yannzeman a écrit:
Parce que la BD a choisi de se recentrer sur un marché de niche, les CSP+ ayant les moyens d'acheter des albums très chers.
Regardez les comics :
Quand j'en lisais en VF, c'était du temps des publications LUG vendues en kiosque. Ca coutait pas grand chose, c'était des couvertures souples et du papier bon marché. Aujourd'hui, pour lire du comics, il faut débourser autant que pour la BD FB.
Si j'avais 8 ou 9 ans aujourd'hui, je n'aurais plus les moyens de lire du comics, comme à l'époque ; mes parents ne me paieraient pas ces albums cartonnés si chers.
Les albums de BD FB était dans un format normal, avec couverture cartonnée mais à un prix qu'on ne retrouve plus que rarement (l'équivalent des albums vendus 11 ou 12 € de maintenant). Avec mes 1ers salaires de job d'été, étudiant, je n'aurais plus autant de moyens pour m'acheter des BD.
Les mangas ont le vent en poupe, chez les jeunes, parce qu'ils sont moins chers et dans des éditions qui sont loin d'atteindre les standards FB.
La multiplication des romans graphiques et des pavés type "les indes fourbes" contribue aussi à faire fuir certains acheteurs occasionnels et à réserver la BD aux "amateurs éclairés". Combien de mes collègues n'osent pas se lancer dans des achats BD, parce qu'ils n'y connaissent rien et que c'est trop cher !
Alors je leur prête mes BD, c'est con, ce sont autant de ventes ratées.
A titre personnel, je n'achète que les versions de base des BD ; je préfère mettre moins quitte à avoir une édition "pas belle".
Je sais que le sujet est vu et revu ; mais je ne peux m'empêcher de bondir quand je lis que le lecteur de BD veut payer plus cher ses BD !
Alors que ce sont juste les derniers des Mohicans qui fonctionnent comme ça, et que cette façon de penser empêche de repartir à la conquête d'un lectorat plus vaste et plus populaire.
PEB a écrit:Je sais de quoi je parle, pour toutes les raisons précitées j’achète principalement de l'occasion (en plus j'ai un super magasin de BD d'occasion à deux pâtés de maison de chez moi).
tzynn a écrit:yannzeman a écrit:
A titre personnel, je n'achète que les versions de base des BD ; je préfère mettre moins quitte à avoir une édition "pas belle".
Je sais que le sujet est vu et revu ; mais je ne peux m'empêcher de bondir quand je lis que le lecteur de BD veut payer plus cher ses BD !
Alors que ce sont juste les derniers des Mohicans qui fonctionnent comme ça, et que cette façon de penser empêche de repartir à la conquête d'un lectorat plus vaste et plus populaire.
Je me trompe, ou ce n'était pas toi qui était contre les sorties des bds à 10€ récemment chez Casterman?
guiaum a écrit:Il trouve que ce sont des livres trop exigeants!
PEB a écrit:En tant que grands collectionneurs il me semble que vous oubliez l'occasion dans votre réflexion relative au low cost et au prix des BD...
En effet, pour ceux qui découvrent la BD ou qui veulent constituer une collection, c'est un marché intéressant, on peut se constituer des collections de classiques à moindre frais, l'offre est pléthorique sur Internet. Et plus les originaux sont chers, plus le différentiel se creuse avec l'occasion, qui est donc plus attractive...
En plus, c'est dans l'air du temps: pourquoi acheter neuf ce qui ne sert plus à d'autres? L'occasion c'est écolo...
Je sais de quoi je parle, pour toutes les raisons précitées j’achète principalement de l'occasion (en plus j'ai un super magasin de BD d'occasion à deux pâtés de maison de chez moi). Je n'achète neuf que ce que je ne trouve pas en occasion à un prix décent. Dommage pour les auteurs, je sais...
Olaf Le Bou a écrit:PEB a écrit:Je sais de quoi je parle, pour toutes les raisons précitées j’achète principalement de l'occasion (en plus j'ai un super magasin de BD d'occasion à deux pâtés de maison de chez moi).
comme souvent, l'occasion fait le larron, mais les magasins de BD d'occases sont rares, les super magasins encore plus rares, ça ne concerne qu'une poignée de bien lotis ce mode de consommation. quant à l'offre du net, les frais de port font que ce n'est rentable qu'en lots.
Les éditions Leduc ont depuis leur création pour ambition d’accompagner au quotidien leurs lecteurs en publiant des ouvrages qui les aident à mieux vivre Année après année, Leduc a enrichi son catalogue, initialement largement dédié à l’aromathérapie et la santé au naturel (avec notamment le best seller Ma bible des huiles essentielles de Danièle Festy vendu à plus de 2 millions d’exemplaires) en investissant avec succès les segments pratiques (développement personnel, ésotérisme, parentalité, écologie pratique, mais aussi en créant ou reprenant les marques Charleston (pour la littérature), Alisio (pour les documents, essais et la vie professionnelle), Le Papier fait de la Résistance (marque de papèterie made in France) et L’Inédite (pour les loisirs créatifs)
Alors qu’elles fêtent cette année leurs 18 ans, les éditions Leduc se lancent un nouveau défi avec la création d’une nouvelle marque Leduc Graphic Cette nouvelle collection de romans graphiques et de bandes dessinées se donne pour mission d’explorer des sujets de santé, de développement personnel et de société sur un ton à la fois militant, joyeux et bienveillant en portant la voix d'auteurs et autrices expert e s engagé e s « Cette collection est une nouvelle façon de soutenir et de faire rayonner les valeurs et les messages forts des auteurs/illustrateurs et autrices/illustratrices que nous choisissons de publier », précisent Karine Bailly de Robien et Pierre Benoît de Veron, directeurs associés
Dès le mois d’août paraîtront les premières pépites Leduc Graphic
Mon vagin, mon gynéco et moi , de Rachel Lev
Ma Crohn de vie , de Juliette Mercier, alias stomiebusy
On a régressé sur le plan de l’ambition esthétique. Il faut être honnête, c’est aussi en partie pour cela qu’il faut que nous tenions : cette ambition est plus que jamais alternative à la production majoritaire, désormais concentrée sur ce qu’on appelle la bande dessinée du réel. On pourrait discuter très longtemps de ce dernier terme parce que c’est, selon moi, une imposture intellectuelle absolue. Mais effectivement, je ne veux pas non plus de nomenclature historique parce que ça ne me paraît pas pertinent.
Qu’appelez-vous la bande dessinée du réel ?
Dans la bande dessinée du réel, on range tout. C’est devenu un énorme fourre-tout, c’est la Foir’Fouille de la bande dessinée dans lequel on trouve à la fois l’autobiographie, l’autofiction, la bande dessinée de reportage, mais aussi la bande dessinée de vulgarisation – qui est majoritaire aujourd’hui. Le dévoiement des moyens de la bande dessinée pour permettre aux gens de lire, par exemple, l’adaptation d’un livre de sociologie sur l’histoire américaine, donc pour le rendre plus facile en utilisant la bande dessinée, est, pour moi, une régression…
N’y a-t-il pas une fonction de la bande dessinée historique ?
On ne peut pas créer un groupement artificiel de bandes dessinées sans qu’il n’y ait un intérêt et qu’on puisse y trouver d’excellentes choses. Malgré tout, la majorité de la production ne me parait pas digne de survivre à son époque. C’est comme ça. Cette bande dessinée de vulgarisation nous fait régresser car cela nous ramène à ce qu’a pu être la bande dessinée dans les années 40 et 50, voire même 60 : un outil à vocation pédagogique.
nexus4 a écrit:On a régressé sur le plan de l’ambition esthétique. Il faut être honnête, c’est aussi en partie pour cela qu’il faut que nous tenions : cette ambition est plus que jamais alternative à la production majoritaire, désormais concentrée sur ce qu’on appelle la bande dessinée du réel. On pourrait discuter très longtemps de ce dernier terme parce que c’est, selon moi, une imposture intellectuelle absolue. Mais effectivement, je ne veux pas non plus de nomenclature historique parce que ça ne me paraît pas pertinent.
Qu’appelez-vous la bande dessinée du réel ?
Dans la bande dessinée du réel, on range tout. C’est devenu un énorme fourre-tout, c’est la Foir’Fouille de la bande dessinée dans lequel on trouve à la fois l’autobiographie, l’autofiction, la bande dessinée de reportage, mais aussi la bande dessinée de vulgarisation – qui est majoritaire aujourd’hui. Le dévoiement des moyens de la bande dessinée pour permettre aux gens de lire, par exemple, l’adaptation d’un livre de sociologie sur l’histoire américaine, donc pour le rendre plus facile en utilisant la bande dessinée, est, pour moi, une régression…
N’y a-t-il pas une fonction de la bande dessinée historique ?
On ne peut pas créer un groupement artificiel de bandes dessinées sans qu’il n’y ait un intérêt et qu’on puisse y trouver d’excellentes choses. Malgré tout, la majorité de la production ne me parait pas digne de survivre à son époque. C’est comme ça. Cette bande dessinée de vulgarisation nous fait régresser car cela nous ramène à ce qu’a pu être la bande dessinée dans les années 40 et 50, voire même 60 : un outil à vocation pédagogique.
Ce à quoi je souscris à 100%, j'allais justement faire un sujet sur ce point.
La BD ce n'est pas des gens qui causent face caméra comme sur un documentaire de Planète. La BD du réel est un appauvrissement auto-justifié des ambitions esthétiques du medium.
nexus4 a écrit:Ce à quoi je souscris à 100%, j'allais justement faire un sujet sur ce point.
La BD ce n'est pas des gens qui causent face caméra comme sur un documentaire de Planète. La BD du réel est un appauvrissement auto-justifié des ambitions esthétiques du medium.
Pouffy a écrit:nexus4 a écrit:Ce à quoi je souscris à 100%, j'allais justement faire un sujet sur ce point.
La BD ce n'est pas des gens qui causent face caméra comme sur un documentaire de Planète. La BD du réel est un appauvrissement auto-justifié des ambitions esthétique du medium.
Faut peut-être pas pousser non plus... dans les œuvres majeures récentes Maus, Pillules Bleues ou le Photographe
Pouffy a écrit:dans les œuvres majeures récentes Maus, Pillules Bleues ou le Photographe
Xavier Guilbert a écrit:Pouffy a écrit:dans les œuvres majeures récentes Maus, Pillules Bleues ou le Photographe
Il faudrait revoir ta définition de "récentes". Maus a plus de trente ans, Les Pilules Bleues vingt, et Le Photographe fait office de petit jeune à 18 ans. Bref, tous ces bouquins pourraient sans problème concourir dans la catégorie "Patrimoine" à Angoulême.
nexus4 a écrit:ou même, plus proche de ceux que je déplore, Philippe Squarzoni, qui s'en sortait par l'art de la métaphore.
nexus4 a écrit:
Ce à quoi je souscris à 100%, j'allais justement faire un sujet sur ce point.
La BD ce n'est pas des gens qui causent face caméra comme sur un documentaire de Planète. La BD du réel est un appauvrissement auto-justifié des ambitions esthétiques du medium.
nexus4 a écrit:Qu’appelez-vous la bande dessinée du réel ?
Dans la bande dessinée du réel, on range tout. C’est devenu un énorme fourre-tout, c’est la Foir’Fouille de la bande dessinée dans lequel on trouve à la fois l’autobiographie, l’autofiction, la bande dessinée de reportage, mais aussi la bande dessinée de vulgarisation – qui est majoritaire aujourd’hui. Le dévoiement des moyens de la bande dessinée pour permettre aux gens de lire, par exemple, l’adaptation d’un livre de sociologie sur l’histoire américaine, donc pour le rendre plus facile en utilisant la bande dessinée, est, pour moi, une régression…
nexus4 a écrit:Pouffy a écrit:nexus4 a écrit:Ce à quoi je souscris à 100%, j'allais justement faire un sujet sur ce point.
La BD ce n'est pas des gens qui causent face caméra comme sur un documentaire de Planète. La BD du réel est un appauvrissement auto-justifié des ambitions esthétique du medium.
Faut peut-être pas pousser non plus... dans les œuvres majeures récentes Maus, Pillules Bleues ou le Photographe
C'est évident qu'il ne s'agit pas de ça. Je rajouterai Joe Sacco, Jean-Philippe Stassen, David B, Marjane Satrapi ou même, plus proche de ceux que je déplore, Philippe Squarzoni, qui s'en sortait par l'art de la métaphore. Les précédents sont nombreux et légitimes. Je parle des tomberaux de... produits, entre le coatching de vie, les cakes de Sophie et les algues vertes sous lesquels on ploie depuis le succès de La revue dessinée. Rien que dans les chroniques de la semaine du point de vue BD, c'est affligeant :
La BD ce n'est pas 3 mecs qui discutent autour d'une table. C'est déjà assez pénible dans Murena avec le talent de Delaby, alors quand en plus on est dans le service minimum.
La bande dessinée n'a aucune valeur ajoutée sur ce genre de sujets. il y en a 20 par mois des comme ça.
Des BD qui ont une vraie prétention graphique et narratives sont super rare. M'avait marqué le reportage sur la guillotine dans la Revue dessinée.
Une que j'attends, c'est le Bob Denard de Lilas Cognet.
Avouez que c'est pas le même registre.
Il y a la BD à lire et la BD à vendre.
Le livre et le produit.
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