Croaa a écrit:Visionné le documentaire "Sous les bulles". Bon, outre le fait que c'est très bien fait (mais je l'ai dis ailleurs) il y a au moins une constation évidente qui ressort de ce documentaire : on peut enlever le point d'interrogation au titre de sujet. Bon, cela fait longtemps qu'on le savait mais là, c'est clairement exposé.
Le sondage fait auprès des auteurs par l'auteure est très révélateur du l'état du secteur pour la partie "auteurs".
Les éditeurs ne semblant que de très, très loin reconnaitre leur part de responsabilité dans le processus ne seront pas à l'origine de sortie de crise. Ils seraient plutôt disposés à freiner au maximum pour que l'on en sorte. Du coup, il semble en effet que la solution passe par les auteurs qui vont devoir (et c'est dajà en marche) penser autrement leur mode de diffusion. Le web, et c'est loin d'être gagné, semble être la seule porte de sortie.
Ben oui, c'est tout le problème. Aujourd'hui faire de la BD avec les éditeurs, c'est avant tout un calcul financier (calcul de gagne petit, entre nous soit dit) à très court terme. Mais si on a un projet qui nous tient à coeur, ou une démarche d'auteur à faire valoir aux yeux du public... La sensation que j'ai (pour ne parler que pour moi), c'est qu'il faut fuir les éditeurs et le milieu du livre.
Il n'y a pas d'avenir dans l'édition actuelle, elle est comme toute la société, en train de pomper les dernières nappes de pétroles...
Même le présent n'existe plus. C'est une fuite en avant.
Il faut sortir du système pour créer... Se désolidariser du groupe, et n'écouter que soi-même.
Peu importe le mode de diffusion. Le public est là, mais ailleurs que dans les librairies, il n'achète pas Delcourt, Dargaud ou autre... Il n'en a rien à carrer de la BD actuelle, mais il est susceptible de s'y intéresser dans l'avenir si on y met un peu de sincérité.
Qui a envie de découvrir un univers qui se gargarise de ses acquis et qui vit tourné sur le passé ? Et qui n'a même plus de respect pour lui-même...
Depuis que je tatoue, je constate que les gens sont intéressés par la création, ils sont même prêts à y mettre beaucoup d'argent. Ils achètent mes toiles (de ce dessin simplifié, qui est le mien aujourd'hui et qui ne rencontre que cynisme, ou presque, dans le monde de la BD), Mais mes BD...
Et là vient un constat, les éditeurs me permettent-ils de faire de la BD pour les gens ?? NON ! Il y a un filtre automatique. On ne peut pas être édité actuellement et travailler pour le public (au sens large, et non pas le "petit public restreint déja acquis à la BD"). on créé de la BD avec un convoi de casseroles collé au cul !
Et ce n'est pas parce que les chiffres de Delcourt sont bons que c'est bon signe !!
Les grands hommes ne sont pas ceux qui récoltent, mais ceux qui ont semés.
Qui sème, aujourd'hui ?
Loïc.