de jolan » 09/09/2022 17:35
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La Calda Vita (La Vie ardente) – Florestano VANCINI – 1964
C'est dommage, il y avait de belles choses, quelques bonnes idées, un semblant de début de bonne histoire. Mais c'est au final totalement loupé. Tout s'effondre en chemin, et c'est dommage parce que ça aurait pu donner un bon film de badinage à la Rohmer. Bon, il y aurait trop de choses à dire, puisque c'est décevant sur tout le long. Je vais faire rapide.
J'aime bien l'idée de base, le séjour dans l'île, le fait qu'ils mentent sur le propriétaire de la maison, le cadre idyllique, qui prête à la romance, à des histoires sentimentales entre les trois adolescents. Mais dès le début, on voit le jeune amoureux timide (Perrin), et l'abruti psychotique (Fabrizio Capucci, le premier mari de Spaak), englués dans leur stratagème idiot pour coucher avec la jeune Sergia (Spaak), qui est réduite à un corps/objet. Super. J'aime beaucoup la tendresse de la première nuit entre les deux jeunes cousin/cousine.
Puis on s'égare un peu dans la longue séquence de la jeune Sergia qui fuit un requin et se retrouve échouée sur un rocher, avec tous les plans idiots pour éviter de nous la montrer nue, alors que bon, il y avait beaucoup plus naturel à faire. Séquence idiote, comme après sur le bateau avec le propriétaire de la maison. Ce qui agace le plus, ce sont tous les éléments enfantins et adolescents idiots qui parsèment le film en fait. Montrer l'adolescence, ses affres sentimentaux, ses errances, ses erreurs, sa bêtise (et il y en aura), ses échecs, sa fragilité, c'est charmant, et le film aura quelques moments charmants. Mais quand ça se répercute sur la réalisation, et sur des scènes mal écrites, c'est dommage. Paradoxalement, à la fin, après le mariage de sa sœur sur la place pluvieuse qui domine la ville, quand le vieux beau lui avoue l'aimer et vouloir l'épouser, le côté dialogues d'adultes ne vaudra guère mieux.
Bon, le sommet est atteint évidemment avec la scène d'amour entre la belle adolescente et le vieux beau, qui est à contre-courant de ce que semblait signifier le film et l'histoire entre les deux jeunes cousin/cousine. Et ensuite, avec la disparition et le suicide du jeune ami torturé et psychopathe, on atteint le degré ultime du scénario qui se perd totalement pour rompre totalement le charme de ce qui était jusqu'ici une comédie malhabile, mais passable. Malhabile, parce que sur chaque scène j'aurais aimé partir dans une autre direction, celle que j'attendais bien sûr, plus simplement sentimentale. Sur d'autres dialogues. Bref, la tournure que prend le film me surprend constamment, mais en mal.
J'aime bien la petite séquence finale, avec le générique et la chansons chantée en italien par Spaak. Je ne sais pas pourquoi, ça me fait penser aux films de Sautet à venir. Bon, j'ai critiqué le film, mais il va de soi que Catherine Spaak y est magnifique, souvent naturelle et mature. Je me demande pourquoi Sautet n'a jamais pensé à elle pour jouer dans ses films. Trop connotée films légers et comédies italiennes ratées de sa carrière au tournant des années 70 sans doute.
1,5/6
(Dommage aussi de devoir se fader le film avec la post-synchronisation pourrie, et non la version française, avec les vraies voix des deux acteurs français - en plus les sous-titres traduits automatiquement de l'anglais sont bien nazes)
Jolan, le gars qui n'a le droit de ne rien dire, sinon ses posts sont supprimés illico par Nexus.