etienneheymans a écrit:Non ce qu'il dit c'est que Conan Doyle, écrivait les aventures de Sherlock Holmes de manière épisodiques dans un journal. Et a un moment Conan Doyle, claque la porte du journal et fait mourir son héros ( En effet Sherlock Holmes se retrouve dans une malle fermé a clé, et jeté dans un lac. Bref Sherlock est mort noyé). Cependant les lecteurs du détective son tellement déçu de voir son héros mourir, que Conan Doyle se décide de reprendre les aventures de Sherlock.
Et pour se faire il commence le chapitre en écrivant quelque chose du genre: Bien que dans une mauvaise situation, le détective parviens à sortir de cette impasse (Bon je ne suis pas Conan Doyle, mais l'idée y est).
En gros, ce que JVH trouvai super c'est que Conan Doyle ne s'arrêtait pas à ce genre de détails pour faire vivre son histoire, et les lecteurs n'ont pas été dessus, et les aventures du détective on repris de plus belle.
Il me semble qu'il y a maldonne.
D'une part l'épisode que tu cites n'appartiens pas à l'univers de Conan Doyle, mais, je crois bien, de Ponson du Terrail, créateur non de Sherlock Holmes, mais de Rocambole... personnage qui a généré l'expression "rocambolesque"... En effet il me semble bien que c'est dans une de ses aventures que le personnage se retrouve bien jeté à la mer, ou effectivement dans un lac, je ne sais plus, enfermé dans une malle ; ne sachant plus trop (lui non plus) comment régler ce
cliffhanger un peu trop poussé, Ponson du Terrail se contenta de commencer le chapitre suivant par un éclatant "S'étant tiré de ce mauvais pas, notre héros..." sans donner plus d'explications.

Bref, on est là dans ce qui est généralement considéré comme un des pires exemples de mauvais feuilletons populaires du XIXe, produits industriellement, écrits à la va-vite, regorgeant d'absurdités, coquilles et perles diverses
(avec chez Ponson du Terrail une très bizarre et toute personnelle propension à partir en vrille dès qu'il s'agit d'évoquer les mains des personnages et les actions qu'elles réalisent, l'auteur ayant semble-t-il beaucoup de mal à intégrer que l'anatomie humaine n'en prévoit que deux par personne... quand ils ne l'ont pas froide comme celle d'un serpent
). Bref : ce serait vraiment très étonnant que Jean Van Hamme se réclame de cette tradition-là pour se justifier, ou alors ça éclaire d'un jour assez neuf la façon dont il envisage sa production.
D'autre part Sherlock Holmes, lui, était censé mourir lors d'un mythique combat singulier contre le professeur Moriarty aux chutes du Reichenbach, en Suisse. Il ne s'agissait pas d'un effet de suspense comme chez Ponson du Terrail mais bien, pour Conan Doyle, de mettre un terme définitif à la carrière de son personnage, qu'il avait semble-t-il "pris en grippe". Il fallut presque dix ans pour que Doyle cède à la pression des "fans".. et à l'appât d'une très forte somme d'argent proposée par un éditeur

... d'abord avec
Le chien des Baskerville, dont l'action se situe avant l'épisode des chutes de Reichenbach (le texte précise seulement que cet épisode renvoie à avant la "mort" de Holmes), puis en ressuscitant en bonne et due forme son personnage. Le recueil de nouvelles suivant commence donc par une évocation de la façon dont Holmes a survécu à cet épisode (grâce à sa pratique des arts martiaux) et de la vie cachée qu'il a menée ensuite plusieurs années, jouant au chat et à la souris avec un "disciple" de Moriarty. Là encore, que JVH s'en réclame pourrait être conçu comme assez révélateur des raisons de sa participation à la "survie" post-jacobsienne de Blake et Mortimer...