Il est quand même notable qu'aux States, ce sont les chaînes télé payantes qui disposent des meilleurs scénaristes (HBO et Showtime...voire Netflix).
Quand on compare leurs séries à celles des réseaux nationaux (FOX, NBC,...), y'a pas photo.
Donc je suppose qu'il est plus motivant pour un scénariste de travailler pour les chaînes payantes où la liberté est plus grande.
Il n'y a qu'à voir en France le niveau des chaînes nationales et des séries proposées (quand ils ne piquent pas des séries américaines).
Etant scénariste, vous auriez envie de scénariser des épisodes de Julie Lescaut ou de Joséphine ange-gardien, vous ?
Pour la BD, je pense que le phénomène des hebdomadaires ayant disparu, il est peut-être plus facile de proposer une série plus dure ou plus adulte qui ne devrait pas passer devant Mr Dupuis ou Mr Hergé pour être publiée.
Il y a eu l'éclosion d'un tas de maisons d'édition proposant du contenu plus adulte après 1968 avec leurs revues mensuelles (Circus, Métal Hurlant, L'écho des savanes, etc...) et donc de nouveaux scénaristes qui se lâchaient.
Par après, vu l'affluence de nouveaux éditeurs et de nouvelles publications, les scénaristes aussi ont commencé à arriver sur le marché vu qu'on a publié tout et n'importe quoi.
Après quelques années, on s'est rendu compte qu'il fallait quand même un minimum de qualité et on s'est recentré sur les valeurs sûres qui ont été sollicitées plus qu'à leur tour.
D'où au bout d'un moment, l'impression de ne plus voir que des BD signées Van Hamme, Dufaux, Cothias ou Cauvin...
Actuellement on peut noter que la génération suivante fait de même avec entre autres Corbeyran, Bec ou Giroud...
Mais en fait préfère-t-on : lire une (bonne) BD signée par quelqu'un dont le talent est reconnu ou par un obscur scribouillard qui débute dans le métier ?
Le problème de la surproduction de séries fait qu'un bon scénariste ne PEUT PAS produire que des chefs d'oeuvre et donc parfois, ça coince un peu. Alors on oublie qu'ils ont créés quand même quelques solides séries dès qu'ils en sortent une un peu plus faible.
D'autre part, il y a déjà eu tellement de sujets traités en BD qu'on peut se demander où chercher l'originalité.
Si en plus on ressent l'influence de séries télé dans les scénarios, on crie au pompage d'idées.
Je ne reviendrai pas trop sur le phénomène de mode. On a eu la BD "historique", les BD "religieuses" ou "franc-maçonnes", les BD de guerre, les BD d'aviation, les uchronies et maintenant la mode semble être aux BD vinicoles...
Mais où est l'originalité ?
Who is John Galt ?