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ces scénaristes qui surproduisent...

Séries Franco-belge, "récentes" nouveautés "grand public".

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Messagede xof 24 » 22/12/2006 19:49

Message précédent :
J'ai peut-être mal compris ton propos mais croire que un scénariste (ou auteur complet) peut placer n'importe quel projet une fois qu'il a eu du succès ne correspond pas (plus) à la réalité.

Ben c'est sûr que c'est moins vrai aujourd'hui mais fut le cas et c'est tout de même plus aisé pour certains scéanristes de se positionner si ils écrivent un peu dans le style recherché. Je pense qu'un auteur arrivant avec un western sera moins convaincant sauf si c'est du steampunk :siffle:

Reste que débuter est beaucoup plus difficile en 2006 qu'il y a 10 ans, les éditeurs se font plus frilleux. :sad:


Ben je n'en doute point.
Et je remets une couche en disant que tout ceci ne durera guerre. Il y aura un clash bientôt qui và faire du mal et l'année 2007 étant une année d'élection pourrait être décisive :neutral:
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Messagede patrick gely » 23/12/2006 07:07

Reste que débuter est beaucoup plus difficile en 2006 qu'il y a 10 ans, les éditeurs se font plus frilleux. :sad:


Dans les années 80 je me souviens d'un gars à Angoulême qui avait prédit une grave crise dans le monde de la BD car il sortait beaucoup trop d'albums dans l'année !
360 soit 1 par jour ! :shock:
La crise est arrivée ! Le temps a passé ! La BD s'en est sortie !
Maintenant il sort 3600 albums en 1 an, donc même si il y a beaucoup de rééds et sachant que la production d'un auteur (dessin) n'est pas extensible, je pense qu'il y a plus d'auteurs qu'avant c'est donc bien qu'on laisse plus de chances et que c'est plus facile aujourd'hui !

Quand on voit certains albums (non je ne citerai pas l'ADS, m... je l'ai dit !) je suis pas sûr qu'on l'aurait autorisé il y a 20 ans sans parler de Bigart, L5 et autres Caméra Café !

Ce qui est surtout difficile aujourd'hui c'est d'avoir le temps d'évoluer !
Je m'explique : Des dessinateurs comme Hermann, Uderzo ou Giraud pour ne citer qu'eux, ont eu la chance de pouvoir s'affirmer un fur et à mesure de leurs albums alors qu'aujourd'hui le style doit être déjà affirmé dès le premier album et c'est surtout cà qui est difficile !
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Messagede stan prozak » 23/12/2006 07:16

[quote] Je pense qu'un auteur arrivant avec un western sera moins convaincant sauf si c'est du steampunk :siffle:



merci, Xof :fant2:
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Messagede luc Brunschwig » 23/12/2006 11:05

Je ne suis pas sûr que la démultiplication des auteurs soit une bonne chose. Dans l'absolu, si, bien sûr, car cela permet à plus de voix de s'exprimer... Non... ce qui me chagrine, c'est la façon dont les choses se passent. Les éditeurs avaient autrefois des catalogues identifiables, les directeurs de collection connaissaient à peu près leur métier et ne prenait que ce qu'ils avaient envie de défendre. Aujourd'hui, toutes les maisons d'édition sont ouvertes à toutes formes d'expression. Là, encore, dans l'absolu, c'est une bonne chose, sauf que toutes les maisons d'édition ne sont pas capables de défendre tel ou tel titre (Dargaud n'est pas le mieux placé pour défendre de la BD d'auteur, ce qu'ils essaient pourtant de faire de temps en temps)...
Donc, aujourd'hui, il y a beaucoup de projets, parfois difficiles qui se retrouvent chez des éditeurs incapables de les défendre, alors qu'il n'y a plus de visibilité possible sans un minimum de compréhension d'un projet, de son intérêt et de la transmission de cette compréhension en direction des libraires...
On balance la purée et on laisse les lecteurs faire leur choix... c'est la BD star Ac'... voter pour votre candidat favori, l'éditeur se battra ensuite pour celui que vous avez sélectionné... or, le véritable métier d'éditeur, c'est se battre dès le début pour un projet, l'entourer, conseiller les auteurs, et avoir la certitude et l'envie de réaliser avec eux un travail sur la durée...
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Messagede daka » 23/12/2006 14:07

Ca m'a toujours fait drôle des personnes établies dans un domaine, qui trouve qu'il y a démultiplication.
Je l'ai entendu dans le cinéma, la littérature et la BD, et je trouve que ça fait un peu : "Bon, je suis dans la place, maintenant arrêtez d'arriver les jeunes...".
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Messagede luc Brunschwig » 23/12/2006 14:48

Non. Ca fait davantage : laissons de la place aux jeunes et essayons de leur assurer un avenir dans ce métier... ce n'est pas aux lecteurs de faire des choix éditoriaux (ce que j'appelle le syndrome Star Ac'), mais aux éditeurs... ce sont les éditeurs qui peuvent se permettre de faire travailler ,peut-être à perte, des auteurs qui ne font pas 10.000 ex tout de suite, mais en lesquels ils croient.
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Messagede luc Brunschwig » 23/12/2006 15:38

On m'a fait remarquer en MP que mon précédent message n'était pas aussi clair qu'il devrait. Je me permets donc de développer un peu ma pensée : il est normal et même souhaitable que les lecteurs marquent leur intérêt pour l'un ou l'autre album qu'ils ont lu.. ce qui me fait frémir en ce moment dans la BD, c'est le nombre d'albums qui sont édités sans convictions par des éditeurs qui ne savent plus ce qui marchent et qui donc prennent un peu tout, le ventile auprès des lecteurs et attendent le retour des ventes pour savoir si ils continuent une série et de fait, d'assurer une carrière à des jeunes (ou moins jeunes) qui pouvaient sincèrement s'imaginer être entrer dans un métier, pouvoir en vivre car étant soutenus par des gens qui croient en leur talent (les éditeurs, pour ne pas les nommer)...
Quand je vois le nombre d'auteurs que j'ai croisé durant ma carrière (dèjà 17 ans eh oui) et le peu que je retrouve au fil des ans sur les salons... je me demande qu'elle est la part de responsabilité des éditeurs de les avoir publier sans trop y croire et qui les ont laissés (certains, pas tous) tomber en cours de route.
C'est une des raisons de mon engagement dans le métier d'éditeur. Faire un vrai travail sur la durée avec des auteurs en lesquels je crois, que je soutiens quotidiennement et que je défends devant les représentants.
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Messagede gihef » 23/12/2006 16:12

Ce que j'aime chez Luc, c'est sa propension à distiller la Vérité abslue à chaque post.... Tu es un leader, mec!!!... ;) :ok:
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Messagede xof 24 » 23/12/2006 17:48

Je suis de cet avis (celui de Luc)
Il est devenu de bon ton pour un éditeur d'avoir de tout dans son catalogue et souvent ce qui marche chez un autre éditeur.
Chez Dargaud en créant Long Courrier ou Poisson Piote désolé mais ils sont partis à la pêche , non ???
Long Courrier pour moi c'est du Aire Libre et Poisson pilote nombre de gens le disent haut et fort ce n'est ni plus ni moins que des auteurs qui étaient plus du style de la production de L'Association
Ensuite les éditeurs ont aussi comme politique de faire dans la masse. On a eu Glénat qui est devenu hyper productif quand sa collection Vécu a bien marché et qui du coup a laisser libre cours aux envies d'écritures de Cothias. Je pense que des éditeurs comme Soleil ou Delcourt ont eux aussi pris ce parti là de remplir les rayons et donc laisser plus facilement du mou a certains de leur auteurs (et on revient donc sur les auteurs qui sont dit sur-productifs...)

Mais je voulais tout de même rappeler que fut un temps Greg produisait autant idem pour Lécureux mais c'était aussi l'époque des magasines et celà se voyait peut être moins sur les étalages des libraires...
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Messagede luc Brunschwig » 23/12/2006 18:42

Pour prolonger la réflexion, on peut aller jusqu'à dire que les éditeurs surproduisent (je préfèrerais dire : surinvestissent) dans trois domaines bien distincts qui ne sont pas du tout, ni en faveur de la création, ni des jeunes auteurs, contrairement à ce qu'on pourrait croire :
1) Un genre (parce qu'on s'imagine que le sous-machin, ramassera quelques miettes du succès de l'original)
2) un auteur (parce qu'un nouvel album de machin qui produit des scénarios avec succès depuis quelques années assure au moins deux choses : que le scénariste saura encadrer son dessinateur, ce sera toujours ça en moins à surveiller par des éditeurs débordés, que l'album tentera le public déjà acquis à la cause du scénariste sus-nommé)
3) l'Achat de droit (c'est à dire publier un album déjà publier ailleurs (Comics ou Manga le plus souvent) car racheter les droits d'un album étranger et en vendre 2.000 ex. coûte toujours moins cher (et rapporte souvent plus) que d'investir dans la création d'un jeune auteur local.
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Messagede armand » 23/12/2006 21:53

Non. Ca fait davantage : laissons de la place aux jeunes et essayons de leur assurer un avenir dans ce métier... ce n'est pas aux lecteurs de faire des choix éditoriaux (ce que j'appelle le syndrome Star Ac'), mais aux éditeurs... ce sont les éditeurs qui peuvent se permettre de faire travailler ,peut-être à perte, des auteurs qui ne font pas 10.000 ex tout de suite, mais en lesquels ils croient.


j'espere sincerement que l'aventure futuro n'aura pas de fin et rencontra le succès public qu'il mérite ... :ok:

car aujourd'hui, futuro est le seul éditeur qui me fait acheter sans feuilleter l'album !

l'arret de l'aventure 32 m'a fait douter ... mais il faut croire dans l'intelligence du public qui saura découvrir ces albums qui valent le coup ! ;)
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Messagede chmalo » 23/12/2006 23:15

Parmi les surproductifs, on pourra aussi citer Sfar, Larcenet et autres Trondheim.
Pour Sfar, je suis fidèlement "Le chat du rabbin", le reste ne me parle pas du tout mais je lui reconnais le talent de savoir diversifier son art.
Pour Larcenet, en dehors du surmédiatisé "CO", la qualité de ces dernières productions laisse franchement à désirer. Je pense qu'il aura du mal à sortir du "j'ai 40 ans, et je suis pessimiste, voire blasé". J'ai beau avoir 35 ans, ça devient lassant. Quand à ce qu'il a fait dernièrement chez Fluide, j'ai pas esquissé le moindre sourire. :confused:
Pour Trondheim...la perte de vitesse me semble déjà plus prononcée.
Est-il plus facile d'être surproductif quand le dessin est fait "Approximativement" ? :mrgreen:
Sans oublier, Luc "la main froide" Brunschwig et là, sans flagornerie, j'apprécie aussi la capacité à évoluer dans différents registres avec bonheur...pour l'instant :mrgreen: :wink:

Parmi les éditeurs actuels, s'il y a en a bien un à qui on ne peut pas reprocher d'être surproductif, c'est Futuropolis :smile:
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Messagede moriniere » 24/12/2006 16:11

Je suis également complètement de l'avis de Luc (faut qu'on fixe une date pour la mariage à propos :wink:)
Les bouquins devraient se défendre sur la longeur. On ne peut pas vendre correctement un livre en un mois. Ca n'existe que trop rarement pour espérer compter sur ce genre de phénomène. Faire de la place aux jeunes comme le dit Luc, c'est leur laisser du temps pour s'affirmer, et de la confiance.
Pour ma part, j'ai la chance de travailler dans la BD adulte et dans la bd jeunesse. J'ai pu voir combien un album Jeunesse se défendait à plus long terme qu'un livre pour ado/adulte (ex : les 3 petit cochons qui continue à exister après un an de vie, sans que ce soit un best seller qui à fait boulle de neige).
La recherche de la poule aux oeuf d'or conduit certainement nombre d'éditeurs à exploiter des filons, et donc des auteurs, à fortiori des scénaristes puisqu'ils produisent physiquement plus que les dessinateurs. Si certains saturent, je ne croient pas que la faute en revienne vraiment aux auteurs en question. Ou en tout cas, en partie seulement, parce-que c'est à l'éditeur de faire le choix qui s'impose en fonction d'un projet, d'un marché et d'un contexte éditorial pour le défendre au mieux. La seule préoccupation que doit avoir un auteur (selon moi), c'est de raconter une histoire qui lui tiens à coeur. Maintenant, sachant qu'il est aussi un outil pour l'éditeur, effectivement, à lui de se renouveler suffisemment pour ne pas que ce foisonnement puisse nuire à son image peut-être. N'étant pas scénariste, je n'ai pas encore eu à me poser cette question.
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Re: ces scénaristes qui surproduisent...

Messagede nexus4 » 16/09/2013 14:24

Un petit up pour mettre un extrait de l'interview d'Alexandre Astier sur Daily Mars

Parmi ces séries exigeantes, pouvez-vous nous en citer ?

Non car il y en a qui sont là… Il y a des diffuseurs qui recherchent cela, Canal par exemple. Il ne suffit pas de le chercher, d’ailleurs. Ce n’est pas parce que vous allez faire moderne dans le vernis que vous allez l’être. Ce n’est pas parce que vous faites des trucs sombres ou qui utilisent un langage pseudo-brutal… Il ne s’agit pas de vernis, il ne s’agit pas de forme, il s’agit de fond, il s’agit de fabriquer un héros. On est surveillés par le diffuseur, un peu trop à mon goût. On veut tout de suite mettre des équipes d’auteurs mais la conviction est quelque chose qui se nourrit seul, d’abord. Après on peut organiser des équipes autour de quelqu’un. Les Américains font ça. On dit qu’ils écrivent à 8-10-12 mais il y a ce que l’on appelle un showrunner. Le showrunner, généralement c’est celui qui a inventé le concept, c’est celui qui a eu, un jour, le petit déclic qui fait qu’il a envie. L’envie se transmet après, mais il faut qu’il y en ait un qui l’ait, d’abord. En France, l’envie, c’est la chaîne qui l’a d’abord, qui commande des trucs, presque. Ils font presque leur marché sur des sujets. À mon sens, les sujets, on s’en fout complètement. Ce ne sont pas les sujets qui comptent. « Les Sopranos, ce n’est pas une chaîne qui a dit : « Tiens, fais-moi un truc sur les ritals ». Je ne peux pas y croire. »

Vous trouvez qu’il y a moins de bons scénaristes, aujourd’hui ?

Non, je pense que l’on ne leur donne pas le moyen de s’exprimer. Si on veut parler philosophie, je crois qu’un scénariste, on ne lui commande rien. Un scénariste n’est pas quelqu’un qui travaille POUR quelqu’un d’autre… À moins de se faire refiler le virus de la conception de l’œuvre dans laquelle il va travailler. Ça peut arriver, bien entendu. Il y a des scénaristes qui peuvent avoir des affinités avec certaines choses. Quand je regarde Les Sopranos, j’y vois l’histoire qu’on raconte, bien sûr, mais j’y vois aussi des choses, pour être Italien moi même, que je voyais dans ma famille, qui sont de l’ordre des gestes même. La façon dont ils se disent bonjour est juste, la façon dont Tony ouvre le réfrigérateur est juste, ce qu’il trouve dedans est juste. La façon dont il parle à sa femme, la façon dont il se lève le matin, la façon dont il attrape une tasse, il y a de l’italianité dans tout ce que je vois. Ce n’est pas quelque chose que l’on écrit à 15, je n’y croirai jamais. Je pense qu’il y a quelqu’un, là-dedans qui maîtrise le détail. Un auteur, un artiste, c’est quelqu’un qui manipule le détail avant. Il y a quelqu’un qui dirige tout ça. Il y a quelqu’un qui a l’idée pour que ça finisse au bout du compte pour être aussi précis et juste. Ce n’est pas une chaîne qui a dit : « Tiens, fais-moi un truc sur les ritals ». Je ne peux pas y croire. Il faut qu’en France, on se souvienne de ça. La vérité d’une œuvre, que ce soit comédie ou non, elle naît comme quelque chose d’extrêmement fragile dans la tête d’une personne. Ça s’appelle un auteur. C’est très fragile, c’est inexplicable, souvent. C’est dur de le formuler, c’est dur de l’expliquer et c’est à cela qu’il faut faire confiance. Mais parfois, ce n’est pas dans cet ordre là que ça se fait. -


Interview complète : http://www.dailymars.net/alexandre-asti ... CZYN0.dpuf

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Re: ces scénaristes qui surproduisent...

Messagede JYB » 16/09/2013 16:40

nexus4 a écrit:Un petit up pour mettre un extrait de l'interview d'Alexandre Astier sur Daily Mars

Astier parle de scénarios et de séries à la télévision. N'y a-t-il pas des (grosses) différences avec la BD ?
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Re: ces scénaristes qui surproduisent...

Messagede Croaa » 16/09/2013 16:44

Astier évoque le processus de création, en terme d'idée nouvelle, ou de déclic.
Que ce soit pour des séries TV ou des BD, je pense que l'on est sur le même processus. On peut donc pouvoir comparer.
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Re: ces scénaristes qui surproduisent...

Messagede toine74 » 16/09/2013 16:47

Sans doute, mais la création pure et le système (la lutte :? ) décisionnaire entre artiste/producteur/diffuseur doit être assez comparable à celui qui est engagé entre un scénariste/dessinateur/directeur de collec' et éditeur. Après chaque métier a ses particularités (sans parler du niveau financier, une série télé au budget de X millions d'euros, ça engage d'autres responsabilités qu'une avance de 5000 à un auteur).

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Re: ces scénaristes qui surproduisent...

Messagede JYB » 16/09/2013 17:51

Certes, il y a des points de convergence, mais aussi de grosses différences, même au niveau de la création.
Quand un scénariste imagine de montrer une scène qui se déroule par exemple en Australie et décrivant par exemple un accident de train qui déraille dans une gare à cause d'un camion citerne qui explose sur le passage à niveau, etc, no problem dans une BD. Pour la télé française, le producteur va en avaler son cigare, et ça ne passera pas. Donc, ce genre de contraintes canalise drôlement l'imagination...
Par ailleurs, j'ai lu diverses interviewes de scénaristes de télé frustrés de voir leurs histoires et/ou leurs personnages "passés à la moulinette" de comités de lectures, de staffs de scénaristes maison qui apportent chacun sa pierre à l'édifice, de caprices de producteurs ou de responsables des fictions dans telle ou telle chaîne ; le résultat final n'a plus rien à voir avec ce qui était imaginé au départ. Ne parlons pas des cahiers des charges...
Une autre différence est aussi le délai de diffusion ; plus rapide (proportionnellement) en BD, mais parfois il faut attendre des années avant de voir un scénario de téléfilm passer à la télé (je ne parle pas des petits sitcoms d'après le JT, qui se torchent en une journée...).
Dernière édition par JYB le 16/09/2013 18:22, édité 1 fois.
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Re: ces scénaristes qui surproduisent...

Messagede nexus4 » 16/09/2013 18:04

Ce qui tue la BD (entre autre) finalement c'est que la prise de risque n'est pas assez grande. Il n'y a pas d'accident industriel en BD. En cas de plantage, le seul qui ne bouffera pas, c'est l'auteur, c'est négligeable. Alors certes, ça permet "Cet incroyable vivier" et autres foutaises mais faut voir où on en est. Ceci dit, le terme vivier est finalement bien choisi quand on rappelle que ceux qui sont dedans ont essentiellement pour fonction de nourrir ceux qui regardent par la vitre. Alors qu'une boite de prod ou un studio de cinéma peut sauter sur un échec.

Ce que je voulais souligner avec l'extrait ci-dessus, c'est qu'il dit que pour avoir un univers bien façonné, intéressant, il faut qu'il y ai à la base quelqu'un qui l'ai dans ses tripes, qui y mette son temps, son énergie, sa passion. Et je rajoute volontiers que pisser de la copie pour des dizaines de dessinateurs tous les ans, ca ne fait que l'eau tiède.

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Re: ces scénaristes qui surproduisent...

Messagede thyuig » 16/09/2013 18:07

Je te suis complètement sur tes derniers arguments ! :ok:
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Re: ces scénaristes qui surproduisent...

Messagede Morti » 16/09/2013 18:17

Il est quand même notable qu'aux States, ce sont les chaînes télé payantes qui disposent des meilleurs scénaristes (HBO et Showtime...voire Netflix).
Quand on compare leurs séries à celles des réseaux nationaux (FOX, NBC,...), y'a pas photo.

Donc je suppose qu'il est plus motivant pour un scénariste de travailler pour les chaînes payantes où la liberté est plus grande.
Il n'y a qu'à voir en France le niveau des chaînes nationales et des séries proposées (quand ils ne piquent pas des séries américaines).
Etant scénariste, vous auriez envie de scénariser des épisodes de Julie Lescaut ou de Joséphine ange-gardien, vous ?

Pour la BD, je pense que le phénomène des hebdomadaires ayant disparu, il est peut-être plus facile de proposer une série plus dure ou plus adulte qui ne devrait pas passer devant Mr Dupuis ou Mr Hergé pour être publiée.
Il y a eu l'éclosion d'un tas de maisons d'édition proposant du contenu plus adulte après 1968 avec leurs revues mensuelles (Circus, Métal Hurlant, L'écho des savanes, etc...) et donc de nouveaux scénaristes qui se lâchaient.

Par après, vu l'affluence de nouveaux éditeurs et de nouvelles publications, les scénaristes aussi ont commencé à arriver sur le marché vu qu'on a publié tout et n'importe quoi.
Après quelques années, on s'est rendu compte qu'il fallait quand même un minimum de qualité et on s'est recentré sur les valeurs sûres qui ont été sollicitées plus qu'à leur tour.
D'où au bout d'un moment, l'impression de ne plus voir que des BD signées Van Hamme, Dufaux, Cothias ou Cauvin...
Actuellement on peut noter que la génération suivante fait de même avec entre autres Corbeyran, Bec ou Giroud...

Mais en fait préfère-t-on : lire une (bonne) BD signée par quelqu'un dont le talent est reconnu ou par un obscur scribouillard qui débute dans le métier ?

Le problème de la surproduction de séries fait qu'un bon scénariste ne PEUT PAS produire que des chefs d'oeuvre et donc parfois, ça coince un peu. Alors on oublie qu'ils ont créés quand même quelques solides séries dès qu'ils en sortent une un peu plus faible.

D'autre part, il y a déjà eu tellement de sujets traités en BD qu'on peut se demander où chercher l'originalité.
Si en plus on ressent l'influence de séries télé dans les scénarios, on crie au pompage d'idées.

Je ne reviendrai pas trop sur le phénomène de mode. On a eu la BD "historique", les BD "religieuses" ou "franc-maçonnes", les BD de guerre, les BD d'aviation, les uchronies et maintenant la mode semble être aux BD vinicoles... :roll:

Mais où est l'originalité ?

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