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* * * Ciné-Club séance 116 spéciale Michel Blanc * * *

La politique, la musique, le cinéma, les jeux vidéos et la culture en général lorsqu'elle ne traite pas directement de bande dessinée

Re: * * * Ciné-Club 92 : "Terre brûlée" (Cornel Wilde 70) * * *

Messagede sergent latrique » 19/10/2022 07:45

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Messagede Renard Bzh » 19/10/2022 16:28

Mon ressenti pour Terre Brûlée :
Cornel Wilde n'a pas foi en l'homme , cela se ressent dans ses films et en particulier celui-ci. Ce film post apocalyptique est très représentatif de ce que sera le cinéma américain des années 70, c'est à dire un questionnement sur l'avenir du monde , souvent pessimiste. Ici le message est clair, le monde va à sa perte, du moins l'homme qui y vit, portés par un virus qui détruit les denrées alimentaires de premières nécessités, les humains s'entretuent (jusqu'au cannibalisme !), violent, se battent...Suivant un groupe qui cherche refuge, nous suivront leurs péripéties jusqu'au dénouement final.Personne n'est totalement sympathique dans cette équipe, chacun , à différents degrés, faisant ressortir ce qu'il y a de mauvais en lui.
Le film peut se diviser en deux parties: la partie citadine que je n'ai pas aimé, la trouvant particulièrement datée (ces plans dans les voitures, la musique, le jeu des acteurs...) et la partie rurale de bien meilleure facture avec une attaque de motards très bien filmée, un meilleur sens du rythme, une intrigue mieux venue.
Le film est un concentré de différentes techniques de caméras, différentes musiques (certaines ont très mal vieillis alors que vers la fin, juste 2 notes et une percussion font naître une vraie tension , comme dans son chef d'oeuvre de survivalisme La Proie Nue). Mais ce qui est Le plus surprenant, c'est le montage, parfois il est juste très très mauvais, parfois il est très bien amené et, en tout cas par ses rythmes, musiques, montages...Cornel Wilde essaie des choses, pas toutes réussies, mais avec le peu de moyen à sa disposition il s'en sort avec les honneurs. Par contre les acteurs sont mauvais, excepté Nigel Davenport (vu après dans l'excellent et unique long métrage du grand Saul Bass "phase IV") mais qui n'est pas aidé par des dialogues et situations poussives.
Malgré tout, et pour résumé, je ne me suis pas ennuyé, j'aime ces petits films méconnus à messages simples mais tellement précurseurs. A noter que le générique de début et fin me font penser à une musique de western (il a fait la même chose avec une voix féminine pour son film de guerre le sable était rouge, utilisant aussi beaucoup la voix off d'ailleurs).
Ma note: 2.5/6
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Re: * * * Ciné-Club 92 : "Terre brûlée" (Cornel Wilde 70) * * *

Messagede Aleksi » 19/10/2022 16:33

J'ai vu la première demie-heure (discours de circonstance 50 après... bon par contre en effet la réalisation alterne entre le bon et le moins bon, mais en effet (2), on ne s'ennuie pas vraiment - même si je préfère largement un Romero :D ), j'espère pouvoir voir la fin d'ici la fin de semaine ;)
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Messagede sergent latrique » 19/10/2022 16:46

Terre brulée (No Blade of Grass) C.Wilde 1970

Les premières minutes sont absolument fascinantes par la vision prémonitoire et très lucide d'un futur proche conduisant par la faute du développement humain à l'épuisement de la terre et la fin d'un environnement accueillant: pollution, sécheresse, surpopulation, famine, réchauffement, émeute, pandémie, confinement des villes. Tout cela rappelle furieusement la direction actuelle de nos sociétés sur la planète. Ce qui est de l'anticipation en 1970 devient de l'actualité en 2022.
Voilà pour le début et cette séquence m'a incité à poursuivre sans plus attendre.
Le décor étant planté, le récit va se focaliser pendant les premières minutes sur le décalage entre le monde occidental (l'action se situe à Londres) encore baigné dans son opulence et les nouvelles du reste du monde où la famine fait rage.
Le procédé est simpliste mais efficace, le buffet opulent que se partage les convives dans un restaurant apparaît totalement obscène face aux images des journaux télévisés qui montre le monde qui se meurt un peu partout ailleurs.
Cependant, cette fausse sécurité apparente va s'écrouler très vite alors que John Custance, un architecte sentant que la situation se dégrade très vite, décide de quitter la ville et se réfugier dans une ferme isolée familiale au nord du pays. Ils quittent Londres avec sa famille alors que des émeutes commencent à se produire dans la ville.
Comme prévu, la situation vire à la catastrophe très rapidement et provoque ce décalage que nous avons vécu et
que nous vivons encore entre nos habitudes sociales ou familiales bien ancrées et les situations de crise où tout est remis en question en très peu de temps. Cette situation inédite avec les massacres en Chine et le chaos à Londres et ailleurs font vraiment penser à Ravage de Barjavel.
Le réalisateur veut dénoncer à la fois cette catastrophe "naturelle" (les plantes qui meurent) et ce chaos dans la société avec une évolution très rapide des sentiments et des rapports entre les personnages confrontés à l'inédit et l'impensable.

Le voyage du petit groupe qui constitue la plus grande partie du film après la fuite de Londres devient une épreuve dangereuse, et d'une société policée et ordonnée, on se retrouve en quelques jours à peine dans un far-west sauvage, où presque tous les personnages retrouvent des instincts primaires, primitifs pour la survie.
Même si le fil de l'histoire est un peu brouillon avec des flash-forward pas toujours très utiles, limite agaçants, tombant un
peu comme un cheveu sur la soupe,, on à une montée dans l'intensité du drame et un délitement jusqu'à la disparition totale du vernis social. La fuite ou le sauve-qui-peut général de la famille et des enfants les fait remonter petit à petit vers leur objectif avec de plus en plus de violence et de combats.
Ils sont rejoints au fil du temps, d'abord par un couple (dans l'armurerie) et plus tard par d'autres compagnons de rencontre. Les relations humaines tournent systématiquement à la confrontation et à l'élimination des adversaires.
Une vision très pessimiste de notre société et des hommes entre eux.
Les instincts primaires, primitifs, reprennent le dessus très rapidement à partir du moment où plus aucune barrière morale, légale ou contrainte n'est présente. Le couple Pirrie en est la parfaite illustration, lui par sa propension à tirer et tuer rapidement, elle dans sa sensualité exacerbée.
Ceci étant dit, la réalisation est celle d'une série B, l'épisode des motards est assez bizarre, attaque totalement foutraque
sans organisation où les méchants motards avides de tuerie sont descendues comme à la parade par exemple.
Au niveau des images, c'est très moyen, très inégal, focale parfois floue, traitement des couleurs et des rythmes pas très homogène, effets psychédéliques très datés,tout cela donne un résultat pas travaillé, avec des mélanges d'images d'actualités ou d'archives et de scènes de nanard sans moyen financier (toute la partie en extérieur campagne avec zéro budget), là ça me fait penser aux scènes de fuite des hommes dans Calmos de Bertrand Blier :fant2:
On comprend le sujet traité mais les ficelles sont parfois énormes, jusqu'à la fin (la guerre fratricide entre John Custance et son frère), les images de famine face à des ventripotents se goinfrant, le renouveau avec la naissance d'un bébé, et des personnages sans nuances. On se croirait dans un téléfilm avec de mauvais comédiens.
Bref une bonne idée mais un résultat décevant.
Ma note sera donc en conséquence 1,5/6
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Messagede sergent latrique » 19/10/2022 16:49

Pour une fois, je ne suis pas à la traîne pour poster mon avis je m’applaudis moi même
Image :D
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Messagede jolan » 19/10/2022 17:29

Je serai un poil plus sévère que vous

Terre brûlée (No Blade of Grass) – Cornel WILDE – 1970

Une calamité. J'y allais également avec un oeil curieux, parce que le sujet est intéressant et pouvait donner quelque chose de fort et d'original. Mais c'est au final un vil objet qu'il faut montrer dans les écoles de cinéma pour illustrer de la meilleure des manières tout ce qu'il faut éviter dans un film si on veut le réussir (puis montrer ensuite "Les Fils de l'homme" pour montrer comment en faire un chef d'oeuvre). Et que je me serais fait une joie de bien critiquer tout mon saoul si je n'avais pas une grosse flemme d'après navet. Cela dit c'est simple, tout est mauvais. Tout. Rien à sauver. Rien.
0,1/6

Next ;)

Séance 93 spéciale Ida Lupino :
(j'ai enlevé "Outrage" qu'on a déjà vu lors de la séance 44, mais j'ai rajouté ses deux autres films en tant que réalisatrice, et un autre dont elle a écrit le scénario)

1949 : Avant de t'aimer (Not Wanted)
1949 : Faire face (Never Fear)
1951 : Jeu, set et match (Hard, Fast and Beautiful)
1953 : Le Voyage de la peur (The Hitch-Hiker)
1953 : Bigamie (The Bigamist)
1954 : Ici brigade criminelle (Private Hell 36) de Donald Siegel
1966 : Le Dortoir des anges (The Trouble with Angels)

:lisezmoi:
Dernière édition par jolan le 19/10/2022 17:44, édité 1 fois.
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Messagede Renard Bzh » 19/10/2022 17:43

Faire face :arrow: 3pts
The bigamist :arrow: 2pts
Le voyage de la peur :arrow: 1pt
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Messagede sergent latrique » 19/10/2022 18:49

3 pt Le Voyage de la peur (The Hitch-Hiker) 1953
2 pt Bigamie (The Bigamist) 1953
1 pt Ici brigade criminelle (Private Hell 36) de Donald Siegel 1954
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Messagede jolan » 19/10/2022 22:29

Je privilégie le film noir (et Joan Fontaine)

1953 : Le Voyage de la peur (The Hitch-Hiker) :arrow: 3pts
1953 : Bigamie (The Bigamist) :arrow: 2pts
1954 : Ici brigade criminelle (Private Hell 36) :arrow: 1pt

Ne reste plus que le vote d'Aleksi :lisezmoi:
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Messagede sergent latrique » 20/10/2022 08:44

Yep, des films bien noirs. J'ai vu quelques extraits chopés sur le net et on évite heureusement "le dortoir des anges" qui a l'air d'être une comédie planplan bien naze. [:kusanagui:3]
Si je fais le compte on a, suite aux trois votes de Renard breton, jolan et moi-même:

1953: Le voyage de la peur :arrow: 7pts
1953 : Bigamie :arrow: 6pts
1949: Faire face :arrow: 3pts
1954 :Ici brigade criminelle :arrow: 2pts
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Messagede Aleksi » 20/10/2022 09:02

Hello les clubbeurs !
Je ne participerais pas à la 93, je vous retarderai de trop. Je vais finir de regarder la Terre brûlée et je vous rejoins sur la 94 ou 95 (suivant comment vous enchainez) ;)
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Messagede jolan » 20/10/2022 18:35

Dak ;)

J'attends ta note pour le Wilde, mais je ferme les deux séances précédentes

Séance 91 spéciale Lion d'Or à Venise : 羅生門 Rashōmon (Kurosawa 50) = 3,5
Séance 91 bis : L'Outrage (Ritt 64) = 3,125

* * *

Et je vous envoie le film sous peu :food:
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Messagede Renard Bzh » 21/10/2022 01:21

Visionné le film.J'attendrai vos avis pour poster pour ne pas être le premier ce coup ci ;)
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Re: * * * Ciné-Club 93 : The Hitch-Hiker (Lupino 53) * * *

Messagede jolan » 24/10/2022 00:47

Hop, je viens de finir ma petite séance du dimanche soir

Le Voyage de la Peur (The Hitch-Hiker) – Ida LUPINO – 1953

Un petit film clair et concis, sans jamais de grande tension, ce qui est dommage. Le scénario aurait pu pousser un peu plus dans des rebondissements et des tentatives des deux compères d'échapper au meurtrier, mais il n'en est rien. La seule scène de tentative de fuite est totalement ridicule et ratée, là je me suis dis "ok on est dans le film sans personnalité", pas la peine d'en attendre quoi que ce soit. Je ne parle même pas de "l'enquête policière", qui fait pouffer.
De toute façon, ça ressemble tellement à ce qu'on a vu dix mille fois depuis dans des films ou des séries que ça n'aurait rien changé. 70 ans plus tard, cette histoire n'a plus rien de captivant, ni d'original. Si elle l'a jamais été. Et le film n'apporte aucune plus-value formelle, ou de discours, de message. On est dans le minimum syndical, presque dans un reportage, alors oui, du coup l'aspect réaliste est sans doute réussi. Mais ça ne m'a pas intéressé pour autant.
Sur le plan de la réalisation, c'est neutre, mais propre.

1,5/6

Pauvre barman mexicain qui ne sait pas ce que veut dire "three beers please"... [:lega]
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Messagede sergent latrique » 24/10/2022 08:41

The hitch-hicker (1953) I.Lupino

Les quatre premières minutes du film plantent un décor sombre, aucune parole, une musique de circonstance et deux meutres sauvages par un mystérieux auto-stoppeur rapidement identifé par la police, meutrier en cavale dans les grands espaces du pays. Tout en sobriété mais en efficacité, tant au niveau du découpage que de l'histoire, pas de longs plan d'assassinats, mais plutôt des scènes rapides ou des ellipses (on n'entend même pas le coup de feu dans le deuxième meurtre).

Le film se poursuite par le récit de cette prise en otage (sur la route) par le meurtrier en cavale. Deux amis, partis en virée en basse Californie et en célibataire (pêche chasse, nanas peut-être) prennent donc sur la route cet auto-stoppeur, le criminel Emmet Ryers, dont on comprend mieux le modus operandi. Criminel, pervers, (un vrai sale con dirais-je :D ), loin d'être satisfait de pouvoir prendre la fuite, se comporte en véritable bourreau, s'amusant avec ses victimes (scène du tir à la canette, par exemple), on a donc un sadique dont aucune facette n'apporte la moindre sympathie y compris sont histoire d'enfance solitaire sous la coupe d'un père dur. Le suspense du film tient donc à ce jeu du chat et de la la souris et des perspectives d'échapper au destin fatal qui attend les deux otages sur la route vers un port Sant Rosalia, où le criminel pense prendre le large. L'enquête de police fédérale, de la police mexicaine permet de retrouver la piste des trois hommes alors que sur la route il ont de plus en plus de difficulté à progresser en parfaits anonymes.
Le film es court, "concentré", avec un tension initiale qui n'est pas toujours maintenue au fil des jours qui passent dans l'histoire. Aucune occasion d'échapper à Myers qui tient toujours les deux otages en respect avec un seul flingue, y compris la nuit où il ne dort que d'un oeil. Se posent des question quand même, comment peut-il les surveiller 24/24 seul pendant des jours ? quand il mange, quand il va faire popo ? Pourquoi, une fois la voiture en panne, force-t-il les deux otages à le suivre ? Comment ne connaissent-ils absolument pas un seul mot d'espagnol (lui) ou d'anglais (presque tous les Mexicains).
J'ai bien aimé les images et les scènes dans les routes désertiques avec cette ambiance qui montre au milieu du XX° siècle une ambiance restée teintée des l'époque western.
La fin est tout sauf spectaculaire,et encore une fois sans longueur, presque abrupte, je pense que c'est volontaire, pas de grosse bagarre, le meurtrier se défend comme une bouse et parait pitoyable une fois arrêté, redevenant le misérable crétin qu'il a toujours été. C'est peut-être un point de vue d'une cinéaste et pas d'un réalisateur gros bras.
Au final, j'ai bien apprécié et je mets un peu plus que la moyenne.
Ma note 4/6
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Re: * * * Ciné-Club 93 : The Hitch-Hiker (Lupino 53) * * *

Messagede jolan » 24/10/2022 22:55

Tu peux poster ton avis rusé Renard bzh, nous ne sommes que trois sur cette séance.

Bon, on passe à quoi pour la séance 94 ?

Je me réserve une petite séance vers la mi-novembre (comme tous les ans) pour l'anniversaire de Gene Tierney (née le 19, morte le 6), si vous le voulez bien.
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Re: * * * Ciné-Club 93 : The Hitch-Hiker (Lupino 53) * * *

Messagede Renard Bzh » 25/10/2022 00:14

jolan a écrit:Tu peux poster ton avis rusé Renard bzh, nous ne sommes que trois sur cette séance.

Je me réserve une petite séance vers la mi-novembre (comme tous les ans) pour l'anniversaire de Gene Tierney (née le 19, morte le 6), si vous le voulez bien.


Je vous poste mon avis demain :ok:

J'aime toujours voir des films avec Gene Tierney (j'en ai visionné 23) ce sera donc avec plaisir que j'appréhende cette séance pour (re)découvrir un film de cette magnifique actrice :amoure:
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Re: * * * Ciné-Club 93 : The Hitch-Hiker (Lupino 53) * * *

Messagede Renard Bzh » 25/10/2022 16:46

The Hitch-Hiker: mon avis :
Considéré comme le premier film noir (en est ce vraiment un?) réalisé par une femme, c'est avec plaisir que j'ai revu ce road movie finalement presque huis clos tant le déroulé se passe dans une voiture. C'est l'histoire de deux amis partis pour un week-end de pêche, qui prennent un autostoppeur (traduction de Hitch-hiker) à leur bord. L'homme s'avère être un criminel en fuite qui cherche à rejoindre le Mexique..Histoire simple au demeurant mais réelle, Billy Cook étant le vrai autostoppeur qui tua 6 victimes dont 3 enfants en voiture. Ida Lupino le rencontra en prison pour avoir son autorisation pour conter son périple meurtrier.
Ce qui est frappant dans ce film c'est la non présence (ou presque, j'y reviendrai) de femmes pendant toute la durée du périple, jouant sur la tension entre le ravisseur et les deux amis; même si certaines scènes ne sont pas cohérentes (le tir au pistolet, la fuite à pied) toutes ont pour vocation de créer un climat de tension, de peur, et là, Ida s'en sort très bien , particulièrement dans les scènes de dialogues ou de nuit: ah cette scène de nuit où ils essaient de fuir, observés par le tueur dont un oeil ne se ferme pas (comme le vrai personnage Billy Cook), quelle tension, une réussite. Le problème c'est que, dû à un scénario simple, il se passe finalement peu d'événements, le film reposant surtout sur la présence des acteurs et du climat. Et là aussi c'est une réussite :le trio d'acteurs est formidable, et (comme dans tout bon disney) dans un film noir le méchant doit être réussi, et ici le tueur interprété par William Talman nous régale par sa composition. Mais ici point de vamp ou de présence féminine ,? Que nenni et 'y reviens comme prévu. Il y a en effet 4 personnages dans cette histoire: les 3 hommes et..la voiture. Celle-ci a une importance capitale: en effet elle peut s'exprimer à travers l'autoradio dont chaque écoute accentue le climax tendu, à travers le klaxon bloqué qui fait intervenir des passants, à travers ses pleins d'essence où c'est un risque à chaque arrêt pour le tueur, et enfin avec la fuite d'huile qui condamne le méchant. J'ai trouvé l'idée de jouer sur cette métaphore voiture/personnage inventive et réussie.
A noter une photographie particulièrement élégante et soignée de Nicolas Musuraca.
Pour résumer, malgré un scénario qui tient sur un ticket de métro et une fin convenue, Ida Lupino, par son sens de la tension, par le jeu des acteurs, la photographie de qualité et l'idée de l'importance de la voiture , nous fait passer un bon petit moment de cinéma.
Ma note: 3,5/6
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Re: * * * Ciné-Club 93 : The Hitch-Hiker (Lupino 53) * * *

Messagede jolan » 25/10/2022 17:07

Ce qui nous fera donc

Séance 93 Ida Lupino : The Hitch-Hiker (Lupino 53) = 3

* * *

Bon, Sergent, une petite liste à nous soumettre ?
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Re: * * * Ciné-Club séance 94 : en attente de liste * * *

Messagede sergent latrique » 25/10/2022 19:29

Je regarde ce que j'ai en boutique en rentrant...
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Re: * * * Ciné-Club séance 94 : en attente de liste * * *

Messagede sergent latrique » 25/10/2022 22:21

Au début des années 30, l'orchestre de Ray Ventura sur une musique de Paul Misraki jouait "Fantastique" (je vais la mettre dans Now listening ;) )
Voici donc une liste "fantastique" de réalisateurs français (à l'exception de Pabst, qui était en France à cette époque) sur la période s''étalant de la fin des années 20 au début des années 60.

La chute de la maison Usher - J.Epstein 1928 (film muet disponible sur le site de la Cinémathèque française)
L'Atlantide - G.W. Pabst 1932
La charrette fantôme - J.Duvivier 1939
Les visiteurs du soir - M.Carné 1942
La main du diable - M.Tourneur 1943
Orphée - J.Cocteau 1950
La beauté du diable - R.Clair 1950
Les yeux sans visage - G.Franju 1960


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