dundee a écrit:eBry a écrit:Je ne peux qu'être d'accord avec ce que Crety dit dans ce passage de son interview
Pas moi.
Déjà parceque c' est un discours amha obsolète. Tout ce qui est dit aurait pu être dit il y a 5 ans. Et surtout il est basé sur des généralités qui sont, à priori, totalement fausses.
A priori, parcequ' il n' y a pas eu d' études sur le lectorat depuis 20 ou 25 ans. Comment donc peut-il savoir que le lectorat n' a pas progressé ? Et si on se réfère à une intw récente de B. Mouchart dans Zoo, comment expliquer alors l' évolution d' un marché qui serait passé de 30 millions d' euros à 500 millions ?
Les lecteurs auraient multiplié leurs budgets d' achat par 17 en 25 ans ?
Bon, après j' aime bien la posture de l' artiste adolescent et rebelle, toujours plus intéressante que l' artiste chouineur. On attends l' artiste adulte qui s' investira un peu plus à faire changer ce qu' il n' aime pas (festivals, dédicaces, rapport avec les éditeurs).
PS: Il est fort ce Moma (Thomas Rivière de ComicsPlace), même banni il reste actif sur BDGest.
EDIT: 20 ou 25 ans pour l' étude sur le lectorat, me souviens plus.
Crety ne fait pas une étude scientifique détaillée et c'est un fait qu'il se passe des choses qui vont dans le bon sens. C'est un moment de crise qui, comme pour toute crise, fourmille d'opportunités qu'il faut saisir avec succès.
Tu n'as pas plus de faits concrets à opposer pour formellement contredire les propos de Crety vu que tu n'as pas d'étude du lectorat neuve à mettre sur la table pour dire l'inverse.
Au sujet de la croissance du marché passant de 30 millions d'EUR à 500 millions d'EUR, j'aimerais voir les composantes de ces chiffres: part de l'audio-visuel et du merchandising, part des revenus financiers qui ne sont pas des ventes en soi, part du manga, part de l'augmentation des prix de vente, etc.
J'ai 46 ans. Je fait partie de la dernière génération pour laquelle la BD franco-belge est plus importante que les jeux vidéos ou Internet ou les jeux de rôle, etc.
Il y a 30 ans j'achetais environ 30 BD par an pour 150 EUR (il y avait encore des brochés, pas encore de mangas à part Akira en gros cartonné bien cher et Dragon Ball), soit 5 EUR/BD. En 2012 j'étais à 24 EUR/BD, avec un budget annuel d'environ 1.600 EUR, soit presque 11 fois plus qu'il y a trente ans parce que j'achète entre autres tous les tirages limités consacrés à Franquin qu'il était inimaginable que je puisse me payer il y a trente ans. Ce qui donne une moyenne de 23 EUR/BD (je suis déjà à 24 EUR/BD en 2013).
J'achète deux à trois fois moins que des amis qui achetaient autant que moi il y a trente ans. Donc leur budget est aujourd'hui entre 21 et 32 fois ce qu'il était 30 ans plus tôt. Et je n'inclus même pas les objets abominablement chers genre Pixies (que personnellement je n'ai jamais acheté) qui propulsent ce budget à des niveaux stratosphériques. Et si on veux rire un coup en matière de budget, on ajoute les planches originales dont le marché était rikiki il y a trente ans, en demande et en prix.
Donc, je suis convaincu que sans la progression du pouvoir d'achat des plus de 35 ans, la croissance du franco-belge est très largement moins impressionnante. Faute de chiffres détaillés, je n'ai aucune idée de la réalité mais à coup sûr c'est moins rose qu'il n'y paraît dans les totaux des bilans.
L'analyse de l'étude Numérologie 2011 de du9.org montre que, dans le top des éditeurs, seul Delcourt (avant rachat de Soleil) a une progression du volume vendu en parallèle avec une progression du nombre de titres. Ce ratio est même en chute libre pour les mangas de Dargaud. Lesdits mangas pèsent plus de la moitié des ventes en volume de Glénat en 2011.
Ceci dit, je crois qu'il y a plein d'opportunités à saisir et que ceci n'est qu'une phase de transition du développement du secteur. Il y a encore des choses à faire pour étendre le lectorat du franco-belge dans et au-delà de nos frontières mais il y a du pain sur la planche...