Rigolez, mais c'est justement pour ça que je le trouve intéressant : pensez à tous ceux qui ne connaissent pas ce circuit de distribution et ses difficultés pratiques (lecteurs, auteurs). Lui-même en a été surpris.Brian Addav a écrit:Au moins le gars découvre la chaîne du livre et à quoi sert un éditeur, un diffuseur, un commercial.
Ce que je voulais faire remarquer, c'est moins les conditions avantageuses sur les quantités qui semblent évidentes, que la différence de traitement dans les processus.
-- Après l'achat en un clic, il y a la commande en un clic (ou presque).
Bien sûr, c'est là aussi facilité par la taille du libraire et sa "virtualité". Mais pour les éditeurs aussi, c'est un réel avantage.
S'ils arrivent un jour à passer 80% de leur temps avec 20% de libraires compliqués, peut-être vont-ils penser à se dispenser de ces derniers.
J'avais tendance à n'envisager la crise des libraires qu'à travers la concurrence démesurée d'Amazon & co. (côté ventes), mais je vois qu'il y a aussi une énorme difficulté avec les éditeurs (côté achats).
Oui, je sais : c'est le gros de leur métier, ils sont habitués à tous ces tracas et infiltrations doucereuses auprès de milliers de libraires indépendants... mais cette situation n'est-elle pas elle aussi un peu obsolète ?
(Edit : Rappelant les origines de la loi Lang, interdisant aux revendeurs toute forme de concurrence, le PDG [d'Hachette] regrette tout de même un certain emballement et une stigmatisation autour d'Amazon. Evidemment, le premier client [d'Hachette] doit être traité avec certains égards.)
Vos remarque me font découvrir un autre phénomène : oui, les auto-éditeurs amusent/agacent les libraires, et même les micro et mini-éditeurs. Mais j'ai l'impression que seuls les libraires en ligne font des efforts à leur encontre (parce qu'ils sont les seuls à pouvoir le faire) et pourtant, les succès sont de plus en plus nombreux (bien qu'encore anecdotiques, je le reconnais. Mais à l'avenir ?).
Donc après la "longue traîne" (les vieilles éditions), voici qu'Amazon phagocyte aussi les auto-micro-éditeurs (des nouveautés), avec une même logique : pas grand chose chacun, mais un grand nombre au total.
(je sais qu'on trouve cette considération dans la littérature du net, mais cet article m'a mis concrètement le nez dessus : 20% seulement des ventes de notre blogueur, malgré un démarchage acharné)
Bref, c'est encore un marché de perdu.
Petite remarque au passage : si j'étais libraire et qu'on me COMMANDAIT un livre, ce qui est un effort que très peu de clients font, j'aurais tendance à penser qu'au moins 5 personnes auraient pu l'acheter aussi s'ils l'avaient trouvé dans mes rayons (rapport raisonnable entre acheteurs volontaires/décidés et acheteurs compulsifs). Il ne me semblerait donc pas inenvisageable d'en commander au moins deux à cette occasion, pour tester l'autre en rayon. Or, d'après ce blogueur, seuls 10% des libraires le font, suite à d'âpres négociations... (et je ne parle même pas d'en acheter systématiquement cinq)