nexus4 a écrit:Pouffy a écrit:nexus4 a écrit:Ce à quoi je souscris à 100%, j'allais justement faire un sujet sur ce point.
La BD ce n'est pas des gens qui causent face caméra comme sur un documentaire de Planète. La BD du réel est un appauvrissement auto-justifié des ambitions esthétique du medium.
Faut peut-être pas pousser non plus... dans les œuvres majeures récentes Maus, Pillules Bleues ou le Photographe
C'est évident qu'il ne s'agit pas de ça. Je rajouterai Joe Sacco, Jean-Philippe Stassen, David B, Marjane Satrapi ou même, plus proche de ceux que je déplore, Philippe Squarzoni, qui s'en sortait par l'art de la métaphore. Les précédents sont nombreux et légitimes. Je parle des tomberaux de... produits, entre le coatching de vie, les cakes de Sophie et les algues vertes sous lesquels on ploie depuis le succès de La revue dessinée. Rien que dans les chroniques de la semaine du point de vue BD, c'est affligeant :
La BD ce n'est pas 3 mecs qui discutent autour d'une table. C'est déjà assez pénible dans Murena avec le talent de Delaby, alors quand en plus on est dans le service minimum.
La bande dessinée n'a aucune valeur ajoutée sur ce genre de sujets. il y en a 20 par mois des comme ça.
Des BD qui ont une vraie prétention graphique et narratives sont super rare. M'avait marqué le reportage sur la guillotine dans la Revue dessinée.
Une que j'attends, c'est le Bob Denard de Lilas Cognet.
Avouez que c'est pas le même registre.
Il y a la BD à lire et la BD à vendre.
Le livre et le produit.
Je ne suis pas d'accord avec ce constat, non pas sur la pauvreté artistique de pas mal de livres qui paraissent dans le genre, mais plutôt sur le sens à leur donner.
Finalement, parle-t-on de la bande dessinée comme d'un art ou d'un médium d'expression ?
Je crois qu'il y a une forme de confusion entre la bande dessinée comme forme d'art et la bande dessinée en tant que médium. Il suffit de deux dessins et d'une ellipse pour faire une bande dessinée. On en trouve partout, même sur les paquets de riz. Ce n'est pas de l'art. C'est un usage fonctionnel d'un outil narratif.
Je n'ai jamais entendu un mec pleurer devant la pauvreté de la mise en scène du JT de la RTBF (sauf Jean-Luc Godard, mais c'est le personnage). Pourtant, il y a une caméra et un homme et/ou une femme... de quoi faire un beau chabadabada et on filme des gens qui causent derrière une table.
Il y a pour l'instant une niche éditoriale qui se développe sur des livres documentaires en bande dessinée. C'est un signe que la bande dessinée, en tant que langage, gagne en visibilité et en légitimité. C'est qu'on lui reconnaît un intérêt pour la vulgarisation. Si, en effet, le résultat est rarement à la hauteur, il ne faut pas mélanger l'outil et sa destination.
La bande dessinée peut être une fome d'art, de l'artisanat (ce qui n'exclut pas de composer des chef d'oeuvre) ou une forme d'industrie.
Cette industrialisation de la bande dessinée a toujours existé. Elle a juste découvert un nouveau débouché.