Ciné-Club séance 83 Two Weeks in Another Town (Minnelli 62)

[euh... si vous le dites]

Message précédent :

Nous n'avons pas vu le même film... C'est incroyable les écarts de goût entre nous cinq-six, qui aimons pourtant tous le cinéma...
Le film est beau formellement, les éclairages, la composition des plans, toussa... Mais je n'y vois qu'une histoire d'amour mélo, un peu gnangnan que j'ai trouvée très ennuyeuse au final. Le jeu de l'actrice ne m'a pas du tout emballé, mais alors pas du tout. Que n'a-t-on choisi l'homme à la caméra, où il y a une idée par microseconde ?
Ma note : 2/6

Pour ma part, je trouve que c'est une des spécificités les plus enthousiasmantes du cinéma que de parvenir à magnifier ce qui n'aurait sans doute aucun intérêt sous aucune autre forme artistique.
Je ne peux envisager Lucky star qu'au cinéma, qu'avec les moyens formels du cinéma, et c'est précisément ça qui me le rend très précieux.
Et c'est pour cela que j'aime le cinéma.
Sinon, autant lire des romans.

[euh... si vous le dites]

c'est normal.
Même si nous regardons la même chose, notre éducation, nos expériences, nos goûts et préférences personnels feront que nous ne verrons pas la même chose.

C'est sûr que mettre 5/6 au De Sica et 1/6 pour le Borzage, c'est complètement incompréhensible pour moi.

[lobo]

Pour ma part, je trouve que c'est une des spécificités les plus enthousiasmantes du cinéma que de parvenir à magnifier ce qui n'aurait sans doute aucun intérêt sous aucune autre forme artistique(...)
Et c'est pour cela que j'aime le cinéma.

Bin, pareil... Mais là, je ne trouve pas cette histoire sans intérêt particulièrement magnifiée par le cinéma...

[euh... si vous le dites]

Pour ma part, je trouve que c'est une des spécificités les plus enthousiasmantes du cinéma que de parvenir à magnifier ce qui n'aurait sans doute aucun intérêt sous aucune autre forme artistique(...)
Et c'est pour cela que j'aime le cinéma.

Bin, pareil... Mais là, je ne trouve pas cette histoire sans intérêt particulièrement magnifiée par le cinéma...

Mais moi ce que je dis ici, c'est que cette histoire serait sans intérêt et même sans doute insupportable ailleurs qu'au cinéma mais que c'est le cinéma lui-même et ses éléments formels qui permettent de transformer ce matériau de base trivial en œuvre artistique marquante.
Les éléments sont là, tu les pointes toi-même (beauté formelle, éclairages, compositions des plans,...).
Il y a une capacité unique du cinéma à enregistrer, à fixer une foule de petits riens qui le rend particulièrement efficace en matière de mélo ou de comédie romantique (un chef d'œuvre absolu comme In the mood for love par exemple, c'est du pur cinéma).
On peut évidemment traiter de l'éclosion du sentiment amoureux ailleurs qu'au cinéma, mais on ne le verra jamais ailleurs comme on le voit dans Lucky star.
Après, on peut être rétif au genre, on peut comme toi trouver ça gnangnan mais c'est un rejet qui doit à mon avis peu aux capacités du cinéma.

[lobo]

moi ce que je dis ici, c'est que cette histoire serait sans intérêt et même sans doute insupportable ailleurs qu'au cinéma mais que c'est le cinéma lui-même et ses éléments formels qui permettent de transformer ce matériau de base trivial en œuvre artistique marquante.(...)
On peut évidemment traiter de l'éclosion du sentiment amoureux ailleurs qu'au cinéma, mais on ne le verra jamais ailleurs comme on le voit dans Lucky star.
Après, on peut être rétif au genre, on peut comme toi trouver ça gnangnan mais c'est un rejet qui doit à mon avis peu aux capacités du cinéma.

Oui, je comprends à peu près ce que tu veux dire. Mais non, je n'arrive pas à trouver ça autrement qu'ennuyeux. Tu vois dans l'homme à la caméra que tu avais mis en concurrence avec celui-ci, il y a une idée par seconde, étonnante, jubilatoire, je me dis ça c'est du cinéma, mais là, non. Et ce qui m'étonne le plus dans ta critique c'est la louange que tu fais du jeu de l'actrice... Ca, ça m'est complètement passé au-dessus de la tête. Je l'ai trouvée au contraire particulièrement mièvre et agaçante... Vraiment j'ai préféré les deux films italiens.

[euh... si vous le dites]

Oui, je comprends à peu près ce que tu veux dire. Mais non, je n'arrive pas à trouver ça autrement qu'ennuyeux. Tu vois dans l'homme à la caméra que tu avais mis en concurrence avec celui-ci, il y a une idée par seconde, étonnante, jubilatoire, je me dis ça c'est du cinéma, mais là, non. Et ce qui m'étonne le plus dans ta critique c'est la louange que tu fais du jeu de l'actrice... Ca, ça m'est complètement passé au-dessus de la tête. Je l'ai trouvée au contraire particulièrement mièvre et agaçante... Vraiment j'ai préféré les deux films italiens.

Bon, L'homme à la caméra, je l'ai vu plusieurs fois, j'adore, c'est un des films préférés de madame euh... donc on est bien d'accord à son sujet.

Pour ce qui est du jeu de Janet Gaynor, à partir du moment où d'emblée tu rejettes le film dans son entièreté pour mièvrerie sentimentalo-dégoulinante , c'est un peu joué d'avance que tu ne vas pas être sensible à sa prestation.

[sergent latrique]

L'isolé (Lucky star) (1929) F.Borzage

Sur le film, je dirais que j'y vois une réalisation honnête sur une histoire sentimentale et mélodramatique.
Le traitement des images est réussi et l'atmosphère du village assez bien reconstituée mais un peu trop misérabiliste à mon goût. J'ai du mal avec ces décors de studio qui me font trop penser aux décors de carton pâte des studios qu'on va voir jusque dans les années 30. Le final dans la neige par contre est bien réalisé.
Les scènes entre la jeune fille (la fille Tucker interprétée par Janet Gaynor et je jeune revenu du front, Tim, interprété par Charles Farrell sont à mon avis les plus réussies, lorsqu'ils se retrouvent seuls et apprennent à se compléter.
L'intimité qui se noue entre les deux, sans jamais s'affirmer totalement, au risque de se rompre car elle contrarie les desseins de la mère, envieuse par position sociale et ceux du rival se tisse lentement.
Les autres rôles sont un peu trop basiques à mon avis. Une histoire romantique avec une fin heureuse qui tire un peu sur le mélo comme en voyait tant dans la littérature et au cinéma.
Le fait qu'on se situe avant l'application du code de morale (le code Hays) permet certaines libertés (lavage de cheveux, proposition du gommage du dos, scène de changement de vêtement etc.) avec ce halo (léger) d'érotisme qui ne sera plus possible dans les années suivantes.

Globalement, j'ai apprécié ce film mais pas plus que ça, donc note moyenne 3/6.
Le muet me fait toujours l'effet d'une BD sans phylactère, de celles qui avaient des paroles sous l'image (les peids nickelés de Forton par ex)... On comprend pourquoi le parlant s'est imposé si vite, c'était vraiment une nécessité et une nouvelle façon de faire du cinéma, même s'il faut reconnaître que la contrainte de tout passer par l'image ait pu entrainer les meilleurs cinéastes à des prouesses artistiques qu'on retrouvera moins par la suite. Je vois l'exemple de l'homme à la caméra, les films de Gance, de Stroheim ou de Divivier cité au dessus.

[arcarum]

C'est sûr que mettre 5/6 au De Sica et 1/6 pour le Borzage, c'est complètement incompréhensible pour moi.

J'ai la sensation de t'avoir blessé dans mon analyse du film et j'en suis désolé.
J'ai certes montré beaucoup d'enthousiasmes dans les divers films vu récemment et c'est peut être en raison du fait que je manque d'expérience dans ces vieux films et que je n'ose pas les juger par rapport à des films plus récents ; je trouverai cela indécent.

Par conséquent lorsque je visionne un oeuvre plus profonde que les litanies de cochonnerie que l'on nous déverse, je suis simplement heureux et je peux m'emballer. Comme Paul, je suis "en rodage".
.

Tu noteras tout de même que j'ai noté la belle prestation des acteurs principaux, et je ne nie pas avoir récupéré le Murnau pour revoir l'actrice dans, je l'espère, un autre registre, ainsi que nombre des autres oeuvres proposées afin de me forger cette expérience.
Mais, vraiment, les scènes finales et ce choix d'apprêter à l'amour une capacité réparatrice au point de rendre possible l'inimaginable, m'ont fait sortir du film. Que l'amour donne des ailes, je veux bien, mais là...

[sergent latrique]

Elle lui donne les jambes qu'il avait "économisées", pour les ailes c'est dans Lucky Star n°2

Sur les notes de chacun, je pense qu'il ne devrait pas y avoir débat, chacun aura pu remarqué dans plusieurs séances des différences radicales (L'hirondelle d'or, Le fleuve, Miracle à Milan pour ne citer que ceux-là), mais c'est une note personnelle, le choix de chacun, après qu'on explique sa note, ses perceptions etc. qui enrichissent le débat, c'est le but du club et c'est ce qui est intéressant, sinon, on se contente de mettre un chiffre et basta.

Arcarum tu proposes une sélection " nanar " la prochaine fois ? ant2:

[euh... si vous le dites]

J'ai la sensation de t'avoir blessé dans mon analyse du film et j'en suis désolé.

Pas le moins du monde.
Tu n'as absolument pas à être désolé.
Au contraire, je trouve les avis divergents très intéressants.
Ils ont d'ailleurs plusieurs fois donné lieu à des discussions vraiment enrichissantes.
On n'a pas nécessairement toujours une totale bienveillance envers les films visionnés mais je pense par contre que, entre participants, il y a un respect des avis de chacun et souvent une vraie envie de dialoguer, toujours sans agressivité déplacée (ça change de certains threads "animés" dans d'autres sections du forum.

Tu noteras tout de même que j'ai noté la belle prestation des acteurs principaux, et je ne nie pas avoir récupéré le Murnau pour revoir l'actrice dans, je l'espère, un autre registre, ainsi que nombre des autres oeuvres proposées afin de me forger cette expérience.

Ah, le Murnau, c'est un des plus beaux films du monde.

Ceci dit, contrairement à d'autres ici, j'aime vraiment beaucoup le cinéma muet et j'en regarde régulièrement avec énormément de plaisir.

Mais, vraiment, les scènes finales et ce choix d'apprêter à l'amour une capacité réparatrice au point de rendre possible l'inimaginable, m'ont fait sortir du film. Que l'amour donne des ailes, je veux bien, mais là...

Quand il permet de voler sur des balais vers le paradis, c'est mieux?

[arcarum]

Elle lui donne les jambes qu'il avait "économisées", pour les ailes c'est dans Lucky Star n°2

Sur les notes de chacun, je pense qu'il ne devrait pas y avoir débat, chacun aura pu remarqué dans plusieurs séances des différences radicales (L'hirondelle d'or, Le fleuve, Miracle à Milan pour ne citer que ceux-là), mais c'est une note personnelle, le choix de chacun, après qu'on explique sa note, ses perceptions etc. qui enrichissent le débat, c'est le but du club et c'est ce qui est intéressant, sinon, on se contente de mettre un chiffre et basta.

Arcarum tu proposes une sélection " nanar " la prochaine fois ? ant2:

tu as raison.
Par contre la sélection nanar, je sais pas trop. Par contre je réfléchissais à une sélection "Monstres"

[euh... si vous le dites]

Par contre je réfléchissais à une sélection "Monstres"

J'achète.

[cicerobuck]

Lucky star (1929) - Frank Borzage
Difficile de juger un tel projet aujourd'hui, autrement qu'à l'aulne de L'Aurore, l'un des mètres étalons du cinéma (mouvement, lumière, jeu d'échelle), sinon "le".
Alors ce n'est clairement pas aussi ambitieux, sa repose plus sur le jeu d'acteur et le scénar, mais ça reste fort sympathique, et certains décorts sont splendides et particulièrement bien utilisé. J'ai bien aimé, un peu comme une Powell/Presburger de base (I Know Where I’m Going), même si ce n'est pas exactement ce que j'attends d'un cinéma aussi technique. La scène de fin dans la neige est vraiment chouette.

Ma note : 4/6

Edit : n'ayant pas participé depuis très longtemps, je n'ai pas remarqué si les règles ont changé. Je compte par contre retrouver un peu d'assiduité

[euh... si vous le dites]

Je compte par contre retrouver un peu d'assiduité

Cool !
Tu pourrais même rattraper ton retard en proposant la prochaine sélection.

[cicerobuck]

Comment ça se passe déjà ? C'est quoi l'année planché et le nombre de propositions/sélection?

[euh... si vous le dites]

Comment ça se passe déjà ? C'est quoi l'année planché et le nombre de propositions/sélection?

Il est d'usage de proposer une sélection de quelques films (généralement autour de 4) mais ce n'est pas obligatoire. S'il y a un film en particulier que tu veux vraiment visionner dans le cade de ce ciné-club, je pense que ça peut se faire aussi.
Pour la période, le consensus s'est porté sur des films qui ne sont pas postérieurs à la fin des années 60. Mais, on a fait une exception pour La ballade de Narayama d'Imamura donc ce n'est pas non plus définitivement gravé dans le marbre.

[arcarum]

Edit : n'ayant pas participé depuis très longtemps, je n'ai pas remarqué si les règles ont changé. Je compte par contre retrouver un peu d'assiduité

bon retour

[cicerobuck]

Merci Arcanum

Alors dans ce cas, voilà :

Die Brücke (1959) https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Pont_(film)
Un condamné à mort s'est échappé (1956) https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_condam ... happ%C3%A9
I Compagni (1963) https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Camarades_(film)
Szegénylegények (1966) https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Sans-Espoir

Ça vous va? Que des films que j'ai très envie de voir en ce moment, tous sensé être très bons, et relativement facile à trouver.

[euh... si vous le dites]

Merci Arcanum

Alors dans ce cas, voilà :

Die Brücke (1959) https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Pont_(film)
Un condamné à mort s'est échappé (1956) https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_condam ... happ%C3%A9
I Compagni (1963) https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Camarades_(film)
Szegénylegények (1966) https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Sans-Espoir

Ça vous va? Que des films que j'ai très envie de voir en ce moment, tous sensé être très bons, et relativement facile à trouver.

Les sans-espoir de Miklos Jancso pour moi.
Je ne connais pas du tout et ça me tente beaucoup plus que Le pont et Les camarades. Le Bresson, je l'ai déjà vu et c'est pas celui que je préfère de son auteur (c'est Mouchette).

[sergent latrique]

Merci Arcanum

Alors dans ce cas, voilà :

Die Brücke (1959) https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Pont_(film)
Un condamné à mort s'est échappé (1956) https://fr.wikipedia.org/wiki/Un_condam ... happ%C3%A9
I Compagni (1963) https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Camarades_(film)
Szegénylegények (1966) https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Sans-Espoir

Ça vous va? Que des films que j'ai très envie de voir en ce moment, tous sensé être très bons, et relativement facile à trouver.

Salut cicero et bon retour parmi nous.
Mon choix parmi cette belle sélection (je n'en connais aucun): I compagni de Monicelli, mais tous les autres ont l'air intéressants

[lobo]

Salut cicerobuck. Moi tout me va... Mais bon, il faut faire un choix alors je dirais Die Brücke.