tofre a écrit:Thierry_2 ta limite Mainstream doit se situer plus au niveau commercial qu'artistique, car effectivement aux vues du succès ces 2 titres ont touchés un très large public.
ben non, justement.
J'ai tendance à de plus en plus élargir le champ du mainstream dans le sens où, comme à peu près tout le monde ici, je me suis creusé la cervelle pour essayer de définir ce que pouvait être le mainstream et l'indé, où plutôt le mainstream par rappoprt à l'indé. Les limites sont tellement poreuses et variables, et ce surtout du fait des individus, qu'il devient quasi impossible de les différencier clairement.
Ce n'est ni affaire d'auteur, d'éditeur, de style, de thématique, de public, de diffusion... cela peut être une combinaison de plusieurs de ces éléments... ou pas
Alors ? Peut-être suis-je déformé parce que je suis un lecteur passioné depuis des années, mais je me rends compte que la bande dessinée est un univers vaste, qui mélange les genres, les approches, les techniques, sans pour autant en modifier l'essance
Alors mainstream ou alternatif ? Je ne trouve plus de justification à une telle distinction. parle-t-on de littérature alternative ou indépendante ? Quasi pas. Le cinéma indépendant repose sur une distinction assez artificielle et souvent sur un problème de moyen qui ne se pose pas en BD (quoique Cloud Atlas et ses 100 millions de budget est un film indépendent parce que financé hors du système, et Star Wars est aussi un film indépendant)
Donc, par défaut, je considère que la bande dessinée est mainstream, et ne se trouve à sa marge qu'une frange underground qui se définit plutôt comme une forme d'opposition à un mode dominant
Bone est auto-édité, mais reste dans sa forme une bande dessinée mainstream.
par contre, on est franchement underground avec
parce qu'il y a une approche franchement en opposition avec la conception habituelle de la bande dessinée.
Mais la majorité du catalogue de l'Association, je le considère comme mainstream au sens large.
Malgré un univers et un style très marqué, Vanoli reste dans une approche de la bande dessinée somme toute classique.
Chris Ware se rapproche plus de l'underground parce qu'il expérimente vraiment hors des chemins balisés
En fait, je rejoins Loic Malnati avec son exemple de Congo Océan vs Marini. Je pense qu'il y a une déformation typiquement franco-belge qui nous fait accepter comme uine évidence l'image d'une bande dessinée grand public (le stupide de 7 à 77 ans) et dans une moindre mesure le format.
Je trouve intéressant la réflexion de Brian Addav parce qu'elle entretient cette confusion
Ta notion à toi de grand public, pour moi elle est restreinte car d'emblée, d'après ce que tu dis, elle élimine tout un pan de gamins. Ou alors on considère sémantiquement l'adjectif "grand" comme lié à la notion d'adulte ou à la notion "avoir grandi" (ce qui est pareil ou même).
pourquoi vouloir automatiquement vouloir une bande dessinée mainstream qui s'adresse à tous les publics, y compris les gamins (Hergé, lorsqu'il eut le premier exemlplaire du Lotus Bleu, auirait laché un "c'est trop beau pour les gosses", en contradiction avec le fameux 7 à 77 ans) ? C'est vouloir une bande dessinée PG ou PG13. La bande dessinée n'est pas pour les gamins. Certaines bandes dessinées peuvent séduire tout le monde, mais cela doit rester une certiane forme d'exception, amha.
Que Twilight ou Hunger Games, destinés au départ à un public ado, séduisent des adultes en nombre, c'est bien. mais ce n'est pas une fin en soi. James Ellroy ne s'adresse pas aux ados, et je crois que pour la majorité, cela leur tomberait des mains. Est-ce un auteur alternatif pour autant ?
Pourquoi le bande dessinée doit-elle conserver cet aspect familial ? parce que nous avons été biberonné à Spirou et Tintin qui étaient des journaux familiaux ? Doit-on avoir l'impression de s'encanailler parce qu'on lit Blast, qu'il vaut mieux mettre hors de portée des mômes ? Il y a tout un pan de la bande dessinée qui se veut grand public dans le sens de correspondre à une certaine idée de la bande dessinée qui trouve sa source dans Spirou, Tintin et consorts. Il ya plus de cul et de violence, mais fondamentalement, on reste dans une bande dessinée pour les lecteurs de bande dessinée. Ce qui n'est pas un mal en soi, et il y en a d'excellentes. Mais, par exemple, ma copine, qui ne s'intéresse pas à la bande dessinée, ne trouve aucun intérêt à
Long John Silver, que j'aime bien. Par contre, elle aime beaucoup des trucs comme comme
Tout Seul (franchement classique et mainstream) ou
Mais il ne bat que pour vous (là, on est sans doute dans une forme d'underground). Parce qu'on sort d'une bande dessinée pour lecteurs de bandes desisnées. Ce sont des livres qui se trouvent être des bandes dessinées, sans que cela en fasse des machins intellos et inaccessibles (quoique Le Pralong...)