Coltrane a écrit:Je ne vois pas comment presser moins de livre ou de disques fait baisser les prix de pressage et distribution par pièce... Tout au plus la diminution de vente force t'elle les acteurs à diminuer leurs marges pour essayer d'enrayer la tendance...
La diminution des coûts n'est pas du fait des économies d'échelle (i.e., on en fait beaucoup, donc c'est moins cher), mais du fait des améliorations technologiques de la chaîne, principalement dues au numérique. Pour ce qui est du livre, toute la chaîne est numérique, et donc on se passe d'étapes du genre flashage, séparation des couleurs, etc. Et on passe rapidement à l'étape du calage/tirage, d'où des économies.
Le coût d'une production en masse se divise en deux parties: d'un côté, les "frais fixes" qui constituent la préparation du contenu (du genre traduction, relecture, préparation des fichiers, etc. mais aussi arrêt de l'imprimerie le temps de caler la machine et de préparer un nouveau tirage). Et d'un autre côté, les "frais proportionnels", qui représentent des aspects liés au volume produit (comme matières premières, impression, stockage). On peut aussi rajouter des "frais annexes", du genre la proportion de produits défectueux, qui peut être particulièrement importante et cruciale dans certaines industries comme les puces électroniques, mais je ne pense pas que ce soit terriblement pertinent pour le livre.
Bref -- à ce qu'on m'a dit, si pendant un temps il n'était pas économiquement faisable de faire des tirages inférieurs à 1000 exemplaires, aujourd'hui on peut descendre à 750. Et les tirages numériques (du genre Lulu, ou ce que ego comme x a pu mettre en place, je crois) permettent de faire encore plus réduit, avec une qualité très convenable.
Dernier élément qui compte également: l'utilisation du numérique (Internet) pour la diffusion/distribution. Pour un livre vendu en librairie, il faut compter à peu près 200 livres placés pour réaliser 100 ventes. Tout simplement parce que l'on ne sait pas a priori où vont se trouver les lecteurs/acheteurs. Ce qui veut dire que l'on se retrouve, en fin de compte, avec une partie du tirage qui se retrouve soit en stock (ce qui a un coût), soit au pilon (ce qui coûte également).
Avec une diffusion par Internet, on peut beaucoup mieux réguler ses stocks, voire fonctionner en flux tendu avec une impression-vente à la demande. Et même si le prix à l'unité est marginalement plus élevé, une fois tous les aspects pris en compte, cela finit par être plus intéressant que de procéder à une distribution physique.
(notons que ces contraintes de distribution physique font que certains livres, pourtant épuisés et connaissant une demande, ne sont pas réimprimés: les contraintes de mise en place et de tirage nécessiteraient de sur-imprimer, et généreraient à terme des pertes nettement plus importantes que les gains escomptés)
Coltrane a écrit:Le problème c'est que pour la plupart de Mr Lambdan si c'est sur internet, c'est gratos... donc le livre numériqye, ce sera comme pour le disque... se tirer une balle dans le pieds
Pas vraiment. Mr Lambda, si on fait l'effort de mettre en place un système simple, efficace, sûr, avec une offre large et quasi-exhaustive, et une politique de prix attractive, n'hésite pas à payer pour des fichiers numériques. Cf.
cette info qui montre que certains acteurs peuvent tirer leur carte du jeu. Quand bien même ce serait de la musique...