Thierry_2 a écrit:gill a écrit:Oui, aucun de ces noms d'oiseaux n'existe avec ces adjectifs (écarlate, moqueur).hawksmoor a écrit:Le macareux moqueur fait peut-être allusion à la mouette rieuse ...Mais bon c'est un peu poussif, là..
GROUSE : "Sorte de petit coq de bruyère d’origine écossaise. (...) Red Grouse : Lagopède d'Écosse"
"Red Grouse" = "Grouse écarlate" ?
référence au little red rooster (petit coq rouge) des stones ? mais c'est capillotractégill a écrit:MACAREUX : Il existe le "Macareux Moine" ("MOine -> MOqueur ?)
et en anglais, on le nomme "PUFFIN" ("puff" = gonflé) : "l'oiseau qui pouffe ?".
Son cri est plus plaintif et craquant que moqueur ("chant mélodieux" ? C'est une litote ? ).
Bref, là, je sèche...
je subodore une réfénrence aux beatles pour contrebalancer celle sur les stones
mais macareux - mcartney ? trop facile
blackbird ?
mais si tous les gags sont de ce tonneau, ça va être dur à suivre
toque a écrit:c'est peut être pas un gag...
rahoul a écrit:Yann avait raison à propos des zoophiles pervers...
gill a écrit:Et puis tout Oumpapah est basé sur le modeste qui diminue l'importance de l'énormité qu'il a produite (c'est d'ailleurs ce qui a fatigué ses lecteurs. Le défaut de Goscinny, à mon avis, sur lequel il a dû faire attention par la suite).
archie07 a écrit:la version luxe, on ne connait pas exactement son contenu et sa qualité. Les 35 euros sont peut-être justifiés.
Je suis d'accord avec toi : la litote est un humour fin et efficace. L'humour anglais l'utilise beaucoup. Mais il ne faut pas en abuser.zourbi le grec a écrit:Je ne pense pas que ce procédé soit une faiblesse car je trouve ce style d'humour très efficace et je ne m'en lasse pas.
Là, pas d'accord.zourbi le grec a écrit:Si Oumpah-pah n'a pas eu le succès mérité, c'est peut-être qu'il était trop en avance sur l'humour de son temps mais son potentiel comique était aussi fort que celui d'Astérix
"muscaphiles", plus précisément. Les pervers pointilleux sont muscaphiles (mouches)rahoul a écrit:Yann avait raison à propos des zoophiles pervers...
^Le dessin est un sport de combat. Parlez-en à Didier Conrad, le dessinateur du prochain album d'Astérix, Astérix chez les Pictes, qui sortira en octobre. Afin de "tenir le coup physiquement", mais aussi parce qu'il était en surpoids, l'homme n'a rien trouvé de mieux que de s'infliger un régime alimentaire draconien pendant toute la durée de son labeur. Comme il vit aux Etats-Unis depuis une quinzaine d'années (il s'y est installé après avoir travaillé pour le studio DreamWorks), il s'est essayé à une "spécialité locale" appelée l'"alternate day diet" consistant à manger un jour sur deux. Le supplice a porté ses fruits. Conrad a perdu 18 kg en neuf mois. Il a également produit 44 pages dans un style d'une ressemblance saisissante avec celui de l'Albert Uderzo des grandes années.
SE FONDRE DANS LE PINCEAU D'UDERZO À LA MANIÈRE D'UN FAUSSAIRE
Le dernier mois fut particulièrement pénible. Pour tenir des délais plusieurs fois dépassés et rallongés, le dessinateur ne dormait que quatre heures par jour – "au lieu de huit à dix en temps normal". Quatre nuits blanches ont également été nécessaires dans l'ultime ligne droite. "Comme j'avais désintoxiqué mon corps, j'ai pu encaisser cela relativement facilement", raconte-t-il. Cette diète de Spartiate fit l'effet, en vérité, d'un calvaire dans le calvaire. "Cela lui a permis de faire passer Astérix comme une promenade de santé", veut croire le scénariste Jean-Yves Ferri, son partenaire d'aventure dans ce projet.
Au départ, la commande était, il est vrai, formidablement serrée : six mois. Six mois pour faire sien le style d'Uderzo, six mois pour créer de nouveaux personnages, six mois pour réaliser un découpage, six mois pour crayonner et encrer 44 pages... Sans compter les allers-retours par e-mail avec Paris et Albert Uderzo, promu superviseur en chef et censeur potentiel. La logique aurait voulu que Conrad ait le double de temps, soit un an, pour exécuter l'album. Il a finalement rendu sa dernière planche avec trois mois de retard.
Le plus ardu dans l'affaire fut, bien sûr, de se fondre dans le pinceau d'Uderzo à la manière d'un faussaire. Tout sauf une évidence. "C'est comme apprendre l'espagnol quand vous parlez italien", compare Conrad qui, comme Uderzo, présente la caractéristique d'avoir publié ses premières BD à l'âge de 14 ans. Pour bien faire, l'auteur des Innommables (avec Yann) est d'abord allé quérir conseil auprès de son grand aîné lors d'un séjour à Paris. "Je lui ai demandé comment il travaillait, détaille-t-il. Il m'a répondu quelque chose du genre : "Ben... je dessine, quoi", tout en m'expliquant des choses assez basiques en matière de dessin. Uderzo n'a jamais été un méthodique ni un théoricien de son propre travail. J'ai donc dû procéder par déduction."
Et par observation, en premier lieu. Le dessinateur s'est fait envoyer des scans couleur des originaux d'Astérix afin d'examiner à la loupe la gestuelle uderzienne – "toutes les fins de trait, toutes les finitions, tous les ratages aussi...". Il s'est ensuite attelé au dessin sur le même format de papier qu'utilisait Uderzo, soit du demi-raisin (50 × 32,5 cm) pour chaque demi-planche. Pour l'encrage enfin, il a renoncé à ses pinceaux de marque Raphaël au profit de Winsor & Newton, les mêmes que ceux utilisés par Uderzo.
Anecdote amusante qui en dit long sur le caractère improvisé de l'exercice : reclus dans son atelier de Pasadena (Californie), le dessinateur-ermite a d'abord crayonné toutes ses planches, puis les a encrées en commençant par la dernière, afin d'uniformiser son style, forcément imparfait au début.
A l'instar de Ferri, redoutant de "faire du Ferri au lieu de faire du Goscinny", Conrad a dû pareillement batailler contre sa propre nature pour éviter de "faire du Conrad". Et se répéter qu'on ne lui demandait pas une "adaptation" d'Astérix, mais un Astérix "aussi vrai que possible". Rien à voir avec, par exemple, Marsu Kids, une série dérivée du Marsupilami que Conrad a dessinée "à sauce, dans l'esprit de Franquin, sans essayer d'en faire une copie conforme". Avec le scénariste Yann, le dessinateur a également commis un Lucky Luke enfant, appelé Kid Lucky, au milieu des années 1990.
Vaste sujet : comment imiter un autre artiste sans renier ses propres pulsions artistiques ? Comment reproduire à l'identique un personnage aussi universel qu'Astérix et faire en sorte que "le trait reste vivant, expressif, jeté..." – spontané en un mot ? Hasard des commandes, les éditions Dupuis lui ont récemment proposé de reprendre une autre grande figure du 9e art : Spirou. Chance : passé de main en main depuis sa création, ce dernier s'est toujours conformé graphiquement au style des auteurs qui se sont succédé pour le dessiner (Rob-Vel, Jijé, Franquin, Fournier...). A qui le tour ensuite ?
Brian Addav a écrit: "Ben... je dessine, quoi"
archie07 a écrit:la version luxe, on ne connait pas exactement son contenu et sa qualité. Les 35 euros sont peut-être justifiés.
SylvainC a écrit: Et pourquoi prendre un vrai bon dessinateur expérimenté pour ça ?
gill a écrit:Là, pas d'accord.zourbi le grec a écrit:Si Oumpah-pah n'a pas eu le succès mérité, c'est peut-être qu'il était trop en avance sur l'humour de son temps mais son potentiel comique était aussi fort que celui d'Astérix
C'est peut-être parce que j'ai découvert Oumpapah bien plus tard qu'Astérix, mais j'ai trouvé qu'il avait vraiment abusé de ce type d'humour à l'époque. Doublement, d'ailleurs : avec le langage précieux d'Hubert de la Pâte Feuilletée et des européens, et par la modestie exagérée du trop extraordinaire Oumpah-pah (édit : et même triplement avec le langage très "allégorique" des indiens).
Toujours du décalage entre les paroles et les actes, cela devenait lourd, à force...
Il y avait bien plus de potentiel avec le très populaire Astérix, dans lequel ce type d'humour n'était devenu que secondaire (sauf chez les bretons, où il était particulièrement indiqué).
Brian Addav a écrit:faut être rock'n'roll and la vie les gars!
Brian Addav a écrit:
archie07 a écrit: La réplique d'Obélix m'a fait marrer. Bon signe
Don-Pancho a écrit:À ce propos, ils se promenaient vraiment sur un bouclier, les chefs gaulois?
C'est une des singularités du 35e tome des aventures d'Astérix, attendu pour octobre : y ont participé non pas un dessinateur mais trois, même si un seul a exclusivement tenu le pinceau – en l'occurrence Didier Conrad, désigné par les Editions Albert René pour succéder à Albert Uderzo après des essais exécutés dans le secret des dieux.
Egalement choisi sur "concours", le scénariste Jean-Yves Ferri a lui aussi l'habitude d'exécuter des gros nez à l'encre de Chine. Quand il ne propose pas des histoires à des confrères illustrateurs sous la forme de story-boards – détail, on va le voir, qui a son importance –, Ferri met en images lui-même ses propres récits (Aimé Lacapelle, De Gaulle à la plage...).
Le troisième dessinateur à avoir oeuvré dans l'affaire n'est autre... qu'Albert Uderzo, le père du célèbre petit Gaulois. S'il a décidé de confier à d'autres le destin de sa série, ce dernier est loin d'être resté inactif dans la réalisation de cet album.
L'arrangement avait été fixé dès le départ. Afin de donner à ce nouvel opus l'apparence d'un Astérix aussi "vrai que nature", Uderzo s'était octroyé un droit somme toute légitime : jeter un oeil sur chaque vignette, et exiger des corrections si nécessaire. L'ancien alter ego de René Goscinny (mort en 1977) a usé de ce privilège sans en abuser, mais suffisamment pour que Didier Conrad – depuis la Californie où il vit depuis une quinzaine d'années – ait à rectifier pas mal de petites choses ici et là, au fur et à mesure qu'il envoyait ses planches à Paris.
REFLET BLANC DANS LA PUPILLE D'ASTÉRIX, RAYURES DANS LES BRAIES D'OBÉLIX
Il lui a fallu, par exemple, ajouter un minuscule reflet blanc dans la pupille d'Astérix, élément qui avait étonnamment échappé à son observation. "Je n'avais pas fait attention, tellement j'étais concentré sur l'idée de lui donner un visage expressif", confie le dessinateur. Conrad eut également maille à partir avec le nombre exact de rayures présentes sur le pantalon d'Obélix : "Je n'y suis arrivé qu'à la 20e page ! Là aussi, ce qui importait pour moi était la façon dont Obélix se comportait, son "acting"."
Albert Uderzo a réalisé ensuite une étude au crayon du personnage Numerusclausus.
La question du positionnement des personnages dans les cases fut une autre paire de manches. Dans ses premiers jets, Conrad avait tendance à privilégier l'usage de la perspective, comme il le fait dans ses propres récits. Or Uderzo a toujours préféré aligner ses protagonistes en rang d'oignons, les pieds posés sur les bords du cadre. L'exécutant, qui est tout sauf un débutant, a dû de nouveau corriger sa copie. Et ce, sans barguigner. Ou presque : "Cela n'a pas toujours été facile d'encaisser les remarques, reconnaît cet ancien élève d'André Franquin. Mais je n'avais pas le choix. Quand Uderzo te dit que ce n'est pas au point, c'est que ce n'est pas au point. Il est, par définition, le meilleur garant de son style."
CLIN D'ŒIL À UDERZO
En dépit d'une main droite épuisée par une carrière commencée à l'âge de 14 ans en 1940, le dessinateur aujourd'hui octogénaire a également créé plusieurs personnages secondaires à cette histoire se déroulant dans l'actuelle Ecosse. Un duo d'officiers romains, un Picte (nom des Ecossais de l'époque), un petit fonctionnaire venu procéder à un recensement de la population de l'irréductible village gaulois, ainsi qu'un monstre marin aux faux airs de Nessie sont nés sous son crayon à une époque où l'album aurait dû être mis en images par l'illustrateur Frédéric Mébarki, qui avait la charge des visuels des produits dérivés au sein des Editions Albert René.
Didier Conrad s'est servi du travail d'Albert Uderzo, en s'en servant à sa façon.
L'abandon de ce dernier en cours de route avait alors entraîné l'enrôlement de Didier Conrad. Etranglé par une deadline extraordinairement courte (six mois, transformés en neuf), ce dernier n'a aucunement hésité à "récupérer" les personnages créés par Uderzo. Dans sa course contre la montre, Conrad a également perçu comme un bienfait le story-board de Jean-Yves Ferri. Les dessinateurs de BD n'apprécient guère, généralement, d'être contraints par un script trop scénographié en amont, préférant mettre eux-mêmes en place les personnages dans les cases. "Mais vu les délais, le story-board l'a plutôt aidé", indique Ferri.
Pour étroite qu'elle fût, la marge de manœuvre des deux auteurs ne les a pas empêchés d'enrichir cette histoire d'un "énorme" clin d'œil à Albert Uderzo – ou plutôt à son oeuvre passée – sans même que celui-ci ne s'en aperçoive. On vous dit tout demain, dessins à l'appui.
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