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Ciné-Club séance 83 Two Weeks in Another Town (Minnelli 62)

La politique, la musique, le cinéma, les jeux vidéos et la culture en général lorsqu'elle ne traite pas directement de bande dessinée

Re: Le ciné club

Messagede euh... si vous le dites » 13/11/2019 22:57

Message précédent :
sergent latrique a écrit:Soyons fous, une séance double ration: riso amaro + miracolo :vainqueur:


J'ai prévu de regarder les deux donc moi ça me va. ;)
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Re: Le ciné club

Messagede jolan » 13/11/2019 23:06

Si tous le monde en est d'accord, j'en suis d'accord.
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Re: Le ciné club

Messagede arcarum » 13/11/2019 23:17

c'est ok pour moi.
miracle envoyé à chacun
demain rizzo amaro
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Re: Le ciné club

Messagede jolan » 14/11/2019 17:52

Merci Arca ;)

Bon, pas de news du Degryse...
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Re: Le ciné club

Messagede arcarum » 14/11/2019 22:48

Salut chers cinéphiles,

je vous ai fais parvenir la suite et fin de riso amaro.
n'hésitez pas à taper dessus si y'a un soucis.
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Re: Le ciné club

Messagede sergent latrique » 16/11/2019 20:23

tout fonctionne nickel !

Je viens de voir Miracolo a Milano. J'attends le deuxième pour poster les critiques. Je pense néanmoins que ce premier film va diviser les avis.
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Re: Le ciné club

Messagede euh... si vous le dites » 18/11/2019 21:43

sergent latrique a écrit:
Je viens de voir Miracolo a Milano. J'attends le deuxième pour poster les critiques. Je pense néanmoins que ce premier film va diviser les avis.


J'avais pas un bon pressentiment à propos de ce film et c'est pour cela que j'avais voté pour Riz amer.
Mais je ne m'attendais pas à cela. [:my name snake:2]
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Re: Le ciné club

Messagede sergent latrique » 19/11/2019 12:33

Ci basta una capanna
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le calze e anche il pan
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Re: Le ciné club

Messagede lobo » 19/11/2019 13:43

Non, moi ça ne marche pas le téléchargement mais je les ai commandés à la BM et je vais les chercher aujourd'hui ou demain. Je visionnerai Miracolo a Milano et ferai ma critique dans les 48 heures. Pour Riz amer, un peu plus tard.
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Re: Le ciné club

Messagede sergent latrique » 19/11/2019 16:01

Normalement, tu dois copier les trois fichiers zip dans un même répertoire, ouvrir le premier (avec 7zip par exe) et faire extraire et il va chercher le 001 et le 002 etc.
Comme c'est une gros fichier de plus de 2Go, tu ne peux pas le faire sur un système type FAT32 mais NTFS
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Re: Le ciné club

Messagede jolan » 19/11/2019 17:25

Sinon je peux toujours faire une version plus légère si certains ont du mal à charger l'ensemble des fichiers.

Bon, revu le De Sica, plus qu'à découvrir "Riz Amer" pour poster les critiques.
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Re: Le ciné club

Messagede euh... si vous le dites » 20/11/2019 09:52

jolan a écrit:Bon, revu le De Sica.


Ben merde alors, je découvre qu'il est humainement possible de revoir Miracle à Milan. :D
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Re: Le ciné club

Messagede lobo » 20/11/2019 10:49

Contrairement à ce que semble suggérer euh... Miracolo a Milano se regarde. Il se regarde tellement que le jury de Cannes lui a décerné la palme d'or en 1951 et le New York Film Critics Circle le prix du meilleur film étranger.
Il est vrai que les cinq premières minutes font craindre le pire. J'avais cru toucher le fond avec le début de l'homme au pousse-pousse, mais là c'est peut-être pire : on y voit une grand-mère excitée genre Nonna Abelarda trouver un bébé dans les choux de son jardin...
Ce bébé va devenir, une fois sorti de l'orphelinat, un garçon très très très gentil (idéal chrétien ?), toujours de bonne humeur, faisant toujours le bien autour de lui, notamment auprès des gens dont il partage le sort dans un bidonville milanais et qui sont menacés d'expulsion par un promoteur en haut de forme et col de fourrure... La mémé va revenir du Paradis avec une colombe qui exauce tous les souhaits. Un bon passage là sur les souhaits des pauvres.
C'est un conte de fées certes un peu allumé, qui se finit
[Révéler] Spoiler:
par une montée au Paradis sur des balais
qui n'est pas le meilleur moment du film. On pense par moments à d'autres films de l'époque, Capra (la vie est belle), Tati (jour de fête)...
Quelques bonnes images amha : le cortège funéraire composé du seul petit orphelin qui croise un cortège publicitaire Camminate felici con le scarpe Faita... Les pauvres regardant les riches sortir de la Scala... Les habitants du bidonville qui se réchauffent au rayon du soleil... L'employé du magnat qui est suspendu à la fenêtre pour dire la qualité du vent... Les chefs militaires qui, ensorcelés, chantent un air d'opéra au moment de donner l'ordre d'assaut... Les anges qui s'arrêtent au feu rouge...
On peut ne pas du tout marcher. Chez moi ça a plutôt bien fonctionné. Mais ici je suis prêt à lire les critiques incendiaires :-D
Ma note : 4,5/6
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Re: Le ciné club

Messagede lobo » 20/11/2019 11:12

Séance 1 : The Tarnished Angels (Sirk 1957) = 4,13
Séance 2 : Le Crime de monsieur Lange (Renoir 1936) = 3,6
Séance 3 : Il Sorpasso (Risi 1962) = 4,7
Séance 4 : Rendez-vous de Juillet (Becker 1949) = 2,33
Séance 5 : Vaghe Stelle dell Orsa... Sandra (Visconti 1965) = 3,81
Séance 6 : Kiss me Deadly (Aldrich 1955) = 3,8
Séance 7 : Quand passent les Cigognes (Kalatozov 1957) = 4,1
Séance 8 : La Ballade de Narayama (Imamura 1983) = 3,6
Séance 9 : Letter from an Unknown Woman (Ophüls 1948) = 4,2
Séance 10 : L'hirondelle d'or (King Hu 1966) = 2,35
Séance 11 : The Woman in the Window (Lang 1944) = 3
Séance 12 : Lonely are the Brave (Miller 1962) = 4,16
Séance 13 : A Letter to Three Wives (Mankiewicz 1949) = 3
Séance 14 : Le Salon de Musique (Ray 1958) = 3,75
Séance 15 : La Rivière (Renoir 1951) = 4,5
Séance 16 : L'homme au pousse-pousse (Hiroshi Inagaki1958) = 2,5 (manque Mr Degryse)
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Re: Le ciné club

Messagede euh... si vous le dites » 20/11/2019 12:35

lobo a écrit:Il est vrai que les cinq premières minutes font craindre le pire.


C'est peu de le dire.
Heureusement que je n'avais pas une brique à portée de main sinon je pense que mon ordinateur n'aurait pas survécu.

C'est un conte de fées certes un peu allumé, qui se finit
[Révéler] Spoiler:
par une montée au Paradis sur des balais
qui n'est pas le meilleur moment du film. On pense par moments à d'autres films de l'époque, Capra (la vie est belle), Tati (jour de fête)...


Et c'est bien là le principal problème du film.
On aurait préféré ne pas penser à ces deux chefs d'œuvre en regardant ce truc qui ne ressemble à rien.
Derrière la fable, dans La vie est belle, George Bailey (James Stewart) est un personnage riche et complexe. Il n'y a par contre dans Miracle à Milan que des personnages unidimensionnels qui ne vont jamais au-delà du cliché pittoresque.

Les habitants du bidonville qui se réchauffent au rayon du soleil... L'employé du magnat qui est suspendu à la fenêtre pour dire la qualité du vent... Les chefs militaires qui, ensorcelés, chantent un air d'opéra au moment de donner l'ordre d'assaut... Les anges qui s'arrêtent au feu rouge...


Les gags sont lourds et je ne les ai jamais trouvé drôles.
La prime au noir qui devient blanc et à la blanche qui devient noire. Hum.... Sans commentaire.
On est à des années-lumière du travail sur le rythme et de la poésie d'un Tati, que tu cites plus haut.

La mémé va revenir du Paradis avec une colombe qui exauce tous les souhaits.


Dans des scènes d'une laideur à frémir.

Un bon passage là sur les souhaits des pauvres.


Je ne comprends pas trop quel est le discours de De Sica par rapport à son sujet.
Avec La chanson qu'ils entonnent plusieurs fois, ils revendiquent le fait de se contenter de peu pour être heureux.
Avec le poulet à la loterie, on est par contre complètement dans le chacun pour soi.
Et dès qu'ils peuvent toucher miraculeusement la richesse, c'est banco pour le consumérisme et les millions de millions de millions,...

Dans les trois cas de figures, on est dans quelque chose qui ne remet jamais en cause le système en place.
Avec la chanson, chacun reste à sa place. Les pauvres disent eux-mêmes qu'ils n'ont pas besoin de grand chose, tout va bien.
Avec le poulet, seul un d'entre eux pourra profiter. Les pauvres, on leur donne la loterie, ça ne mange pas de pain et ça leur donnera de l'espoir.
Avec la colombe, c'est la pérennisation du système de richesse individuelle représenté par Mobbi.

Les seuls à s'inscrire en faux par rapport à cela, à proposer quelque chose de collectif, à défaut d'être intellectuellement articulé, c'est le petit couple du demeuré gentil et de la servante (qui n'a pas vraiment l'air d'avoir inventé l'eau chaude - faut croire que l'innocence ça marche toujours mieux avec des simplettes) et qu'est-ce qu'ils vont trouver comme solution aux problèmes, ben, je te le donne en mille, on s'envole au paradis.
De Sica a dû penser que cela montrait que les damnés de la terre ne pouvaient trouver un havre de paix qu'au paradis (c'est beau, sortez les violons et les mouchoirs). On peut aussi y voir une manière de mettre le problème sous le tapis plutôt que de remettre réellement en cause une société qui permet de telles situations.
Parce que pendant tout le film, même si De Sica montre les puissants de manière grotesque, dans le même temps, comme je l'ai écrit plus haut, on est pourtant bien dans un film qui au final, sous couvert d'une fable avec des pauvres, ne dénonce rien.
On nage dans une confusion idéologique complète.
Ou peut-être que c'est juste de l'hypocrisie catholique, en fait...


Ma note : 0/6
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Re: Le ciné club

Messagede lobo » 20/11/2019 13:26

euh... si vous le dites a écrit:
Un bon passage là sur les souhaits des pauvres.


Je ne comprends pas trop quel est le discours de De Sica par rapport à son sujet.
Avec La chanson qu'ils entonnent plusieurs fois, ils revendiquent le fait de se contenter de peu pour être heureux.
Avec le poulet à la loterie, on est par contre complètement dans le chacun pour soi.
Et dès qu'ils peuvent toucher miraculeusement la richesse, c'est banco pour le consumérisme et les millions de millions de millions,...
Dans les trois cas de figures, on est dans quelque chose qui ne remet jamais en cause le système en place.

Il me semble au contraire que le discours est clair. Sans la rédemption christique, c'est l'égoïsme et l'envie qui prévalent. J'avais oublié la scène du poulet effectivement, qui est tout de même assez forte.
Après, c'est sûr que c'est un message chrétien ce film. Les riches comme les pauvres sont victimes de leur égoïsme. Mais les pauvres sont plus prets à écouter le message du Christ, le royaume des cieux leur est ouvert, où les derniers seront les premiers. Tandis que les riches... Le chameau et le chas de l'aiguille... On est plutôt du côté d'ATD Quart monde que du NPA. Je précise que tout ça est aux antipodes de ce que je pense mais que je n'en ai pas moins plutôt apprécié le film. On ne peut pas retoquer un film parce que le "message" idéologique ne nous plait pas.
Dernière édition par lobo le 24/11/2019 15:13, édité 1 fois.
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Re: Le ciné club

Messagede euh... si vous le dites » 20/11/2019 13:46

lobo a écrit:On ne peut pas retoquer un film parce que le "message" idéologique ne nous plait pas.


Ouais bon, disons que j'ai trouvé le film à chier (jamais drôle quand il veut l'être et d'une poésie frelatée), et que, de surcroit, son message chrétien sur la bonté, qui est sans soute sa force pour ceux qui apprécient le film mais aussi sa limite pour les autres tant sa portée est extrêmement convenue, ne me l'a pas rendu plus sympathique.

De Sica : "J'ai voulu porter à l'écran, en dehors des considérations politiques professées et partagées par chacun de nous, le sens chrétien et humain de solidarité, la lutte contre l'égoïsme et l'indifférence. Le sens de ce film est pour moi le triomphe de la bonté : que les hommes apprennent à être bons les uns avec les autres. Voilà sa seule politique."

Ouais bon, ok.
L'égoïsme, c'est pas bien. Merci Toto.
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Re: Le ciné club

Messagede lobo » 20/11/2019 13:53

euh... si vous le dites a écrit:
lobo a écrit:On ne peut pas retoquer un film parce que le "message" idéologique ne nous plait pas.

Ouais bon, disons que j'ai trouvé le film à chier

Je préfère ça. :-D
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Re: Le ciné club

Messagede sergent latrique » 20/11/2019 17:31

Miracolo a Milano - Vittorio de Sica (1951)
A l'époque du néo réalisme italien, on se trouve face à un film qui sur la base de la misère sociale la plus noire se transformerait en une sorte de conte poétique totalement incongru en contradiction avec la dure vie et le réalisme justement.

Les premières minutes sont assez déroutantes, c'est le moins qu'on puisse dire. Cette irruption d'un bébé né au milieu d'un carré de choux par une vieille lance Toto dans sa vie miraculeuse.
Le saint Jean bouche d'or au sourire angélique transforme tout pour le meilleur et fait jaillir la joie et la félicité (la vieille joue en voyant le lait renversé, c'est renversant !)
S'ensuit les circonstances de la mort et de l'éducation de l'enfant.
Je ne comprends pas trop la volonté de faire durer la séquence du corbillard (pourquoi si longue ?) à la mort de la grand-mère. (Le "pouvoir" de Toto auprès des pauvres et des opprimés ou le hasard favorise la fuite d'un voleur poursuivi par les carabiniers).
Sa vie a l'orphelinat est en revanche hyper courte et il en ressort avec rien si ce n'est un portrait et un mouchoir dans une mauvaise valise qui excite la convoitise d'un plus pauvre que lui.
A partir de là, on assiste à des scènes sur l'indigence noire des miséreux à cette époque d'après-guerre, pas de logements, des bidonvilles infames peuplés de pauvres hères et d'enfants faméliques, que les pauvres d'aujourd'hui passeraient à côté pour des rupins indécents.
Toto se transforme en abbé Pierre avant l'heure et redonne sinon le soleil (scène assez surréaliste où Toto semble être un soleil à lui tout seul ) ou l'espoir à des déprimés, la volonté de s'assumer en construisant leur village.

Jusque là c'est assez regardable, la situation sociale de la pauvreté et du logement jusque dans les années 60 (voir par exemple Toto cerca casa (le Toto acteur cette fois) en 49 ou affreux sales et méchants, dans les années 70) était épouvantable et sordide.

Des scènes et des idées assez originales ponctuent le film (la négociation du prix du terrain entre Mobbi et le propriétaire, le spectacle de coucher de soleil ou l'illusion d'aller au spectacle comme les gens normaux, le bègue qui ne reçoit pas sa prime de "ciocollato fano " ...) jusqu'aux situations les plus absurdes (la femme qui vient s'installer comme une grand dame avec sa famille et sa domestique !)
On remarque vite cependant que les pauvres ont les mêmes travers que les autres (égoïsme lors de la loterie au poulet, exploitation par le diseur de bonne aventure et lucre après la découverte du pétrole)
Globalement, la première partie, puisque le film est séparé en deux, se tient assez.
Je me suis demandé si à un moment du film, Toto ne va pas se réveiller et retrouver la vraie réalité. Mais non.
Et dans ce monde "idyllique" de clochards de pauvres hères, dans une mini cité reconstituée avec sa place et la statue de la place , ses noms de rue, un traitre est toujours présent qui introduit la seconde partie.
Et dans cette seconde partie avec l'attaque de la zone par le riche Mobbi et ses troupes, l'irruption de la grand-mère et de la colombe miraculeuse, ça devient un peu n'importe quoi.
Le bègue reparle, le petit grandit et tout se barre en sucette avec les policiers et à mon point de vue le film se disperse.
Pour les truages, je veux bien être indulgent vu l'année du film, mais ils sont parfois (souvent) franchement nazes.

==> Mention spéciale gag tordu pour la scène de la sonnette à l'enfant pendu ah ah
Autre point à noter qui n'a rien à voir avec le film en lui-même: le sous titrage n'est pas toujours bien adapté pour qui comprend l'italien, mais ça c'est assez habituel malheureusement

Ma note est mitigée: 2/6. Je pense qu'il faut vraiment entrer dans le film pour l'apprécier.
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Re: Le ciné club

Messagede jolan » 22/11/2019 21:02

Riz amer – Giuseppe De SANTIS – 1949

Bon eh bien ma foi ce n'est pas fameux. Je ne vais pas lister tous les défauts, je risquerais de froisser ceux qui auraient aimé le film. Ce que je peux dire en quelques mots, c'est que la réalisation est soignée, et il est dommageable que le reste ne soit pas à l'avenant.
Bon, encore une fois film italien, donc post-synchro horrible. La trame est plus que faiblarde, les dialogues insipides, les acteurs en font trop (seule Silvana Mangano s'en tire bien avec un jeu des plus naturel). Gassman en fait des tonnes, au tout début dans la gare à surveiller partout avec ses yeux plissés et à se faire remarquer au lieu de rester discret t'as envie de le baffer, bah vas-y toi, essaie de te cacher dans une foule... ah la la...
Doris Dowling, l'actrice américaine qui interprète Francesca, la brune austère, n'est pas particulièrement fine avec son jeu de regards en biais (qui sait quelle est la part d'indications du réalisateur et la liberté de l'actrice, je pencherais pour la première option malheureusement, même si on ne l'a plus revue nulle part après), ça m'a particulièrement gonflé je dois dire. En fait, à chaque moment on sait qu'on regarde un film, ça n'est pas naturel (j'y reviendrai), et ça ne permets pas de rentrer dedans, de se laisser emporter, ou toucher par le propos (qui m'indiffère), de voir autre chose que les défauts, qui sont donc en escadrille.
Parce que bon, il y a certes une réalisation appliquée, une belle image, une belle lumière, de bons petits plans de caméra, mais aussi hélas des ombres de caméra un peu partout (comme sur le plan d'ouverture, pourtant réussi, où l'on voit une belle grosse ombre de grue plein cadre - faites gaffe quand vous faites un plan à 360° et qu'il fait plein soleil les gars).
Beaucoup trop de défauts donc, éparpillés dans chaque scène. Et puis c'est vraiment trop maniéré, ça sonne faux sur toute la longueur. La réalisation sonne faux, justement parce qu'on la voit et qu'on sent trop la préparation de chaque plan, de chaque position dans le cadre. Dans « Quand passent les cigognes », je trouvais que la réalisation servait le film et le récit, magnifiait l'histoire somme toute sommaire elle aussi. Mais là non, elle le dessert. Les postures, les intentions dans le jeu, les dialogues eux aussi sonnent faux et sont débités à la va-vite (et pourtant le film est inutilement long), l'histoire et ses rebondissements sonnent faux, comme les choix des protagonistes, leurs sentiments, leurs revirements, ou leur continuité.
Tiens mais d'ailleurs, c'est quoi cette fille affranchie et indépendante, qui mène les hommes par le bout du nez, et qui soudainement s'amourache du premier beau parleur venu qui se sert d'elle comme de la précédente - qui lui a pourtant bien décrit le personnage au préalable ? Après l'avoir fouettée et violée (me semble t-il) ? Et au point de se suicider lorsqu'elle s'aperçoit qu'il l'a dupée ? C'est pas un brin too much comme issue ?
Et puis le soldat Marco bah c'est un porc moderne parce qu'il harcèle la jeune paysanne alors moi j'ai pas twitter mais faudrait le dénoncer, en plus à la fin quand il est blessé et que Francesca lui avoue ses sentiments, bah il lui dit préférer Silvana, c'est un porc et un mufle, parce qu'il rend les femmes tristes, mais au final il s'en va quand même avec Francesca parce que Silvana est morte et qu'il voulait prendre une femme, c'est pas très jojo tout ça...
Le film de De Sica est une fable, et permet de belles petites choses poétiques, j'ai pris plaisir à le revoir (enfin, à moitié), mais celui-ci a été laborieux et pas vraiment agréable à suivre, parce que derrière une volonté de filmer « vrai », de montrer une histoire « concrète », tout est vraiment à côté de la plaque, tout tombe à l'eau... dans la rizière. Amer je suis, donc, et ma note aussi, salée.

2/6
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Re: Le ciné club

Messagede jolan » 22/11/2019 21:29

Miracle à Milan – Vittorio De SICA – 1951

Bien content de revoir ce film trente ans après, dans une belle copie restaurée. Ecrit par De Sica et Cesare Zavattini, le père du néoréalisme, on sait dès le générique, avec le tableau de Brueghel « Les Proverbes flamands » et la musique de cirque, l'orgue de barbarie, qu'on va avoir un panorama fabuleux de saynètes pittoresques, une fête des fous moyenâgeuse, une foire aux bestiaux informes et infâmes. Quelque part, ce film, c'est du Fellini avant l'heure. Et c'est ce qui m'a emballé. Cette poésie tragique sur la misère, dans ce bidonville qui rappelle le cirque de Chaplin, ou plus tard celui de Wenders.

Mais je reviens sur la belle ouverture, qui comme tout conte de fée comporte son « il était une fois... » et sa petite maison de bois (derrière, la ville proche avec ses cheminées d'usine et sa modernité) habitée par une mère grand qui va vivre un vrai petit miracle : un petit garçon trouvé dans les choux. C'est Toto, le petit héros. Toto le bon, ou le benêt. Il y a un joli plan avec la caméra qui passe à « travers » la serrure de la porte (à la manière des grilles de la fenêtre à la fin de « Profession : reporter », on voit la coupure au milieu), juste avant la mort de la vieille femme. Toto traverse donc la ville sous la pluie, derrière le cercueil, et il ne va pas tarder à découvrir le monde, le vrai, celui qui est laid et sale et méchant, et qui ment.
Mais Toto a un atout, qui va le sauver, c'est par miracle un imbécile heureux, et grâce à cette tare il va pouvoir vivre sans se soucier du monde et ses tracas. Toto c'est le naïf, l'ingénu, le candide, l'indécrottable positif, le réconciliateur, le doux rêveur, l'éternel enfant, un peu comme dans « Le Tambour », constamment émerveillé et curieux du monde. Sauf que contrairement à Candide et Pangloss il ne va jamais quitter son terrain vague et se contenter de cultiver son jardin, au milieu des détritus.
Sa vieille mère lui a bien appris que rien n'est grave, que la vie est belle, et c'est ainsi qu'il va se comporter, en emmenant toute sa petite communauté de miséreux vers un monde meilleur, malgré la misère et le froid, en refusant la fatalité, en s'organisant et en voyant toujours le bon côté des choses, la vie ne peut être que belle si on la vit tous ensemble, en bonne intelligence, un peu naïvement donc, loin du cynisme et l'individualisme des riches, ou des nouveaux pauvres qui refusent de l'être. La richesse des coeurs purs face à la pauvreté des coeurs de pierre.
Pour moi on se rapproche bien davantage de « La Vita e Bella » de Benigni que de « It's Wonderful Life » de Capra (même si j'ai une énorme préférence pour le second).
J'étais donc enchanté de revoir ce film, mais au final mon plaisir est gâché par tout ce « secundo tempo », seconde partie lourdingue, longue et ennuyeuse, ratée, sur laquelle je ne m'étendrai pas, mais qui rabaisse ma note d'un bon tiers. Le film part dans une mauvaise direction, et c'est fort dommage, il y avait moyen de faire moins cruche et plus poétique je pense.

2,5/6
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