de jolan » 08/07/2022 02:00
Le Conformiste – Bernardo BERTOLUCCI – 1970
Bon, eh bien je n'ai pas été emballé non plus, mais c'était un film intéressant à découvrir.
La réalisation propose quelques moments intéressants, en particulier au début, dans le flash-back romain, où tout est froid (alors que paradoxalement les larges fenêtres ou persiennes laissent filtrer des rayons du soleil qui font écho à la robe à rayures de Sandrelli - qui d'ailleurs sera toujours avec des robes et des scènes autour de robes). Froid et triste, donc, et hostile. L'humain est réduit à portion congrue. On voit quelques prémices à la "Brazil" dans les séquences dans les grands bâtiments droits, rigides et vides. Tout efface l'individu. Les cadrages obliques renforcent le côté irréaliste. En fait, dans toute cette première partie, nous avons plutôt une farce baroque, absurde. Toute cette société nouvelle efface l'individu, ce qui convient parfaitement à Marcello, dont l'enfance dans une famille bourgeoise est un traumatisme dont il veut s'affranchir. Comme cet ami, séduit par la grandeur des régimes nazi et fasciste, qui est aveugle.
Il y avait donc de quoi faire une parabole sur le fascisme. Mais aussitôt commencée, la farce se transforme en simple polar sentimental, qui tend vers plus de réalisme, mais également un peu vain. Je trouve que le film passe à côté de son propos à mi-chemin. Par contre, toujours la même froideur. Froideur des personnages, Trintignant en tête, totalement insensible, même envers sa femme, qui représente l'amour, la sensualité, la naïveté. Puis cette rencontre avec Dominique Sanda, plus froide tu meurs. Et ces scènes de sexe (ou plutôt de nudité) tristes et typiques des années 70 (tiens d'ailleurs au début quand il s'en va dans la voiture de son comparse, il y a un train qui passe sur le pont Bir Hakeim, et on aperçoit l'immeuble avec l'appartement du futur "Dernier tango à Paris"). Tout cela devait donc inexorablement finir dans la neige et le froid de la mort. Comme souvent, j'ai trouvé que le scénario s'enlisait, au lieu de nous emporter dans des scènes centrales et déterminantes, avec un dialogue constructif, on passe d'une petite scène de fesse sans intérêt à une scène de bal inutile. Heureusement, la révélation finale et le regard final remettent un peu en perspective, mais c'est anecdotique, et trop tard.
2/6
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