
Dans un article facebook ("Spirou, autopsie d'un suicide ?"), Philippe Tome se montre désabusé par l'image qu'on donne de Spirou dans le magazine :
Dix-huit années de ma vie vouées à promouvoir un personnage qui offre désormais son cul à qui veut s'y découper un coup de pub.
Autoflagellation à la belge...
(...)
Au final, la gêne le disputera bientôt à l'hypocrisie. En prenant le bon accent -à la frite, une foye! - on justifiera le naufrage au nom de cette autodérision au 20è degré, supposée magnifique, mais hélas seulement lourdingue, si souvent avalée qu'elle nous revient au gosier comme le chou de Bruxelles.
Spirou, tes 75 bougies sentent la naphtaline.
T'es plus qu'une vieille toquée suicidaire qui prostitue à la ronde sa dignité révolue en gesticulant sur les tables dans l'espoir que ses fesses fatiguées prennent un dernier coup de projecteur. (...)
Sans aller aussi loin, j'avoue aussi ma lassitude devant ces "hommages inversés" qui sont dans l'air du temps, mais qui ne conviennent, à mon avis, qu'à d'autres types de magazines (magazines qui déçoivent eux aussi leurs lecteurs).
Je n'imagine pas Roba ou Franquin s'abaisser à dénigrer un personnage "pour de rire". J'ai acheté 2 recueils d'hommages à Walthéry ou à Derib, j'ai lu bien des anniversaires au cours de mes abonnements à des magazines, hé bien ces hommages étaient quasi-tous tendres et bienveillants, taquins et bonhommes...

Ce n'est plus vraiment le cas. Le jeu consistant désormais à déboulonner rageusement la statue du commandeur, devant les rires jaunes de ses anciens auteurs...
Mais ça fait trop plouc de dire ça. On n'a rien compris. Trop vieux ou trop dépassés...
Certains ne vont pas se gêner pour dénoncer la "vulgarité" d'un "Petit Spirou" pour répondre à cette attaque.
Mais je ne crois pas qu'on puisse comparer un type d'humour plus ou moins créatif sur son propre personnage (on va dire que Petit Spirou n'est pas une caricature de Spirou) avec des pastiches trop facilement "audacieuses" bien souvent dépourvues de talent. Surtout que ces pastiches marchent sur les pieds du personnage lui-même, dans son propre magazine, et avec le sourire

!
Comment imaginer, dès lors, que des jeunes lecteurs aient envie de se projeter dans un personnage dont les vieux lecteurs et auteurs se gaussent autant, et avec tant de mauvais goût ? C'est suicidaire !
Alors sans aller jusqu'à retrouver la censure de l'ancien temps, ni l'esprit bête et méchant libertaire des années 70 (qui s'est aujourd'hui transporté vers les magazines jeunesse encore résistants jusque là), ne serait-il pas préférable de retrouver le principe original d'un "hommage", ne serait-ce que pour montrer que la rédaction a les c...ourage de ne pas se laisser imposer une "créativité débridée" un peu trop facile ?
Oui, ça y est, depuis le Trombone Illustré et les Hauts de Pages (ou même la Dream Team qui vise cette époque avec bonheur), on sait maintenant que la caricature peut être plus virulente lorsque le propriétaire est trop pudibond. Mais que devient cette "rébellion" quand il n'y a plus personne pour s'y opposer ? Du mou du genoux et de la vraie vulgarité, même pas amusante...
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