C'est la crise ? Auteurs et monde de l'édition - 2010-2021

[LeJoker]

Message précédent :

Comment peut-on imaginer que, vivant dans le Sud, les gens qui travaillent dans les métiers du livre se retrouveront au chômage ?

Donc le chômage, c'est quand on est à l'Est, à l'Ouest et au Nord ?

complètement à l'ouest, ce commentaire

bah, vas-y, explique moi le sens de la précision "vivant dans le Sud" par rapport au reste de la phrase.

[ee]

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[LeJoker]

Le problème, c'est que tout ce topic est fondé sur un a priori:

Tous les auteurs de BD sont d'excellents auteurs, toutes les BD sont des chefs d'oeuvre.
En conséquence, face à cette profession qui est la seule à présenter une telle concentration de créateurs géniaux et incompris, le problème ne peut venir que des autres, des éditeurs, des structures administratives et politiques françaises, des instances européennes.

[ee]

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[tzynn]

Le modèle actuel est simple: ça ne coute plus rien d'imprimer des bds. Suffit de voir les catalogues publicitaires comme le dernier d'Urban qui est même offert alors qu'il a la qualité d'un vrai bouquin. Donc on lance un tirage à 1000ex pour hameçonner. Si ça mord et que tout part, on réimprime un peu plus dans un second tirage. Si ça ne mord pas, on s'en fout, avec les exemplaires vendus l'éditeur aura au moins couvert ses frais.

A la fin, seul l'auteur est perdant. L'éditeur ne prend pas de risque et profitera largement des quelques albums qui perceront. Le reste de la chaine se paie sur les qlq albums vendus, de toute façon avec la quantité de production, il faut livrer, peu importe le titre.

L'éditeur ainsi ne passe pas à coté d'une pépite qu'il n'aurait pas décelé. Il n'y a plus de travail éditorial, tous les auteurs "ont leur chance", quel que soit leur talent et pas nombreux sont ceux qui s'en sortent. Et ca veut dire aussi plus de travail en amont sur les scénarios ou les dessins, avec des éditeurs prêts à dire à un auteur que c'est mauvais.

[ee]

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[Le Tapir]

Le modèle actuel est simple: ça ne coute plus rien d'imprimer des bds. Suffit de voir les catalogues publicitaires comme le dernier d'Urban qui est même offert alors qu'il a la qualité d'un vrai bouquin. Donc on lance un tirage à 1000ex pour hameçonner. Si ça mord et que tout part, on réimprime un peu plus dans un second tirage. Si ça ne mord pas, on s'en fout, avec les exemplaires vendus l'éditeur aura au moins couvert ses frais.

A la fin, seul l'auteur est perdant. L'éditeur ne prend pas de risque et profitera largement des quelques albums qui perceront. Le reste de la chaine se paie sur les qlq albums vendus, de toute façon avec la quantité de production, il faut livrer, peu importe le titre.

L'éditeur ainsi ne passe pas à coté d'une pépite qu'il n'aurait pas décelé. Il n'y a plus de travail éditorial, tous les auteurs "ont leur chance", quel que soit leur talent et pas nombreux sont ceux qui s'en sortent

CQFD!

ps: Mais sinon faites moi penser quand même de ne plus acheter de Delcourt! Faut pas déconner les plans sociaux foireux chez Soleil! Je clique sur le j'aime pas!

[tzynn]

Quand tu fais un album et que tu fais imprimer localement, mais quand tu en fais à la pelle, tu as tes habitudes dans les pays de l'est pour les impressions, et puis voilà. Tu as eu le temps et l'expérience pour optimiser tes couts.

[ee]

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[LeJoker]

A la fin, seul l'auteur est perdant

Si tous les auteurs étaient aussi "perdants" que tu le dis, dos au mur et sur le même bateau, ils se seraient organisés et auraient réussi à améliorer le rapport de forces avec les autres acteurs du marché, étant donné qu'ils ont le monopole de la "matière première" de la chaîne économique du secteur.
Et le fait est qu'ils ne se sont pas organisés. C'est donc qu'ils pensent qu'en dépit de la situation, il est plus rentable de parier sur le système plutôt que contre lui.

C'est exactement comme le système américain: il y a de la casse considérable, mais les quelques réussites sont suffisamment éclatantes pour pousser les autres à tenter leurs chances dans le système qui est pourtant très dur.

[Thierry_2]

Comment peut-on imaginer que, vivant dans le Sud, les gens qui travaillent dans les métiers du livre se retrouveront au chômage ?

Donc le chômage, c'est quand on est à l'Est, à l'Ouest et au Nord ?

complètement à l'ouest, ce commentaire

bah, vas-y, explique moi le sens de la précision "vivant dans le Sud" par rapport au reste de la phrase.

justement, je parlais plutôt de cette phrase-là que de la tienne

[Le Tapir]

A la fin, seul l'auteur est perdant

Si tous les auteurs étaient aussi "perdants" que tu le dis, dos au mur et sur le même bateau, ils se seraient organisés et auraient réussi à améliorer le rapport de forces avec les autres acteurs du marché, étant donné qu'ils ont le monopole de la "matière première" de la chaîne économique du secteur.
Et le fait est qu'ils ne se sont pas organisés. C'est donc qu'ils pensent qu'en dépit de la situation, il est plus rentable de parier sur le système plutôt que contre lui.

Pas du tout évident ce que tu affirmes! L'organisation ça suppose d'être organisé justement, ça suppose des syndicats, ect! Je ne suis pas dans la profession et je la connais mal. Mais de tout ce que je lis ou comprends, c'est justement qu'elle est tout sauf organisée! Chacun travaille dans son coin et avec son éditeur...

[ee]

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[LeJoker]

Tout à fait. Les auteurs sont des loups solitaires et des "lunaires"

Peut-être un poncif non ? Comme dans la lettre ouverte à la ministre de la culture, où l'on trouve parmi les signataires des auteurs "riches" qui semblent se reconnaître dans l'entame (interdiction de rire):

Depuis des années, sans bruit, sans révolte, nous survivons par passion pour notre métier

Gotlib,Bilal Enki, Tardi Jacques, Mezières Jean-Claude, Sfar Joann...

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[Jetjet]

Le modèle actuel est simple: ça ne coute plus rien d'imprimer des bds. Suffit de voir les catalogues publicitaires comme le dernier d'Urban qui est même offert alors qu'il a la qualité d'un vrai bouquin. Donc on lance un tirage à 1000ex pour hameçonner. Si ça mord et que tout part, on réimprime un peu plus dans un second tirage. Si ça ne mord pas, on s'en fout, avec les exemplaires vendus l'éditeur aura au moins couvert ses frais.

A la fin, seul l'auteur est perdant. L'éditeur ne prend pas de risque et profitera largement des quelques albums qui perceront. Le reste de la chaine se paie sur les qlq albums vendus, de toute façon avec la quantité de production, il faut livrer, peu importe le titre.

L'éditeur ainsi ne passe pas à coté d'une pépite qu'il n'aurait pas décelé. Il n'y a plus de travail éditorial, tous les auteurs "ont leur chance", quel que soit leur talent et pas nombreux sont ceux qui s'en sortent

CQFD!

ps: Mais sinon faites moi penser quand même de ne plus acheter de Delcourt! Faut pas déconner les plans sociaux foireux chez Soleil! Je clique sur le j'aime pas!

CGT : Consécration Gueularde du Tapir !

Sinon c'est ça qui me fait rire jaune :

en 2011 Boudjellal revenait sur la vente de Soleil à Delcourt :

http://leblogbd.nicematin.com/2011/06/s ... rview.html

et j'y lis ceci :

"Cela va-t-il changer quelque chose pour les salariés de Soleil ?
Non. Le siège reste à Toulon. Et il n’y aura évidemment pas de plan social. L’entreprise est en parfaite santé."

Oh ben oui la preuuuuuuuuve heeeeeeein !

c'est vrai vous me direz, en 2011 tout était fantastique ! C'est ptet parce que Hollande est là et ne fait pas la pluie et le beau temps comme il l'a dit lui même qu'il n'y a plus de soleil !

[pabelbaba]

Enfin Boudjellal ne pouvait s'engager sur l'absence de plan social qu'en vertu de la parole de Guy Delcourt. Après, ce que le repreneur fait, il n'y peut pas grand chose, surtout quatre ans après la cession.

[Jetjet]

Enfin Boudjellal ne pouvait s'engager sur l'absence de plan social qu'en vertu de la parole de Guy Delcourt. Après, ce que le repreneur fait, il n'y peut pas grand chose, surtout quatre ans après la cession.

Certes oui mais bon pour de telles boites avec des bilans tu sais très bien où tu mets les pieds. C'est franchement dommage, je n'ai jamais porté très haut Soleil dans mon coeur mais ils ne méritent pas cela. non...

[Brian Addav]

Quand tu fais un album et que tu fais imprimer localement, mais quand tu en fais à la pelle, tu as tes habitudes dans les pays de l'est pour les impressions, et puis voilà. .

Pour y être justement en ce moment pour ce problème, je peux te dire qu'ils sont pas beaucoup moins chers qu'en France. Et quand c'est moins cher la qualité n'est pas au RDV. Sans parler ensuite du coût du transport.

Non vraiment, je ne peux pas etre d'accord sur le fait de dire qu'une BD ne coûte plus rien à imprimer. Admettons (où que ce soit) qu'une BD à 1000 exemplaires coute entre 3000 et 5000 euros à fabriquer. Ca fait quand même un joli budget pour un jeune éditeur avant d'avoir un semblant de catalogue pour qu'il soit pris au sérieux.

Pour la plupart des éditeurs, des gros éditeurs, ça ne coûte effectivement plus rien d'imprimer une bd. Comme l'a précisé Tzynn.

On le sait depuis plusieurs années et eux mêmes le disent ouvertement.

[fredbologne]

La crise des uns c'est le beurre des autres. Ce que l'on sait d'après : http://leblogbd.nicematin.com/2011/06/s ... rview.html
C'est que soleil avait un CA de 40M euros, mais on ne sait pas combien Delcourt l'à racheté, donc combien a engrangé Boudjellal. Maintenant le CA ça ne veut pas dire bénéfice net après impôts. On peut avoir un très gros CA et de minuscules bénéfices, voir même un gros déficit. Aussi quand on parle de crise ce n'est certainement à propos des grosses maisons d'éditions fortement soutenues par des groupes financiers.

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