
Un peu pareil pour Godzilla, revu il y a moins de deux ans. pas sûr de vouloir m'y replonger aussi tôt, ça dépendra du temps libre pdt les fêtes.


Non parce qu'on est là aussi pour donner nos petits avis respectifs et notes, au passage. Même de mémoire pour ceux qui n'ont pas trop le temps ;)

Allez go pour la Godzille
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Re: Le ciné club

Messagede arcarum » 24/12/2019 20:38

ok
je mets la fusée sur le pas de tir.
je vous prépare tout afin que vous ayez tout dans la soirée.
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Re: Le ciné club

Messagede arcarum » 25/12/2019 00:47

Eagle has landed
[Révéler] Spoiler:
https://transfernow.net/ddl/godzilla1
https://transfernow.net/ddl/godzilla2
les fichiers se décompressent comme la dernière fois à l'aide de 7 zip
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Re: Le ciné club

Messagede euh... si vous le dites » 25/12/2019 10:43

arcarum a écrit:c'est une version criterion bluray 1080p
en vo
les sous titres ont été récupéré
comment puis-je savoir si c'est la version internationale ?


Tu peux le remarquer facilement en vérifiant s'il y a ou pas des scènes ajoutées avec des acteurs américains (notamment Raymond Burr).
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Re: Le ciné club

Messagede arcarum » 30/12/2019 15:50

Godzilla – 1954

Dans le japon de l’après-guerre un monstre attaque le Japon.
Sous ce pitch ultra-simpliste se cache un film d’une bonne tenue et d’une bonne facture et particulièrement moderne.
La réalisation est nerveuse, intelligente et alterne de manière claire et compréhensible les évènements, qu’ils soient dramatiques comme heureux. L’usage de la musique est efficace, lourde et empesée lorsque nous assistons aux scènes de destruction ou de deuil, vive et mobilisatrice lorsque qu’il s’agit de montrer l’intervention des secours ou la mobilisation du pays pour tenter vainement de contrer le monstre.
Les scènes montrant la société tentant d’imaginer des plans ou des solutions est aussi très solide, avec cette adversité des tenant d’une protection des populations pour la santé de l’économique, comme les partisans de l’information. Le scénario n’est pas manichéen, les choix qui seront faits aurons autant d’importances que de conséquences.
Le jeu des acteurs est un peu en dessous de la technique. Un peu trop en retenu ou trop dans le sur-jeux, ce qui le rend peu, voire pas crédible. De même le film à beaucoup vieilli par l’image de la société qu’il présente et parfois la place de la femme (même s’il a peu évolué) ne sert ici que de faire valoir.
Je n’évoquerai bien sûr pas les effets spéciaux parce que la moindre série télé est aujourd’hui capable de faire bien mieux avec beaucoup moins de moyens.
Bien que le film soit connu pour sa critique de la bombe et de ses conséquences sur l’humain, il m’a semblé qu’en fait le film est surtout une charge contre la bêtise de l’humain qui, au nom de la modernité ou de sa domination de la planète détruit tout.
5/6
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Re: Le ciné club

Messagede jolan » 31/12/2019 05:15

Godzilla - Ishiro HONDA - 1954

[Révéler] Spoiler:
Je serai bref. Ce cinéma ne m'intéresse pas. Tout y est mauvais. Le scénario, la trame, le déroulement des scènes, ce qu'on voit, ce qu'on nous dit, les personnages, leurs réactions, interactions, leur évolution, leurs comportements, le jeu des acteurs, les dialogues, la musique, la réalisation, le montage, les trucages, les bruitages.
Si encore le film était une parabole pour montrer le désastre du nucléaire ou de la guerre, mais même pas - ou si peu, je ne retiendrai que la conversation dans le laboratoire. Ce film ne raconte rien, et je ne supporte pas les films qui se cachent derrière de l'artifice mais ne racontent rien, ne disent rien, et surtout ne font naître aucune réflexion ou émotion. Du cinéma inutile, à mon goût. Bref... grotesque. Déjà quand j'étais jeune au Club Dorothée je détestais les Bioman et consorts :lol:

0,1/6


Je suis bien content de finir l'année avec ce film tout pourri, pour bien commencer la nouvelle avec un chouette film que je vais choisir soigneusement.
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Re: Le ciné club

Messagede arcarum » 01/01/2020 14:23

jolan a écrit:Je suis bien content de finir l'année avec ce film tout pourri, pour bien commencer la nouvelle avec un chouette film que je vais choisir soigneusement.

:food: :food: :food: :food: :food: :food: :food: :food: :food: :food: :food: :food: :food:
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Re: Le ciné club

Messagede euh... si vous le dites » 01/01/2020 18:20

arcarum a écrit:Godzilla – 1954

Dans le japon de l’après-guerre un monstre attaque le Japon.
Sous ce pitch ultra-simpliste se cache un film d’une bonne tenue et d’une bonne facture et particulièrement moderne.
La réalisation est nerveuse, intelligente et alterne de manière claire et compréhensible les évènements, qu’ils soient dramatiques comme heureux. L’usage de la musique est efficace, lourde et empesée lorsque nous assistons aux scènes de destruction ou de deuil, vive et mobilisatrice lorsque qu’il s’agit de montrer l’intervention des secours ou la mobilisation du pays pour tenter vainement de contrer le monstre.
Les scènes montrant la société tentant d’imaginer des plans ou des solutions est aussi très solide, avec cette adversité des tenant d’une protection des populations pour la santé de l’économique, comme les partisans de l’information. Le scénario n’est pas manichéen, les choix qui seront faits aurons autant d’importances que de conséquences.
Le jeu des acteurs est un peu en dessous de la technique. Un peu trop en retenu ou trop dans le sur-jeux, ce qui le rend peu, voire pas crédible. De même le film à beaucoup vieilli par l’image de la société qu’il présente et parfois la place de la femme (même s’il a peu évolué) ne sert ici que de faire valoir.
Je n’évoquerai bien sûr pas les effets spéciaux parce que la moindre série télé est aujourd’hui capable de faire bien mieux avec beaucoup moins de moyens.
Bien que le film soit connu pour sa critique de la bombe et de ses conséquences sur l’humain, il m’a semblé qu’en fait le film est surtout une charge contre la bêtise de l’humain qui, au nom de la modernité ou de sa domination de la planète détruit tout.
5/6


J'aime bien ta chronique.
Elle résume bien les qualités et les enjeux du film.
Je rajoute quelques commentaires et perspectives :

De même le film à beaucoup vieilli par l’image de la société qu’il présente et parfois la place de la femme (même s’il a peu évolué) ne sert ici que de faire valoir.


Il y a un très beau plan (vers le milieu du film, je crois) d'un intérieur où on voit l'action se dérouler sur trois plans : en avant-plan, le jeune homme assis sur une chaise de type occidental, juste derrière le père assis par terre sur un tatami devant une table basse traditionnelle et venant de l'arrière la jeune femme qui traverse l'espace en venant apporter des rafraîchissements depuis l'espace privé de la maison.
Tout est dans ce plan, qui dure juste quelques secondes.

Bien que le film soit connu pour sa critique de la bombe et de ses conséquences sur l’humain, il m’a semblé qu’en fait le film est surtout une charge contre la bêtise de l’humain qui, au nom de la modernité ou de sa domination de la planète détruit tout.


Le film joue sur les deux tableaux sans, à mon sens, minorer l'un par rapport à l'autre.
Godzilla sort en 1954 quelques mois après l'incident du Daigo Fukuryu Maru, où des marins japonais furent gravement irradiés par les retombées d'un essai nucléaire américain.
Le début du film y fait d'ailleurs directement et frontalement référence.
Le film entend donc s'inscrire à la fois dans l'actualité directe et dans le même temps faire figure de parabole intemporelle.

Mais personnellement, c'est un troisième aspect du film qui m'a le plus marqué : la manière dont le film revisite le traumatisme non seulement de la bombe mais surtout de la destruction de Tokyo en 1945.
Les images de Godzilla se découpant sur un Tokyo dévoré par les flammes, avec le commentaire journalistique qui énumère les noms des quartiers en feu, c'est une image qui reste encore extrêmement forte aujourd'hui mais qui à l'époque ne pouvait manquer de rappeler aux Japonais la destruction partielle de Tokyo sous les bombes incendiaires américaines en mars 1945.
L'oncle de mon épouse m'a un jour raconté la manière dont il a vécu cet évènement alors qu'il était enfant (contrairement à sa sœur, ma belle-mère, il n'avait pas été évacué à la campagne), c'était absolument terrifiant et profondément traumatisant.
Même si les effets spéciaux pourront paraître aujourd'hui plutôt "rustiques" (même si moi, je suis super fan du travail d'Eiji Tsuburaya - le pendant japonais du génial Harry Harryhausen), ils ne gâchent pas l'âpreté des conséquences des destructions causées par Godzilla.
Godzilla sème la mort et la terreur et ça n'est en aucun cas édulcoré (ce en quoi ce film se démarque très largement de la vague de films de monstres qu'il va lancer).
Plusieurs autres scènes, des inserts qui peuvent paraitre anecdotiques (mais qui furent tous soigneusement expurgés de la version internationale) ramènent également au traumatisme de la guerre : la femme dans le train qui dit avoir survécu à Nagasaki, la scène terrible de la femme qui avant de mourir en compagnie de ses enfants leur annonce qu'ils vont rejoindre leur père, toutes les scènes d'évacuation,...

Toutes ces scènes étaient nouvelles dans le cinéma japonais de l'époque, pour la bonne et simple raison qu'elles auraient auparavant été interdites.
En effet, le cinéma japonais a subi jusqu'en 1952 la censure de l'administration américaine, empêchant notamment les cinéastes japonais de s'attaquer à certains sujets.
Un film tel que Godzilla n'aurait pas été possible sous la censure américaine.

Dernier point, le début du film dans le village de pêcheurs, traité sur un mode "ethnologique" avec la cérémonie rituelle et l'évocation d'un Gojira de légende permet de lancer une dernière piste de réflexion, celle d'un Japon de tout temps ravagé par les catastrophes naturelles, typhons, tremblements de terre, tsunamis, éruptions volcaniques.
Le film Godzilla fait aussi appel à des peurs séculaires profondément enracinées dans l'âme des Japonais (j'ai mentionné plus haut l'incendie de Tokyo de 1945 mais ici je pourrais évoquer le terrible tremblement de terre de Tokyo de 1923).

Sous son aspect de film de genre, Godzilla est en fait un film qui raconte énormément de choses (pour qui se donne un tant soit peu la peine d'essayer de les voir).
Un film qui replace de manière traumatique et populaire le peuple japonais à la fois dans son passé séculaire, dans son passé récent et qui lui cherche une place apaisée pour le futur (belle mise en miroir de la décision de sacrifice de Serizawa et du chant des jeunes filles pour la paix).

En tant que film de genre, il est aussi évidemment le film fondateur du kaiju eiga.
Le film crée tous les codes et passages obligés qui régissent le genre depuis lors, même s'ils seront utilisés dans des contextes beaucoup plus légers, pour le meilleur (surtout les films pop de Honda dans les 60's) et souvent pour le pire (les ridicules films de Jun Fukuda par exemple).

Ma note : 4.5/6
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Re: Le ciné club

Messagede lobo » 02/01/2020 00:03

Pas emballé et pas envie de m'étendre longtemps sur ce film. Ce qui m'a le plus déplu, c'est le jeu des acteurs (regardez celui qui pleure à 1h34'54''). A l'exception de Takashi Shimura bien sûr. Pour le scénario, cette histoire de destructeur d'oxygène m'a paru complètement idiote... J'ai bien aimé les séquences du début, en mer et sur le rivage. Bien aimé aussi les séquences de destruction. Je suis comme le professeur Yamane, bien triste qu'ils aient eu la peau de Godzilla, qui m'évoque un Casimir qui aurait mal tourné à cause des radiations.
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Re: Le ciné club

Messagede sergent latrique » 02/01/2020 13:12

Godzilla (1954) Ishiro Honda (vroum voum)

L'affiche en couleur me semblait annoncer un film peut être en couleur mais c'est du N&B ;) .
Globalement, j'ai été assez convaincu par ce film ancien mais plutôt bien construit.

On sent dans ce film une volonté manifeste du réalisateur de montrer un Japon en pleine mutation, modernité.
Dans cette optique, on est loin de l'homme au pousse-pousse ou de la balade de Narayama qui se passent à des époques certes différentes mais pas si éloignées (une cinquantaine d'années): quartier éblouissants de néons, costumes et vies modernes, laboratoire scientifique et technologie dernier cri. Ce film tourne résolument le dos à la tradition pourtant très vive du Japon, sans doute à dessein.
Les pêcheurs dans leur village sur l'ile d'Odo sont en contraste avec ce Japon moderne et ce monstre fruit de la folie nucléaire mais qui rejoint cependant les thèmes récurrents des monstres et créatures fabuleuses, en raccordant à un fond de légende transmis par les anciens des faits scientifiques actuels.
L'animation du monstre est assez bien faite pour l'époque, ainsi que les scènes d'incendie et de destruction. Passons sur la vraisemblance qu'un dinosaure, si gros et puissant soit-il puisse être résistant à toutes les armes conventionnelles et détruire des immeubles en béton d'un simple coup de queue.
La thématique du nucléaire explique surement la fascination de Godzilla dans la culture japonaise, dans un pays traumatisé par les bombardements à peine 10 ans plus tôt. La créature réveillé par la folie des hommes, sorte de Golem moderne porte un message d'avertissement dans cette période de guerre froide.
Le prof Yamane semble le seul lucide face au monstre qu'il voudrait étudier et comprendre alors que l'opinion publique et les autorités cherchent à détruire la bête qui n'est que le résultat de l'expérience des hommes. Au fond le film se termine sur un note plutôt pessimiste. Les éléments de la tragédie classique sont respectés, le sacrifice du Pr Serizawa parait curieux à première vue, mais à mon point de vue s'expliquerait plus par la déception amoureuse voir Emiko lui échapper que par un sacrifice pour détruire le monstre, il coupe volontairement sa corde se coupant par la même occasion toute chance de s'en sortir. (bouclant quand même une fin heureuse pour la petite histoire dans l'histoire avec Emiko, fille du professeur Yamane, convoitée par de Pr Serizawa, qui vivra une destinée avec son ami Ogata. )

Ma note 4/6
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Re: Le ciné club

Messagede euh... si vous le dites » 02/01/2020 15:25

sergent latrique a écrit:Le prof Yamane semble le seul lucide face au monstre qu'il voudrait étudier et comprendre alors que l'opinion publique et les autorités cherchent à détruire la bête qui n'est que le résultat de l'expérience des hommes.


Euh, quand même, le Godzilla il ravage complètement Tokyo et faudrait juste l'étudier ?
Tu trouves ça vraiment lucide, toi ? ;)

Au fond le film se termine sur un note plutôt pessimiste. Les éléments de la tragédie classique sont respectés, le sacrifice du Pr Serizawa parait curieux à première vue, mais à mon point de vue s'expliquerait plus par la déception amoureuse voir Emiko lui échapper que par un sacrifice pour détruire le monstre, il coupe volontairement sa corde se coupant par la même occasion toute chance de s'en sortir. (bouclant quand même une fin heureuse pour la petite histoire dans l'histoire avec Emiko, fille du professeur Yamane, convoitée par de Pr Serizawa, qui vivra une destinée avec son ami Ogata. )


Le sacrifice de Serizawa me semble bien plutôt celui d'un homme qui se sent tenu de se sacrifier en faisant passer le bien commun au-dessus de son individu.
C'est un homme du passé (qui porte les stigmates de la guerre) et qui n'a plus sa place dans le Japon qui va se construire (représenté plutôt symboliquement par Ogata).

On sent dans ce film une volonté manifeste du réalisateur de montrer un Japon en pleine mutation, modernité.
Dans cette optique, on est loin de l'homme au pousse-pousse ou de la balade de Narayama qui se passent à des époques certes différentes mais pas si éloignées (une cinquantaine d'années): quartier éblouissants de néons, costumes et vies modernes, laboratoire scientifique et technologie dernier cri. Ce film tourne résolument le dos à la tradition pourtant très vive du Japon, sans doute à dessein.


Je ne trouve pas que le film tourne le dos à la tradition.
C'est un film qui montre que la modernité du Japon se construira via le sacrifice de l'individu pour le bien commun (Serizawa) et par l'effort collectif (le chant des jeunes filles). Il n'y a pas d'opposition entre tradition et modernité.

Ce n'est certainement pas un hasard si le film est construit de manière à embrasser dans un même mouvement dans un premier temps le passé au travers du Japon rural traditionnel, ensuite les traumas du passé récent et enfin la volonté de projection dans un futur que l'on espère apaisé.
Le personnage de Yamane est le trait d'union : traditionnel mais humaniste, vieux sage garde-fou contre les dérives de la modernité.
Le plan que j'évoquais dans mon précédent message avec Ogata assis sur une chaise occidentale et Yamane sur le tatami est vraiment très parlant sur ce que le film raconte en terme de modernité et de tradition.
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Re: Le ciné club

Messagede jolan » 02/01/2020 19:18

Séance 1 : The Tarnished Angels (Sirk 1957) = 4,13
Séance 2 : Le Crime de monsieur Lange (Renoir 1936) = 3,6
Séance 3 : Il Sorpasso (Risi 1962) = 4,7
Séance 4 : Rendez-vous de Juillet (Becker 1949) = 2,33
Séance 5 : Vaghe Stelle dell Orsa... Sandra (Visconti 1965) = 3,81
Séance 6 : Kiss me Deadly (Aldrich 1955) = 3,8
Séance 7 : Quand passent les Cigognes (Kalatozov 1957) = 4,1
Séance 8 : La Ballade de Narayama (Imamura 1983) = 3,6
Séance 9 : Letter from an Unknown Woman (Ophüls 1948) = 4,2
Séance 10 : L'Hirondelle d'or (King Hu 1966) = 2,35
Séance 11 : The Woman in the Window (Lang 1944) = 3
Séance 12 : Lonely are the Brave (Miller 1962) = 4,16
Séance 13 : A Letter to Three Wives (Mankiewicz 1949) = 3
Séance 14 : Le Salon de Musique (Ray 1958) = 3,75
Séance 15 : La Rivière (Renoir 1951) = 4,5
Séance 16 : L'Homme au pousse-pousse (Inagaki 1958) = 2,5
Séance 17 : Miracolo a Milano (De Sica 1951) = 2,8
Séance 17b : Riso Amaro (De Santis 1949) = 3,8
Séance 18 : Lucky Star (Borzage 1929) = 3,7
Séance 18b : L'Homme à la caméra (Vertov 1928) = 4,8 (en comptant le 5 de Cicerobuck)
Séance 19 : Die Brücke (Wicki 1959) = 3,16
Séance 20 : Gojira (Honda 1954) = 3,12

Bon, qui est le nouveau suggesteur ? :food:
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Re: Le ciné club

Messagede euh... si vous le dites » 02/01/2020 19:33

jolan a écrit:Bon, qui est le nouveau suggesteur ? :food:


C'était pas toi qui allait enfin nous permettre de voir un bon film ? ;)

Bon sinon, on a perdu Olaf ?
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