yannzeman a écrit:
Jannin, Wasterlain et Hislaire, puis Geerts plus tard, ont mis peut-être plus d'émotion que la génération précédente, mais graphiquement, ils sont dans la continuité. Jannin est un fils spirituel de Franquin, et Wasterlain un ancien membre du studio Peyo (il me semble). Quant au Hislaire de Spirou, ce n'est pas encore celui de Sambre, et son dessin est assez gros-nez.
Ces gens là racontent un peu plus leur époque, mais en même temps, ils arrivent dans les années 70, plus moroses que les années 50-60, donc le propos plus amer et moins onirique est aussi lié à l'époque. Le réalisme social était à la mode.
Mais pour moi, l'esprit Spirou-Marcinelle demeure.
En tout cas, je n'ai pas ressenti de différence, quand je lisais le journal.
"Scrameustache" et "Petits Hommes" (totalement dans l'esprit "spirou") me plaisaient autant que "Bidouille et Violette" ou "Germain et nous" (plus ado). Les deux me parlaient à égalité. Sans hiérarchisation.
D'ailleurs, j'ai acheté les intégrales de ces 4 séries, sans hésiter, des années après.
Je lisais un Spirou où se côtoyaient la famille gros-nez "Spirou et Fantasio", "petits hommes", "génial Olivier", "Scrameustache", "docteur Poche", "Bidouille et Violette" et la famille réaliste "XIII", "Jerome K Jérome Bloche", "les baroudeurs", "archie cash", "Yoko Tsuno".
Comme il y avait eu avant "jerry spring", "valhardi", "buck Danny", "Baden Powell", "Patrouille des Castors" et d'autres titres moins gros nez, qui cotoyaient les "Gaston", "Schtroumpfs", "Johan et Pirlouit", "Lucky Luke", "Tif et Tondu", "Gil Jourdan"...
Ce mélange des genres a toujours existé dans Spirou, et la génération que vous citez n'a rien apporté, à mon sens, sinon un registre plus basé sur les états d'âme que l'aventure ou l'humour, mais pas un lectorat différent.
Tireg a écrit:Ben moi je suis pas trop trop d'accord.
Moins d'onirisme dans les séries ? Docteur Poche est un modèle d'onirisme et de poésie, de même que Bidouille et Violette.
C'est vrai.
Mais si je me souviens bien, "Bidouille et Violette" avait aussi des côtés sombres, des excès d'adolescence. Et quand je pense à ce titre, j'associe immédiatement les relations de Bidouille avec son père, qui écoutait la radio et ses nouvelles déprimantes (chomage, augmentation des impôts, etc...). Des ambiances réalistes et un peu plus amères que dans les autres BD.
Et les 1ers "docteur Poche" sont sombres et inquiétants ; une ambiance que j'adorais, d'ailleurs.
Là où je suis d'accord, c'est que Jannin et Wasterlain s'inscrivent dans une suite de la BD franco-belge classique. Par contre, Hislaire, je cherche encore. Son trait est beaucoup plus fin, avec des découpes de visage plus géométriques. On est loin de la tête "classique" façon Tintin/Spirou/Johan/Renaud (petits hommes)/Tondu, ou de Boule et Bill, d'Astérix ou d'Achille Talon.
Je parle du Hislaire des débuts, avant et pendant "Bidouille".
J'ai oublié ce qu'il a réalisé avant, mais sur "Bidouille", son dessin est encore rond, pas aussi anguleux et magnifique que dans "Sambre". Ce n'est pas du Franquin, mais c'est encore un dessin "Marcinelle-compatible", selon moi. Sur la fin de "Bidouille", on sent poindre "Sambre", il est vrai.
Cela dit, c'est juste pour pinailler, parce que grosso modo (on trouvera toujours des exceptions*), Spirou se situe bien dans le "gros nez" et le réaliste, avec toutes les séries citées.
Clairement, je force un peu le trait, de mon côté aussi. Il y a toujours moyen de nuancer, pour le plaisir de discuter.
* et pour moi Bidouille et Violette sont une exception, de même que Ralph Azham, l'homme aux phylactères ou la "BD" de Cyprien .
Genug a écrit:Une question pour ceux qui ont lu dans le Spirou 4255 (couverture Halloween / Game Over) la prépub de Tif et Tondu : n'avez-vous pas eu le sentiment qu'il manquait une planche entre les pages 43 et 44 ?
Sinon, faut-il bien comprendre que[Révéler] Spoiler:on a affaire à une méga-ellipse : la police donne l'assaut, les gangsters se défendent, plusieurs sont tués dont Wang qui est tombé sur Ronigo ? Si oui, c'est tout de même une vache d'ellipse...
Genug a écrit:Une question pour ceux qui ont lu dans le Spirou 4255 (couverture Halloween / Game Over) la prépub de Tif et Tondu : n'avez-vous pas eu le sentiment qu'il manquait une planche entre les pages 43 et 44 ?
Sinon, faut-il bien comprendre que[Révéler] Spoiler:on a affaire à une méga-ellipse : la police donne l'assaut, les gangsters se défendent, plusieurs sont tués dont Wang qui est tombé sur Ronigo ? Si oui, c'est tout de même une vache d'ellipse...
Merci. C'est donc bien une fameuse ellipse...heliogabalus a écrit:Aucune planche manquante, c'est comme dans « Les Cahiers... ».
horto a écrit:ne pas poursuivre les séries dans le journal, c'est tuer le journal. A quoi bon commencer une série si on n'en connait pas la suite?
Ok, ils doivent faire de la place pour des nouvelles séries, mais un journal vit aussi avec ses héros récurrents. Buck Danny, qu'on aime pas, fait partie de l'ADN du journal. Rose, ça m'avait vraiment gonflé de ne pas connaitre la fin. Evidemment, à ne sortir que 50 numéros par an (équivalent de deux albums), ça limite ...
Diddu a écrit:Ce n'est pas 2 numéros de moins par an qui change les choses de manière radicale.
Le but du journal, c'est aussi d'expérimenter de nouvelles choses.
En ce qui concerne Lya, il faut être honnête, c'est très typé adolescentes. Le graphisme informatique n'avait rien de très flatteur à l’œil, mais surtout, le 1er album souffre vraiment d'un syndrome actuel : intrigue délayée, album de mise en place. Rien à voir avec les grands classiques de la BD franco-belge ou d'autres albums plus actuels, qui se tiennent en eux-mêmes, avec une intrigue riche et dense. Le pitch de départ de Lya est certes intéressant et original, mais ça ne suffit pas pour faire un bon album. Les auteurs ont sans doute signé un contrat pour plusieurs albums, mais du coup, ils se permettent une histoire délayée, et ce n'est vraiment pas mon truc. Malheureusement, il y a beaucoup d'albums de ce type chez Dupuis (et donc dans Spirou) actuellement.
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