Tireg a écrit:D'un autre côté, pour me faire l'avocat du di(dio)able, le tout premier arc de Justice League New52 par Johns et Lee se situait déjà 5 ans dans le passé. On ne peut pas dire que ça ait posé problème que ça sorte en même temps que Batman, Superman etc... Idem pour Wonder Woman, qui se situait vraiment hors de la continuité dès le début, et qui pourtant était récupéré par les autres séries...
Tu peux ajouter l'Action Comics (chacon son tour, niark niark ) de Morrison qui portait aussi sur les débuts de Superman. Mais globalement, c'étaient des cas bien délimités, sans commune mesure avec les principes affichés de DCYOU où DiDio avait officiellement déclaré la mort du concept même de continuité.
Oncle Hermes a écrit:malgré la qualité de pas mal de séries
Des noms, des noms.
Oncle Hermes a écrit:Mais je ne me répète, je trouve le DCYOU bien plus enthousiasmant que les New52, ne serait-ce qu'en termes de diversité et de qualité.
Sur la qualité, on peut débattre, mais objectivement, sur la diversité, les New 52, au moins dans un premier temps, ont cherché à incorporer des récits d'horreur (Dial H par China Miéville), de guerre (Men of War et G.I. Combat), du western (All Star Western avec Jonah Hex). DCYOU, c'était exclusivement du super-héros.
Bigwolf a écrit:C'est intéressant cette réflexion sur la temporalité des œuvres. Je me souviens d'avoir relu Un deuil dans la famille (que tu évoques par rapport à Starlin) en m'étant fait la réflexion : whoua ! C'était hardcore... pour l'époque (je l'ai lu assez tard par rapport à sa sortie qui en VO est en 1988 et... 2003 pour la VF chez Semic (une éternité...). Tu fais une comparaison avec Shakespeare et V. Hugo que je trouve passionnante : la BD est une art nourrisson, un bébé au regard des autres arts (les numéros 1à 7) Qu'est ce qui sera un chef-d'œuvre du 9e art dans 200 ans ? Qui sera dans le panthéon des dessinateurs et/ou scénaristes ? Fuck ! je donnerai bien deux doigts pour être une souris et regarder qui reste des XXe et XXIe siècles (Hergé ? Pratt ? Moore ? Larcenet [blague]) Le temps qui est une notion bien spécial au jour d'aujourd'hui érode à une vitesse grand V ce qui était au top.
Qui se souvient des trois quarts des Goncourt ? Orange Mécanique de Kubrick était à sa sortie la quintessence de la violence, aujourd’hui, c'est niveau Disney...
Même Watchmen passera au Karcher du temps : la possibilité d'être éradiqué par une guerre nucléaire semble incongrue aux kids de maintenant...
Watchmen, ça n'a jamais été pour les kids et je pense que la qualité et l'aura du truc font que ça restera longtemps une référence, même si certains enjeux deviennent plus abstraits (c'est ça aussi le propre d'un chef-d'œuvre, c'est que ça arrive à continuer à nous parler malgré le tamis des transformations culturelles entre son époque d'origine et la nôtre). (Bon, reste à savoir s'il y aura encore des humains pour se soucier de BD dans 200 ans, mais soyons optimistes. )
Après, je me demande aussi (brusquement) si ce côté "art nourrisson" que tu pointes ne fait pas aussi que... "ça grandit vite à c't'âge-là". Pour beaucoup de nouveaux lecteurs, ouvrir un comic des années 60 / 70, voire même 80 (et je ne parle pas de choses encore plus anciennes), c'est être confronté à un truc complètement archéologique. Alors que le décalage culturel ne me semble pas si grand avec un roman, un film ou de la musique populaire de la même époque.