Diddu a écrit:J'ai vu le coffret en librairie, mais je trouve le surcoût assez élevé tout de même, non ?
stephane_ a écrit:Dans cette lamentable histoire, ils ont viré le seul qu’il fallait garder.
Arroyo avait juste besoin d’être épaulé par un scénariste carré et bien documenté, et par un éditeur ayant un regard artistique valable.
Avec cela il aurait été capable du meilleur.
C’est selon moi un formidable gâchis...
stephane_ a écrit:Nul besoin d’être dans ce que vous appelez le secret des dieux pour constater les faiblesses scénaristiques de la série qui, se développant en parallèle de la série mère dont la contemporanéité ne satisfaisait plus les nombreux nostalgiques de l’age d’or, passe un peu à côté de son objectif.
JYB a rédigé une longue intervention qui le montre bien.
stephane_ a écrit:Je suis heureux que l’éviction du dessinateur n’ai pas altéré votre plaisir de lecture.
Pour moi c’est le contraire, il réduit à néant mes espoirs de voir cette série s’améliorer, ce qui lui aurait assuré un succès encore plus important.
stephane_ a écrit:Dans cette lamentable histoire, ils ont viré le seul qu’il fallait garder.
Arroyo avait juste besoin d’être épaulé par un scénariste carré et bien documenté, et par un éditeur ayant un regard artistique valable.
Avec cela il aurait été capable du meilleur.
C’est selon moi un formidable gâchis...
stephane_ a écrit:D’accord avec quasiment toute ton intervention Yannzeman.
Et c’est bien de garder un esprit positif comme tu le fais
stephane_ a écrit:D’accord avec quasiment toute ton intervention Yannzeman.
Et c’est bien de garder un esprit positif comme tu le fais
JYB a écrit:Houla, attention, il ne faut pas comparer Charlier et les scénaristes de cette nouvelle aventure de Buck Danny. Certes, Charlier trouvait tout le temps des rebondissements dans ses histoires, mais au moins, il ne passait pas du coq à l'âne et donnait des explications pour qu'on suive ce qui se passe et que ça paraisse à la fois fluide et un tant soit peu logique (même si parfois c'était un peu tiré par les cheveux, mais au moins, Charlier avait le don de faire "passer le plat" grâce à son talent de narrateur et grâce à suffisamment d'explications). Je vais citer un exemple pris dans ce tome 6 du "Classic".marone222 a écrit:Je me suis bien régalé avec ce diptyque. J'ai vraiment eu l'impression de lire un Charlier /Hubinon de la belle époque. J'ai bien retrouvé le découpage et le style "feuilletonnesque" de Charlier avec des rebondissements chaque page ou 2 pages.
Histoire solide servie par un dessin de qualité
Planche 4, le trio Buck/Tumb/Sonny tombe dans l'eau de la rivière Sprée alors qu'il tente d'échapper en moto à la fameuse police est-allemande Stasi. Une fois dans l'eau, les trois hommes disparaissent de la vue des policiers qui se précipitent sur la rive pour retrouver les fuyards (on voit des bulles d'air à la surface de la rivière, les héros sont bien sous l'eau).
Planche 5, il y a deux scènes intermédiaires qui se déroulent ailleurs (une à Berlin même, l'autre aux USA). On n'a aucune nouvelle des héros.
Planche 6, ils réapparaissent. Cela se passe deux heures après la chute dans la rivière (un phylactère le dit). Et là, miracle, ils sont saufs, planqués à bord d'une péniche sur la même rivière. Ils sont précisément dans la cale de cette péniche, en train de se chauffer autour d'un petit feu qu'ils ont allumé (je rappelle qu'il fait très froid : ils portent des vêtements chauds, et on voit de la neige partout - enfin, pas partout : voir ma remarque dans un précédent post où je disais que pour un temps enneigé, on voit de la neige dans certaines scènes, et pas de neige dans d'autres).
Voilà donc une facilité de scénario que je ne crois pas avoir vue chez Charlier : le ou les héros sont en danger, on ne voit pas comment ils s'en sortent, mais ils s'en sortent sans qu'on ait d'explications. On passe de la scène de la planche 4 à la scène de la planche 6 sans aucune transition ni liant, et le lecteur doit admettre que les héros s'en sont sortis. Comment ? Apparemment, peu importe pour les auteurs. Ni pour les lecteurs puisque je lis ici et là des commentaires de gens qui ont lu l'album et qui disent que le scénario est formidable; et toi-même tu parles d'un scénario "solide". Pourtant le lecteur devrait se poser des questions sur la façon dont les personnages ont pu :
- ne pas se noyer
- ne pas être vus de la police qui surveille tout
- trouver ensemble la même péniche pour y monter (mais s'ils sont sous l'eau, en plein nuit, comment communiquent-ils entre eux, comment voient-ils la péniche, comment la choisissent-ils, etc ?)
- monter à bord de la péniche sans se faire voir ni entendre (ni de la police ni des occupants de la péniche) (et d'abord, comment sont-ils montés à bord ? Il y a une échelle ? Un bout de cordage qui pend ?)
- allumer un feu (ils sont trempés et leurs éventuelles allumettes ou leur éventuel briquet doivent être mouillés aussi)
- penser à allumer ce feu (au risque de mettre le feu à la cargaison, de s'enfumer eux-mêmes)
- trouver du bois sec (où ?)
- ne pas se faire voir de la police une fois qu'ils ont allumé le feu (la fumée, on la voit dès la première image de la planche 6, s'élève au-dessus de la cale, partant de l'intérieur de la cale ; en principe, n'importe quelle personne passant là - un policier justement, puisque, en principe, la police est partout à rechercher les fuyards - crierait "Au feu" car un feu à bord d'un bateau est toujours la hantise de tous les marins et de tous les gens du milieu maritime - ou fluvial). Or, le quai est vide, il n'y a pas un chat, alors que les quais devraient grouiller de policiers.
- certes, un occupant de la péniche finit par apercevoir la fumée (il sort de l'abri de navigation) ; mais personne d'autre n'a vu cette fumée auparavant, et surtout, le gars va aussitôt chercher son pote Otto, dans la péniche, et lui dit "On a des visiteurs dans la cale numéro 3 !" La première réaction normale de n'importe quel marin normal serait de dire :" Il y a le feu à bord !" Et pourquoi préciser "des" visiteurs ? Sans les voir, le gars sait qu'il y a plus d'un visiteur ?
- de toute façon, les héros n'ont pas pu nager après leur chute, engoncés dans des vêtements chauds qui devraient les gêner et les alourdir. Il fait très froid ; ne devraient-ils pas être gelés, congestionnés, morts, au fond de l'eau ?
Toutes questions dont le lecteur n'a pas eu de réponse. A moins que la BD soit faite - selon les auteurs - pour des lecteurs qui ne se posent surtout pas de questions.
Tout ceci aussi pour répondre à Stéphane qui signalait que le dessinateur a essayé de corriger des incohérences des scénaristes, mais j'en vois d'autres qui sont restées. Et je n'ai parlé que de la seule planche 6.
J'ajoute quelques incohérences supplémentaires, toujours dans cette planche 6 :
- la péniche dans laquelle sont montés les héros est à couple (= côte à côte, en terme de marine) d'une autre péniche. Mais elle devrait être amarrée à cette autre péniche le long de laquelle elle est placée. Si elle n'est pas amarrée à quelque chose, comment la première peut-elle se maintenir à poste ? Elle devrait dériver et être poussée par le courant, et donc les héros n'auraient pas pu monter dessus, puisque, a priori, elle ne devrait pas être là. Et s'ils avaient pu monter à bord d'une péniche à la dérive (là aussi : comment auraient-ils fait ??), ils devraient être loin des lieux de leur chute, au bout de deux heures de dérive.
- la péniche dans laquelle sont montés les héros est tête-bêche par rapport à la seconde péniche. En principe, sur une rivière, on place les bateaux dans le même sens, en général le nez vers l'amont (car pour aborder ou quitter un quai, la vitesse du courant aide à la gouverne du navire qui se met donc face au courant).
- la seconde péniche (celle qui est près de la rive) est vue dans la 1e image et revue dans la 5e image. Si on regarde bien le château, à l'arrière, il ne ressemble pas à lui-même, d'une case à l'autre : des hublots carrés sur un côté dans la 1e image, des hublots ronds dans la 5e image ; des marches d'escalier sur le côté dans la 5e image, pas de marches d'escalier dans la 1e.
- dans la 5e image, on voit que les deux péniches se tiennent à plusieurs mètres de distance l'une de l'autre, alors qu'elles sont censées être à couple (donc l'une contre l'autre). Jamais vu ça...
- entre deux bateaux à couple, et entre un bateau et le quai le long duquel il est amarré, on met toujours des sortes de gros boudins amortisseurs de protection, qu'on appelle des pare-battage (pour éviter que les bateaux "battent" contre leurs voisins - un autre bateau ou un quai). Ici, rien.
- je crois que c'est la première fois que je vois une péniche fluviale avec des aussières qui passent par des trous dans la coque (le haut de la coque, ce n'est pas vraiment la coque elle-même, mais je ne vais pas entrer dans les détails techniques). Sait-on jamais, le dessinateur a peut-être eu des photos prouvant le contraire, mais en principe, les aussières passent par dessus le haut de la coque, et sont fixées autour de gros taquets bien visibles, situés SUR le pont.
- la seconde péniche (la plus proche de la rive) est à plusieurs mètres du quai le long duquel elle est amarrée. Pourquoi ? Si un quai a été construit là, c'est bien pour que la péniche soit le long de ce quai ! C'est la définition et la justification d'un quai... Or, là, il y a un grand vide entre la péniche et son quai... Jamais vu ça non plus...
- l'amarrage est totalement farfelu. Cela va être compliqué, long et technique à expliquer dans le détail, mais en gros, il faut au moins une aussière partant de l'arrière du bateau et amarrée sur le quai, vers l'avant, pour retenir le bateau vers l'arrière, et une autre aussière partant de l'avant et fixée sur la rive en arrière pour le retenir de partir vers l'avant. Ce qu'on appelle des "gardes montantes", faites pour retenir le bateau dans un sens ou dans l'autre. Ce qui signifie que l'amarrage tel qu'il est dans la BD ne sert pas à grand chose : la péniche, en outre loin du quai (voir ci-dessus) va aller et venir, d'avant en arrière, de droite et de gauche, en cognant fortement contre le quai, ou en allant se cogner aux autres bateaux... Catastrophe en vue...
Et je répète : je ne parle ici que de la planche 6.
JYB a écrit:Plus précisément :
- Bergèse a commencé à travailler sur Buck Danny au cours du second semestre de 1980 et a arrêté, je crois, en 2007 (prenant sa retraite et en même temps à cause de graves ennuis de santé à ce moment-là). Cela fait donc en réalité 27 ans de Buck Danny. Les 9 premières années (jusqu'au décès de JM Charlier en juillet 1989), il n'a pu réaliser que 4 albums, mais là, c'est parce que Charlier était trop occupé et donc lent à fournir des bribes de scénarios, de loin en loin. Du coup, pour gagner sa vie, Bergèse a même dû accepter d'autres travaux (Biggles et autres, je n'ai plus le détail en tête, mais cela veut dire qu'il produisait quand même pas mal).
- ensuite, après le décès de JMC, une période de flottement et un épisode écrit par Jacques de Douhet, Bergèse a pu poursuivre Buck Danny, seul, à un rythme plus rapide, à vue de nez environ un an et demi par album.
- Bergèse est aussi scénariste et avait donc à rédiger ses scénarios, en plus des dessins, ce qui prend du temps. Si on ne tient compte que de la partie "dessins" seule, le rythme devait être d'à peu près un an par album.
- Bergèse a baissé son rythme vers la fin, l'âge et la fatigue venant (et aussi, je peux le dire ici, devant le manque d'enthousiasme de l'éditeur Dupuis pour la série Buck Danny... Cela n'aide pas un auteur à garder un bon moral).
Retourner vers Bande Dessinée Franco-Belge - Classiques - XXe siècle
Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités